L’édition 2010 de l’étude sémiométrique menée par TNS Sofres sur les valeurs des français (BVF) montre que si le pessimisme et la douleur persistent, les Français « font avec » : avec la situation, avec eux-mêmes, avec les autres… Et ce, pour recréer du lien, se faire du bien, s’adapter, inventer, « s’innover » de façon pragmatique et maligne…
Cette remise en mouvement, ces stratégies adaptation (professionnelles, personnelles…) ne se font pas sans générer de la fierté, d’autant qu’en regard les institutions, « ceux qui nous dirigent » leur semblent ne pas faire preuve de la même souplesse… même si certaines « institutions » semblent plus épargnées par le jugement sévère des Français (école, associations…).
Après la tendance « Refuges et compensations » en 2006 : repli sur soi, besoin de protection et de se faire du bien, de compenser, puis « Boussoles et boucliers » de 2008 : crise profonde, douleur, « bunkerisation », mentalité de survie, avec toutes les limites de l’hyper individualisme.
Comme le rappelle Frédéric Chassagne, Directeur du Planning stratégique de TNS Sofres « En 2008, le pessimisme, la douleur et le repli sur soi étaient à leur paroxysme. « Conflictualisation » des relations se propageant dans des domaines jusqu’alors épargnés, mise à distance du travail, overdose d’hyper-sexe… les tensions et les frustrations étaient nombreuses. Seuls, face aux limites de l’hyper-individualisme, nos concitoyens s’installaient dans une mentalité de survie
Avec 2010 les Français ayant « survécu à la crise » semblent faire le deuil de certaines illusions. Toujours défiants à l’égard des figures d’autorité (médias, dirigeants, marques…), ils se réorientent vers des valeurs plus positives, plus collectives…
A la lecture des mots et des univers de valeurs, cette version 2010 met en évidence une double dynamique, qui se décline tant sur le plan personnel que social, voire sociétal :
Et Frédéric Chassagne, de conclure : « L’édition 2010 du BVF exprime le besoin de se faire plaisir, de se ré-ouvrir aux autres, en s’adaptant, en se prenant en charge pour se « réinventer » dans un esprit plus solidaire, plus collectif. Sans renoncer à l’individualisme, les Français recherchent le sens et les bénéfices du collectif, dessinant les contours d’une gouvernance pragmatique, concrète… »