Paroles d'experts

iMusic-School, start-up fortissimo !

iMusic-School, la startup fortissimo !

Stéphane Chauffriat, Président Directeur Général de iMusic-School témoigne sur ses quatre opérations de financement mêlant Business Angels et fonds d’investissement. Il rappelle l’importance du business plan, du business model et du marketing dans le succès d’une l’opération financière puis dispense ses conseils aux futurs créateurs d’entreprise et porteurs de projets.

iMusic-School est la première école de musique en ligne, dont les professeurs sont des artistes et des musiciens reconnus.

Moyennant un abonnement à partir de à 14,90€/mois, les élèves ont accès à l’ensemble des 26 000 vidéos de cours, qui constituent 40 programmes sur les principaux instruments, guitare, piano, chant, batterie…

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Trois types de cours sont proposés : des cours pour les débutants, qui veulent commencer la musique, des cours de perfectionnement grâce à des musiciens faisant référence, et des masterclass proposés par des artistes, qui expliquent leurs chansons.

Stéphane Chauffriat, Président Directeur Général de iMusic-School témoigne sur ses quatre opérations de financement mêlant Business Angels et fonds d’investissement. Il rappelle l’importance du business plan, du business model et du marketing dans le succès d’une l’opération financière puis dispense ses conseils aux futurs créateurs d’entreprise et porteurs de projets.

Quelles furent les principales étapes de vos levées de fonds ?

iMusic-School a réalisé quatre opérations de financement, pour à chaque fois, développer sa base de contenu, étoffer ses équipes et créer un espace de cours dédié à l’apprentissage, le plus évolué et simple possible.

Une première levée de fonds de 150 000 € a été réalisée au printemps 2008, auprès de business angels. Puis une première levée de fonds de 800 000 € auprès de Seventure en Mai 2010, une levée de 1,9 M€ fin 2011 auprès de Seventure et de Viveris, qui gère le FIP Corse, et ces dernières semaines, 2,25 M€ auprès de CM-CIC Capital Privé et de Seventure.

Pour chaque levée de fonds, la difficulté est la même, prouver que la vision que l’on porte a du sens, que les résultats acquis au moment de ces recherches de financement prouvent que cette vision est économiquement viable à moyen long terme. Le projet est ambitieux et complexe, car tout est réalisé en interne, que ce soit la production des contenus, dans nos deux studios, le développement des applications et bien évidemment le marketing.

Quel intérêt les investisseurs ont-ils accordé à votre business plan ?

Ce qui intéresse les investisseurs, c’est le mix entre un modèle d’abonnement, qui une fois le point mort passé, peut entraîner l’entreprise dans un cercle vertueux, et la création d’un patrimoine de contenus qui sont de réels assets pour l’entreprise. Ce sont ces éléments que l’on a travaillé dans nos différents business plans, avec bien évidemment, compte tenu du marché, une capacité à déployer à terme à l’international le modèle, une fois celui ci clairement éprouvé et optimisé.

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Stéphane Chauffriat, Président Directeur Général de iMusic-School

Stéphane Chauffriat, Président Directeur Général de iMusic-School

…Et à votre plan marketing ?

Le plan marketing est bien évidemment au cœur du sujet, dans la mesure où nous avons un service BtoC, mais des fonds qui ne sont pas illimités, alors que nous devons évangéliser le marché, ce type de services n’existant pas. Les modèles d’abonnement concernant du contenu, en l’occurrence vidéo, sont récents, et peu d’entreprises s’y sont aventurées pour le moment.

De fait, il existe peu de comparable, pas de recette réellement applicable. Les recettes du e-commerce classique ne s’appliquent pas, dans la mesure où le service intègre de la pédagogie, une dimension artistique, des éléments que l’on doit manipuler avec précaution. De fait, la démarche marketing s’est construite en essayant de respecter ces contraintes, tout en exploitant ce qui fait l’ADN d’iMusic-School, à savoir la vidéo. Notre plan s’appuie donc beaucoup sur la mise en avant du contenu vidéo, et nous pousse à être créatif dans sa mise en œuvre.

Quelles furent les difficultés rencontrées lors de votre dernière recherche de fonds ?

La difficulté première a été d’identifier le partenaire qui nous paraissait pertinent pour rejoindre l’aventure, dans la mesure où au-delà de fonds, nous recherchions également un acteur qui pouvait nous amener une expertise et un œil avisé, donc un investisseur qui était déjà présent dans des business web d’abonnement, dans l’univers de la musique digitale. Car la complexité d’une levée de fonds est d’identifier les acteurs qui seraient intéressés pour de bonnes raisons à votre projet, au-delà de sa qualité intrinsèque.

Après, comme dans toute levée de fonds, c’est un parcours du combattant, il faut savoir être tenace et surtout rigoureux, car vous êtes jugés sur le potentiel du projet, mais également sur votre capacité à le porter et à montrer votre maîtrise des différents sujets. Donc l’important est d’être cohérent tout au long du processus, le plus transparent possible, très tôt, sur les points durs si il y en a. Car tout se gère, sauf les mauvaises surprises.

Quels conseils inédits donneriez-vous à un entrepreneur en recherche d’investisseurs ?

Contrairement aux levées précédentes, nous n’avons pas rédigé de business plan, hormis la modélisation financière qui est bien évidemment indispensable. Nous avons travaillé sur la base d’un premier pitch de quelques slides, puis construit, au fur et à mesure des différents rendez-vous, des présentations ad hoc, pour traiter les points qui intéressent réellement l’investisseur que nous avions en face de nous. Cela permet de faire du sur-mesure, et de bâtir son argumentation sur les points clés en suivant le schéma de réflexion de l’investisseur.

Au final, il vaut mieux concentrer son énergie à bien identifier les interlocuteurs qui ont une stratégie d’investissement cohérente avec votre stade d’avancement, et privilégier la construction de la relation et du discours au fil de l’eau. Ce qui est important, c’est que ce premier pitch mette en avant la vision et les résultats obtenus qui soutiennent cette vision. Après, les options opérationnelles qu’on avait imaginées peuvent évoluer au fil des discussions avec les investisseurs, ce qui en soit n’est pas grave, car à ce stade, la relation avec le futur investisseur se doit d’être la plus ouverte et collaborative possible, pour arriver à affiner cette vision de manière commune.

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Un article de notre dossier Business Angels et financement de startups

(c) ill. Shutterstock – Violin and piano close up

(c) photo interviewé : Livia Caron

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