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Le journal interne à l’heure du Web

Comment se porte le journal interne à l’heure de l’Internet ? Pourrait-il devenir multicanal et plus écologique (90% des journaux interne sont disponibles en version papier) ?

(c) Gabs

Il est tentant d’affirmer, sans autre forme de procès, qu’à l’heure des blogs, des wikis, des intranets et autres outils 2.0, les jours du journal interne sont comptés. On se tromperait. Les faits montrent que ce vieux média se porte singulièrement bien en entreprise, et pour d’instructives raisons.

Le papier dans 90% des cas

1111 Citations de Stratégie, Marketing, Communication, par Serge-Henri Saint-Michel

Selon la dernière étude sectorielle, que tend à confirmer une récente enquête, plus de 90% des entreprises de plus de 500 personnes publient au moins un journal interne. Chez les entreprises de plus de mille personnes, la moyenne est de 2,6. Dans plus de 90% des cas, là encore, ce journal est en papier.

Le journal interne est apprécié aussi bien des directeurs marketing et communication (les décideurs, le plus souvent) que des salariés. Ces derniers en apprécient la convivialité, la lisibilité et la mise en scène des contenus. Ils considèrent même que le journal interne est le média « qui contribue le plus efficacement à l’information d’entreprise », loin devant les autres supports ! Quant aux décideurs, ils apprécient ce média qui leur permet de véhiculer efficacement leur message.

Le journal interne : apprécié et efficace

La notion d’efficacité peut surprendre ici mais elle recouvre trois dimensions clés. La première est la qualité spécifique du média. Aucun média écrit ne met en valeur avec une richesse et une pertinence pareilles textes et images. On lit un magazine avec plaisir : qui lit avec plaisir sur Internet ? La deuxième est que, parce qu’il est en papier, la diffusion du message est maximale. Il n’est pas nécessaire que chaque salarié dispose d’un ordinateur ou d’une connexion Internet. Or beaucoup de salariés, par exemple ceux du secteur secondaire, ne disposent pas d’un ordinateur personnel, et six salariés sur dix ne sont pas reliés au Web. Enfin, la troisième dimension est culturelle. Chacun sait ce que c’est qu’un magazine et comme cela s’utilise. En revanche, un wiki, un blog, c’est ce qui requiert une phase d’apprentissage et implique donc un risque d’échec.

Pour autant, ce n’est pas que le journal interne soit à l’abri de l’influence – pour ne pas dire la pression – de la révolution Internet. Les décideurs aimeraient qu’il soit davantage multicanal. De là peut-être la floraison de visionneuses comme Issuu, Page Gangster, YUDU, Zmags, etc. Ils aimeraient aussi pouvoir mesurer plus efficacement les retombées de leur investissement. Le temps de réalisation est un point noir, notamment lorsqu’il s’agit de considérations graphiques (mise en page, iconographie…). Enfin, faire réaliser un journal interne par une agence de communication signifie des budgets à cinq chiffres : un investissement que bien des PME ne peuvent se permettre.

Autre défi, au passage : l’écologie. Selon un article, l’industrie de l’impression occupe la peu glorieuse première place mondiale dans la pollution de l’air et elle est la troisième plus grande consommatrice d’énergies fossiles. Aujourd’hui, le public est de plus en plus sensible à cette dimension. Aussi l’impression écologique (cf. les labels Imprim’Vert, FSC et autres) devient-elle un must pour le journal interne.

En conclusion, le journal interne est un média qui remplit bien son rôle aujourd’hui mais qui aurait tort de dormir sur ses lauriers.

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