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Spectacle sous licence : succès assuré ?

Les spectacles musicaux se multiplient partout en Europe. Et vu leurs coûts, les producteurs cherchent des « valeurs sûres ». Ils se tournent donc vers les personnages sous licences. Une tendance durable ?

Les spectacles musicaux se multiplient partout en Europe. Et vu leurs coûts, les producteurs cherchent des « valeurs sûres ». Ils se tournent donc vers les personnages sous licences. Une tendance durable ?

1111 Citations de Stratégie, Marketing, Communication, par Serge-Henri Saint-Michel

Scooby-Doo, Dora, Winx, Cendrillon, Franklin, Oui-Oui et consorts, les spectacles musicaux sous licences ne manquent pas, de Paris à Broadway en passant par Londres. Avant que les comédies musicales deviennent légion, Disney faisait partie des précurseurs. «Nous avons un contrat d’exclusivité avec Disney qui nous fait confiance depuis 15 ans déjà, même si en France cela ne fait que 5 ans que nous sommes installés» explique Arnaud Cazet de Stage Entertainment. La traduction du musical est typiquement anglo-saxonne, elle existe aux USA et en Angleterre depuis 50 ans, depuis une vingtaine d’années en Allemagne et en Hollande et elle est arrivée en France, il y a quelques années seulement. Les spectateurs viennent voir un spectacle avec un orchestre-live, des chanteurs-danseurs polyvalents, un livret etc. Et il faut effectivement des personnages qui aient une notoriété très forte pour intéresser le plus large public».

Spectacles musicaux et licences : une tendance durable ?

Spectacles musicaux et licences : une tendance durable ?

Un business risqué ?

Stage emploie tout de même 4000 personnes en Europe, lance 30 productions par an et possède 25 théâtres dans notre beau continent. Son PDG, Henk Kivits ajoute même qu’il souhaite acheter 5 nouveaux théâtres cette année en Europe dont un à Paris. Et qu’il a l’intention de réduire les frais de ses prochains «musicals» en France «en les coproduisant avec des télévisions». Est-ce pour autant le jackpot à tous les coups ? Bien sûr que non ! Dernièrement, si Stage a effectivement triomphé en France avec Le Roi Lion (1 million de spectateurs), la firme a nettement plus de mal, en ce moment, avec Zorro qui n’a convaincu pour l’instant «que» 70 000 personnes. «Avec 400 spectacles par soir contre 150 à Londres, Paris est une ville difficile» explique Joop Van den Ende, fondateur et actionnaire unique de Stage. J’espère y gagner de l’argent d’ici à deux ans».

Une tradition anglo-saxonne avant tout

Sur ce nouveau segment de marché, les Français sont plutôt du genre suiveurs… Chez Nickelodeon, Laurent Taieb, VP France NVCP, explique «ce sont les USA qui ont le lead sur les spectacles. C’est le bureau de Nick Recreation à New York qui gère les produits événementiels, les croisières, les hôtels et donc les comédies musicales. Mais cela fait désormais partie intégrante de notre stratégie. Evidemment, il faut une véritable raison pour faire un tel spectacle, soit on en a la demande de la part d’un licencié. Soit la propriété a une notoriété exceptionnelle, comme Dora par exemple. Mais il faut que le spectacle aille bien avec le personnage. En termes de notoriété, c’est sûr qu’un spectacle a un impact direct sur la propriété, en termes de ventes, il faut voir, c’est encore un peu tôt pour le dire. Les produits que Nickelodeon autorise sur la tournée sont typiques de l’environnement «spectacle», ce sont avant tout des produits lumineux etc., mais bien souvent le tourneur cherche aussi des produits plus «classiques» et trouve un terrain d’entente avec nos licenciés».

Spectacle sous licence : un succès assuré ?

Spectacle sous licence : un succès assuré ?

Une catégorie rentable à long terme

Le choix de la propriété est donc primordial, surtout que les coûts de production d’un spectacle musical sont bien supérieurs à ceux de la plupart des lancements de produits… Mais ce genre de spectacle peut se jouer pendant des mois, voire des années, tant qu’il y a du public et ensuite, tourner dans d’autres pays ! Lisa Hryniewicz de Rainbow le confirme sur Winx on Ice : «Le spectacle qui a nécessité un budget de 3 millions d’euros de production est en tournée au printemps en France, en Russie, au Portugal, et en Italie. Et on étudie d’autres pays pour la fin 2010 et le début 2011. Quand la propriété est déjà très connue, faire un spectacle musical permet de lui ajouter une autre dimension en termes de présence marketing et de publicité. Chez Rainbow nous pensons que c’est une catégorie qui est désormais là et qui va s’installer sur le long terme.» Même son de cloche pour Warner, dont la comédie musicale de Scooby-Doo a plutôt bien marché : «La première partie de la tournée est terminée, et elle a eu un impact intéressant pour nos partenaires et licenciés comme Panini par exemple, ou pour la vidéo. Le plus important pour nous c’est que le spectacle retranscrive bien l’univers de la marque, et dans ce cas précis, soit fidèle au dessin animé» explique Anoush Kevorkian, executive director of sales and marketing chez Warner Bros. A priori positif chez les ayant-droits, succès souvent au rendez-vous chez les licenciés et expérience inoubliable pour les enfants, il semblerait bien que les spectacles musicaux sous licence aient encore un bel avenir devant eux !

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