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Les Facebookers dévoilent leur orientation sexuelle

Au MIT, une expérience identifie quel étudiant est homosexuel, ce qui soulève de nouvelles interrogations à propos de la vie privée sur le web. Par Damien Moles.

Au MIT, une expérience identifie quel étudiant est homosexuel, ce qui soulève de nouvelles interrogations à propos de la vie privée sur le web.

Il ne s’agissait au départ que d’un projet d’études mené par un groupe d’étudiants du MIT à Boston. L’idée, originale et curieuse à la fois, était de savoir s’il serait possible de connaître l’orientation sexuelle d’un membre de Facebook, simplement en analysant sa liste d’amis sur le réseau. Pourquoi tenter une telle expérience ? Simplement pour prouver que nous transmettons à travers ces réseaux sociaux une quantité conséquente d’informations implicites. Certes, le calcul pour cette analyse peut paraître un peu grossier car il se fonde sur le principe qu’une personne homosexuelle a une majorité d’amis homosexuels dans son entourage. La réflexion n’est pourtant pas si bête. Le projet, nommé « Gaydar » par les étudiants eux-mêmes, a analysé 4000 profils d’étudiants du MIT et fut très efficace et précis, permettant de prédire l’orientation sexuelle de dix hommes qui n’avaient pas fait mention de leurs préférences sur leur profil. Pour les étudiants qui l’ont mené, cette violation de la vie privée peut être utilisée pour d’autres critères comme la religion, les orientations politiques…

Crédit illustration : http://www.spreadshirt.fr
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« Même si vous ne publiez pas des informations volontairement, le simple fait de rendre visible votre liste d’amis peut révéler des informations sensibles à votre sujet, ou en tout cas pousser les gens à échafauder des suppositions sur vous qui pourraient être fausses », explique Kevin Bankston, avocat à la EFF (Electronic Frontier Foundation), une ONG sur les droits digitaux localisée à San Francisco. Analyser vos interconnexions avec vos amis en ligne pourrait donc suffire à révéler inconsciemment votre personnalité. Cela pourrait, à terme, devenir l’arme fatale de toute entité marketing d’une grande société !

Vers une application plus large

Les débats sur la confidentialité se concentrent la plupart du temps sur comment garder les informations secrètes, comme par exemple les transactions bancaires en ligne sécurisées ou encore dire aux internautes de réfléchir à deux fois avant de fournir des informations sur leur vie privée sur leurs blogs et autres profils de réseaux sociaux. Mais cette expérience démontre que ces derniers peuvent révéler des informations sur eux indirectement, sans même savoir qu’ils sont en train de les rendre publiques. Et si le calcul paraît trop simple, il n’en reste pas moins d’une efficacité déconcertante. Qui nous sommes peut être révélé et même défini par qui sont nos amis. Prenons un profil utilisateur ayant une liste d’amis majoritairement de plus de 45 ans. Vous pouvez en conclure en toute logique que l’utilisateur lui-même n’est pas un adolescent. En regroupant ainsi plusieurs critères simples il pourrait être possible, selon l’étude, de reconstituer le profil d’un utilisateur de réseau social.

Les applications présentent un large éventail de possibilités. De savoir à l’avance qui est heureux ou non dans sa vie, jusqu’à prévoir la présence d’un terroriste potentiel sur la toile. L’idée, derrière tout ce travail mené par le MIT, n’est pourtant pas récente, l’étude datant de 2007. Depuis des années, les sociologues connaissent le « principe homophile » – la tendance des hommes à se regrouper car un lien les unie. Les gens d’une nationalité ont tendance à avoir un conjoint, un confident et des amis de la même nationalité, par exemple. Dans le Maryland, l’étude s’est portée sur 4 réseaux sociaux, dont le célèbre Flickr, où plusieurs attaques ont été portées sur différents groupes en analysant les liens et interconnexions entre utilisateurs. A chaque fois, au moins une attaque pour chacun des réseaux a pu apporter des résultats concluants. Mais ils ont également découvert que pour obtenir des résultats satisfaisants il fallait traiter les données avec précautions.

Il y a fort à parier que cette « technique », avec de l’affinement, pourrait être, d’ici à quelques années, étonnamment efficace ! Une sorte de « profiling » du net des réseaux sociaux…

Auteur : Damien Moles

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A lire aussi : Des chercheurs traquent les homosexuels sur Facebook grâce à un « gaydar » ; idem mais en anglais

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