Marchés et cibles

La guerre du positionnement par satellite (n’aura pas lieu !)

GPS : le monopole des Etats-Unis est depuis quelques années remis en cause par l’émergence de systèmes concurrents en provenance de la Russie, de l’Europe mais aussi de la Chine. Une véritable guerre commerciale et diplomatique se superpose dorénavant au défi technique. Par Erwan Huault.

Depuis le début des années 90 il est possible de se situer à quelques mètres près sur la surface du globe et ce, grâce au Global Positionning System (GPS) américain. Ce monopole des États-Unis est depuis quelques années remis en cause par l’émergence de systèmes concurrents en provenance de la Russie, de l’Europe mais aussi de la Chine. Une véritable guerre commerciale et diplomatique se superpose dorénavant au défi technique.

GPS : le monopole des Etats-Unis est depuis quelques années remis en cause par l'émergence de systèmes concurrents en provenance de la Russie, de l'Europe mais aussi de la Chine. Une véritable guerre commerciale et diplomatique se superpose dorénavant au défi technique. Par Erwan Huault.

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Imaginez une grappe de satellites orbitant autour de la Terre et permettant, par l’envoi continue de données à un récepteur, une triangulation de celui-ci et ainsi d’obtenir sa position sur terre (et dans les airs). Pour parvenir à ce résultat, il est nécessaire de disposer d’un lanceur spatial ayant la capacité de placer en orbite une vingtaine de satellites ainsi que des stations de contrôle au sol pour assurer le suivi et le bon fonctionnement du système. De plus, la durée de vie des satellites étant variable, il faut pouvoir les renouveler. Ce système était, à l’origine, imaginé pour l’armée américaine mais son succès, sa fiabilité ainsi que ses multiples utilisations ont conduit à son ouverture à une utilisation civile. Mais cette ouverture a d’abord été « bridée » c’est-à-dire que la précision du GPS était volontairement dégradée pour le marché civil.

Un marché concurrentiel

Les premiers à mettre en œuvre un système de positionnement par satellite furent donc les Américains avec le GPS, opérationnel dès les années 80 à des fins militaires. En cette période de guerre froide et de course aux armements, les soviétiques ne pouvaient rester sans réponse et mirent en travaux le Glonass, encore aujourd’hui partiellement opérationnel du fait de coupes budgétaires. De leur côté, les Européens, fort du succès des lanceurs spatiaux Ariane imaginèrent un programme équivalent avec le projet Galiléo, encore en gestation. Récemment les Chinois, leur emboitèrent le pas avec le programme Beidou, mais il existe des ambiguïtés car le gouvernement chinois est également partie prenante dans le projet Galiléo…

S’allier pour mieux régner ?

Un processus de participations croisées est en train de voir le jour sous l’impulsion des acteurs de ce marché très fermé. Après s’être battus corps et biens contre le projet européen arguant, entre autres, de son éventuelle perturbation des signaux GPS, les États-Unis ont signé en juin 2004 un accord d’interopérabilité avec Galiléo. Cet accord, ainsi que la participation des Chinois, devrait selon toute vraisemblance amener les Russes à se joindre également à ce processus d’interopérabilité.

Ces accords permettront ainsi à un utilisateur d’appareil muni d’une puce récepteur d’obtenir un positionnement plus précis. Il existe également un autre avantage à ces processus. Un système pouvant palier la défection d’un autre, cela garantirait une fiabilité accrue du service de positionnement.

La bataille des récepteurs GPS

Depuis la mise à disposition des signaux GPS et de ses concurrents pour le grand public, de nombreuses entreprises du secteur privé se livrent une lutte sans merci pour dominer le marché des récepteurs. Que ce soit pour la navigation en mer, les trajets en voiture ou encore la randonnée pédestre, des entreprises comme TomTom ou Garmin rivalisent de nouveautés dans leurs interfaces d’utilisation pour se démarquer de la concurrence. Le principe de fonctionnement étant le même pour tous, à savoir la réception des signaux émis par les satellites, chacun fait preuve d’ingéniosité avec des fonctions supplémentaires comme l’adjonction de cartes routières, marines ou encore d’interfaces ludiques permettant le calcul d’itinéraires, etc. Cette lutte est depuis peu renforcée par la mise en place de puces réceptrices dans les téléphones portables, rendant les récepteurs classiques inutiles pour cause de doublon dans les usages basiques du système.

Mais, en définitif, la guerre du positionnement par satellite n’aura pas lieu ou, tout du moins, n’aboutira pas à la fin d’un système au profit d’un autre. De plus en plus de participations croisées entre les différents systèmes vont réduire les écarts concurrentiels, l’interopérabilité des récepteurs grands publics et militaires favorisant une complémentarité des services. Le monde du géo-positionnement se dirige donc vers un marché à quatre acteurs. Le GPS, Galileo, Glossat et Beidou assurant, en interopérabilité, un service fiabilisé et plus précis.

Adoptez un livre

Pour ce qui est des récepteurs civils grands publics, la bataille du marketing fait rage avec l’apparition des puces dans les smartphones concurrençant les récepteurs classiques. Se dirige-t-on vers la fin de ces derniers au profit d’appareils multifonctions, le tout régenté par un système global de géo positionnement ?

Auteur : Erwan Huault

Dossier marketing, innovation et prospective

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