Marchés et cibles

La voiture électrique : de l’utopie d’un usage massif à court terme

La voiture électrique bénéficie enfin d’un engouement global. Plusieurs constructeurs présentent tour à tour leurs modèles, à prix de plus en plus abordables, en Asie, Europe et même aux Etats-Unis. Pourtant, si cette pente ascendante pourrait bien lancer enfin la voiture électrique sur les rails d’une utilisation massive, les efforts à fournir en termes de comportement et de développement d’infrastructure sont considérables.

La voiture électrique bénéficie enfin d’un engouement global. Plusieurs constructeurs présentent tour à tour leurs modèles, à prix de plus en plus abordables, en Asie, Europe et même aux Etats-Unis. Pourtant, si cette pente ascendante pourrait bien lancer enfin la voiture électrique sur les rails d’une utilisation massive, les efforts à fournir en termes de comportement et de développement d’infrastructure sont considérables.

Peugeot iOn, Renault ZE Fluence, Mercedes Classe A E-cell ou encore Tesla Roadster, les nouveaux modèles électriques étaient les véritables vedettes du dernier Mondial de l’Auto parisien. En effet, pour la première fois, les véhicules électriques n’étaient pas présentés comme des concepts-cars futuristes ou des machines inabordables mais comme des propositions concrètes, exposées en plein centre des stands des constructeurs.

La voiture électrique : de l utopie d un usage massif à court terme
1111 Citations de Stratégie, Marketing, Communication, par Serge-Henri Saint-Michel

La voiture électrique : de l’utopie d’un usage massif à court terme

Cependant, si cette mise en avant peut correspondre à une prise de conscience et à une réelle accélération du processus en faveur de la voiture électrique, un usage massif n’en semble pas moins envisageable avant plusieurs décennies.

On souligne régulièrement le rôle probable des lobbys pétroliers dans la lenteur impressionnante que connaît le développement de la voiture électrique depuis plus de trente ans. Mais les freins principaux découlent probablement davantage de la mise en place des équipements et des travaux d’infrastructure à réaliser que des pressions d’industries concurrentes.

Le défi de l’utilisation quotidienne

Des progrès sensibles ont certes été réalisés ces dernières années, notamment au niveau du coût des batteries, de l’autonomie offerte (qui reste cependant encore insuffisante) et de la diversification croissante de l’offre. En revanche, force est de constater que de grandes difficultés d’ordre pratique subsistent qui contrecarrent le développement de la voiture électrique. Des travaux pharaoniques sont en effet nécessaires pour que les infrastructures suivent. De l’alimentation directe pour les rechargements en parking jusqu’aux changements de batterie en station service, de longs et coûteux aménagements sont obligatoires si l’on veut croire à une utilisation accrue, crédible et quotidienne de la voiture électrique. Dans ces secteurs, malgré l’originalité et la créativité des certains projets (voir encadré… ci-dessous), force est de constater que les différentes initiatives manquent encore de projection concrètes et d’impacts médiatiques. Les constructeurs automobiles espèrent qu’une croissance de ventes accélérera la mise en place de bornes et de systèmes de rechargement innovants.

Une nouvelle donne énergétique sous-estimée

Le second frein est plus profond : une utilisation massive de la voiture électrique supposerait un approvisionnement sensiblement plus important et plus économique en énergie. Selon l’ONG Transport et Environnement, un remplacement total du parc automobile européen impliquerait une augmentation globale des besoins énergétiques de 15%. Si aucun changement majeur n’est opéré sur la place des énergies renouvelables, cette surcharge énergétique serait alors assurée par le nucléaire (controversé depuis la récente catastrophe de la centrale de Fukushima, au Japon) ou le charbon (donc l’impact environnemental est loin d’être neutre). Cette même ONG prévoit un développement des ventes de voitures électriques autour de 2030 pour atteindre environ un quart des véhicules neufs en 2050. Si ces estimations pourraient être accélérées par la hausse du prix du pétrole, il reste encore énormément de chemin à parcourir pour que la solution électrique bénéficie d’un écho et d’un rôle notable dans l’univers de l’automobile. A moins qu’une accumulation des crises pétrolières encourage sensiblement et rapidement l’essor entreprit depuis quelques années.

Encadré (à vous de l’imaginer) : Better Place et Modulowatt, deux projets innovants

Le développement de la voiture électrique charrie, dans son sillage plusieurs projets innovants dans les secteurs de l’alimentation et du rechargement. En un mot de l’approvisionnement. Parmi ces projets ceux de Better Place et du groupe Modulowatt méritent tout particulièrement que l’on s’y attarde. Better Place est une société proposant des solutions originales pour développer l’utilisation des voitures dites « propres ». Fondée il y a quatre ans à Palo Alto en Californie, l’entreprise a par exemple testé un système de « quick drop » (remplacement rapide) pour les batteries des véhicules électriques. Initiés à Tokyo, à Ekron en Israël ou à Copenhague (trois régions de pointe pour la voiture électrique) ces centres tests utilisent un bras robotisé pour se glisser sous le véhicule et remplacer la batterie en moins d’une minute. Un partenariat a été entrepris avec Renault via la Fluence ZE pour les centres développés au Danemark, ce qui souligne les opportunités à saisir pour les constructeurs afin d’encourager l’achat de leurs véhicules électriques.

Adoptez un livre

Modulowatt s’apparente plus à un groupe de lobbying pour le développement du véhicule électrique. Soutenu par l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) et plusieurs associations, l’entreprise participe à plusieurs salons et conférences autour du véhicule électrique. Le groupe propose également des systèmes d’automatisation de conduite et des prototypes de bornes de rechargement, à des stades cependant moins avancés que pour Better Place.

Auteur : Thomas Genet

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1 Commentaire

1 Commentaire

  1. actuchiffres

    18 avril 2011 à 23:08

    L’an dernier, sur les 2,500,000 véhicules mis en circulation, seul 9850 étaient électriques, c’est une marge faible voire nulle si l’on joue les pessimistes.

    Je pense qu’il y a au-delà de l’implication des constructeurs, une part de responsabilité à prendre. Il faut vraiment faire prendre le parti de ne plus produire de modèles tout-essence ou tout-diesel. Les modèles hybrides sont pour le moment une bonne alternative jusqu’à que l’on arrive enfin à trouver « dans le commerce » des modèles tout-électrique qui permettront de rouler sans se soucier des problèmes de batterie. Que ce soit en terme d’autonomie ou d’écologie.

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