Pratiques et processus

Le Cloud Computing : rêve ou cauchemar des DSI ?

Le Cloud Computing émerge dans les entreprises. Une notion à l’écho poétique mais qui résonne surtout comme une promesse nouvelle pour les entreprises. Lou Mamalet.

On observe depuis quelques années l’émergence d’un nouveau phénomène dans le monde de l’informatique : le cloud computing (informatique dans les nuages).

1111 Citations de Stratégie, Marketing, Communication, par Serge-Henri Saint-Michel

Une notion à l’écho poétique mais qui résonne surtout comme une promesse nouvelle pour les entreprises.

En effet, le concept de cloud computing consiste pour une société à externaliser ses ressources numériques sur des serveurs appartenant à des entreprises tierces qui disposent de plus grandes capacité de calcul et de stockage. Ces ressources ; disponibles à partir d’une simple connexion Internet, se présentent sous forme de serveurs virtuels hébergés qui permettent de répartir la charge en fonction des besoins sur des machines différentes via un « load balancer ».

Le cloud ou le stockage en mode location

L’informatique dans les nuages marque l’avènement d’un nouvel écosystème dans l’informatique d’entreprise. Avant, ces dernières devaient acheter des serveurs et des logiciels qui n’étaient pas utilisés à 100 %, ce qui était lourd en termes d’infrastructures, de déploiement mais surtout d’impacts économiques. Aujourd’hui, les sociétés peuvent louer ces ressources uniquement pour l’usage qu’elles en font, envisageant ainsi le logiciel comme un service. Ce principe de Saas (Softaware As A Service) permet une véritable souplesse de mise en place et de maintenance avec des capacités d’évolutivité à la demande et d’adaptation dynamique des infrastructures.
On assiste à la naissance d’un nouveau business model s’apparentant à une sorte de « VOD » de l’informatique : le « Pay as you go ».

Une souplesse financière et structurelle qui séduit de plus en plus les entreprises.

Un nuage qui charme les entreprises….

En premier lieu les PME qui voient en lui un moyen d’accéder à des capacités de stockage et de calculs qu’elles n’auraient jamais pu s’offrir auparavant. Mais c’est surtout les géants de l’informatique qui ont fort à parier sur le potentiel économique que représente le cloud computing.
Amazon l’a bien compris et fut le premier à se lancer dans la course en 2006 avec ses outils S3 et EC2, très vite rattrapé par d’autres grandes entreprises de l’informatique : IBM avec Bluecloud, HP et New Generation Data center, Google avec son App Engine ou encore Azure de Microsoft.

Mais si aujourd’hui 3000 PME ont déjà adopté le cloud, les grosses compagnies du CAC 40 restent sur leur réserve et ne voient pas toujours le nuage d’un très bon œil notamment en termes de sécurité et de confidentialité des données.

Adoptez un livre

…. Mais qui inquiète aussi les DSI

Si toute la planète informatique semble annoncer le cloud comme une révolution comparable à la révolution industrielle du début du siècle ; cette avancée est aussi perçue comme une menace de la part Directions Informatiques des Entreprises.

Le fait d’ « outsourcer « des ressources informatiques pose un problème de sécurisation évident.

Comment être sûr de se tenir à l’écart de la cyber-criminalité et des tentatives de piratage alors que l’on ne maîtrise plus totalement l’hébergement de ses données?

Une étude récente publiée par l’Agence Européenne de Sécurité Informatique ne vient pas rassurer les entreprises. Elle annonce qu’il y aurait 35 risques de piratage informatique avec le cloud computing et que rien ne pouvait garantir aux compagnies de récupérer leurs données si elles décidaient de changer de prestataires. De plus, tous les géants du secteur (IBM, Google, Amazon…) sont américains, ce qui oblige les sociétés à héberger leurs données à l’étranger et les rendrait donc moins réactive en cas de faille informatique…. ce qui n’est pas sans lever certains freins pour des secteurs sensibles comme les banques par exemple.

Une autre crainte serait liée à la virtualisation des serveurs. Avec la considération de l’infrastructure réseau comme un service, les directions métiers seront peut-être conduites à se passer d’une DSI en interne pour faire appel à un prestataire extérieur . Le cloud viendrait donc menacer cette profession en se substituant aux informaticiens d’entreprise…..

Les questions de confidentialité des données, de qualité de service et de coûts de prestation sont encore omniprésentes et empêchent à ce jour les décideurs des grosses sociétés du CAC 40 de sauter le pas. Le Cloud et les DSI arriveront-ils enfin à une cohabitation ?

Auteur : Lou Mamalet

Sources :

Lire notre dossier sur le Cloud Computing

Immersion dans le concept du Cloud Computing

Applications marché du Cloud Computing

Jeux vidéo + Cloud computing = Cloud Gaming

Risques, limites et dangers du Cloud Computing

2 commentaires

2 Comments

  1. Matthieu Hug

    1 mars 2010 à 18:52

    « un problème de sécurisation évident »… Et bien si tout est simple et évident, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.

    II se trouve néanmoins que le sujet est un tantinet complexe. D’une part cela fait bien longtemps que la plupart des gropes du CAC 40, et autres moins gros, ont externalisé leur informatique chez des outsourcers. Donc si externalisation = trou de sécurité, il existe déjà. Par ailleurs je vois mal en quoi avoir une informatique interne permet de se tenir à l’écart de la cyber-criminalité: croire cela c’est véritablement méconnaitre ce que sont aujourd’hui les problèmes de sécurité informatique dans les entreprises. Faut-il ajouter que les mêmes agences de sécurité informatique ont récemment fortement recommandé de ne plus utiliser Internet Explorer 6, navigateur cacochyme encore largement utilisé dans de nombreux grands groupes?

    Cette question de la sécurité est bien trop sérieuse pour être « évidente », et le Cloud amène aussi des éléments « évidents » de sécurisation. C’est souvent le chiffon rouge utilisé pour cacher la vraie question, le changement de gouvernance des directions informatiques: c’est un enjeu, mais surtout une opportunité exceptionnelle. Celle d’avoir des projets qui vont vite, des utilisateurs enfin satisfaits de leur informatique, et des DSI qui ont leur mot à dire au comité de direction. Bref la fin de ces projets ERP abominables qui durent 4 , 5, 6 ans…

  2. mamalet

    9 mars 2010 à 22:55

    Oui bien sûr je suis d’accord avec vous , les grandes entreprises ont déjà outsourcé certaines de leurs applications mais nullement la totalité de leurs ressources et c’est de ça dont je parle.
    Le cloud est bel et bien une opportunité,je le présente comme tel dans mon article mais je pondère aussi cet engouement pour le sujet en évoquant les problèmes qu’il implique ainsi que la révolution structurelle au sein des DSI. Travaillant actuellement au sein d’une entreprise du CAC 40, nous sommes confrontés régulièrement à ce genre d’hésitation dans le choix d’un mode SAAS e ce qui concerne certaines applications, ce qui montre bien que le pas n’est pas encore totalement franchi.

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