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La curation n est pas une affaire d outils…

La curation de contenus n’est pas une affaire d’outils, mais de positionnement éditorial et de rigueur d’analyse

La curation de contenus n’est pas une affaire d’outils, mais de positionnement éditorial et de rigueur d’analyse

La curation de contenus est trop souvent perçue comme une affaire d’outils, de méthode ou de process.

Les articles et tutoriels abondent sur ce sujet qui nous décrivent l’ensemble des logiciels les plus performants pour effectuer une veille efficace. Feedly et Inoreader par exemple semblent s’être imposées comme les solutions les plus complètes et les plus accessibles, compte tenu des fonctions gratuites qu’elles offrent. D’autres lui préfèrent le classique Netvibes, moins complet, mais qui intègre des widgets pratiques (agenda, méteo, bloc-notes…).

1111 Citations de Stratégie, Marketing, Communication, par Serge-Henri Saint-Michel

Il convient aussi d’ajouter les outils sociaux qui permettent de s’appuyer sur l’intelligence collective pour ne rien rater. Un client Twitter comme Hootsuite ou Tweetdeck nous aident à tirer le meilleur parti des listes Twitter thématisées et de la recherche avancée. Ils permettent en effet d’établir des listes d’experts sur des sujets précis, ou bien créer des listes polyvalentes de veilleurs. Ceux-ci font un peu le travail à notre place, ou en tout cas nous évitent de rater une info essentielle.

Sans oublier les agrégateurs sociaux comme Nuzzel ou les robots tel Flint, pour repérer les articles et contenus populaires parmi vos amis, ou sur des mots clés précis.

Il suffirait ensuite d’adopter une méthode rodée (plusieurs niveaux de veille selon le temps disponible par exemple) et un process régulier de publication (à heure régulière), pour réaliser une bonne veille ou une bonne curation.

Écartez ce qui n’a pas de valeur

Si ces conditions sont utiles en effet pour être efficace, elles ne sont pas suffisantes, et surtout pas centrales. Une fois de plus, il faut se méfier de la solution purement “outils” qui ne s’appuie pas sur la réflexion préalable répondant à la question : “pour quoi faire” ?

Il manque en effet à cette démarche technicienne une chose essentielle : une ligne éditoriale. Celle-ci répond à deux questions : qui est mon lecteur (ou mon client final), quels sont ses besoins et donc quelles informations lui sont utiles, à court, moyen ou long terme.

Cela implique des choix, et donc des renoncements : quels sujets vais-je garder ? Lesquels ne retiendrai-je pas et sur quels critères ? Trop éloignés de ma proposition éditoriale, pas assez précis, pas assez sérieux (comme ces chiffres issus de sondage au panel minuscule ou à la méthodologie douteuse), trop daté…

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Curation : se différencier pour émerger

Cyrille Frank, Directeur de l’ESJ Pro Paris

Cyrille Frank, Directeur de l’ESJ Pro Paris

Dans une stratégie de curation qui vise à augmenter sa valeur sur le très concurrentiel marché de l’information sociale, on devra déterminer ses critères de différenciation. Est-il vraiment efficace de twitter l’article que tout le monde a vu ou verra, car diffusé par tous les journaux ? On voit régulièrement pulluler les tweets des mêmes informations concernant le dernier modèle de smartphone Apple, la nouvelle fonctionnalité Facebook, les résultats trimestriels de tel ou tel Gafa…

Si l’on décide toutefois de relayer cette information, il faudra en ce cas dénicher l’angle original, l’article le plus complet ou au point de vue dissonant, pour avoir une chance d’émerger. Attention à ne pas choisir le contre-pied, juste pour se faire remarquer. L’article devra avant tout être pertinent ou intéressant, même si vous ne partagez pas l’intégralité de son propos.

On pourra aussi choisir d’être le premier à dégainer et jouer sur la fraîcheur de ses infos. Attention, c’est une stratégie très contraignante qui consiste à se lever tôt pour lire la presse anglo-saxonne de la nuit, histoire d’avoir entre 7 et 9 heures d’avance sur la presse française.

Votre valeur tiendra aussi dans la régularité : cette revue de presse internationale devra se tenir tous les jours à la même heure, un plus tard seulement le week-end. C’est ce que j’ai fait tous les jours entre 7h et 9h pendant cinq ans. Puis, j’ai eu des enfants 😉

Vous pourrez aussi tâcher de dénicher des sources ou des articles rares, en provenance de blogs spécialisés aussi pertinents qu’obscurs.

Lisez vraiment les articles, et réfléchissez

Mais le plus important, c’est de lire vraiment les articles que vous relayez, avec un esprit critique pour en tirer des informations clés. C’est à dire des informations qui permettent de comprendre une tendance, de valider une bonne pratique, de soulever un risque etc. Idéalement, votre veille doit aider ceux qui la suivent à prendre de bonnes décisions stratégiques ou opérationnelles (ou les deux).

C’est pourquoi elle nécessite un effort de digestion et d’analyse qui constitue –  au delà des articles relayés – sa principale vertu.

Si vous faites ce travail sincèrement et sérieusement, vous vous mettrez à cliquer sur les liens internes des articles que vous lisez, vous chercherez la sources des rapports évoqués, vous retrouverez les épisodes précédents. Et c’est là que votre veille sera la plus riche et la plus utile à vos publics.

En choisissant en amont un positionnement éditorial, et en réalisant en aval ce travail d’analyse et de recherche, votre veille gagnera en pertinence et en valeur. Elle vous permettre aussi d’accroître votre crédibilité si vous la partagez sur les réseaux sociaux.

A force de travail et de régularité vous finirez par devenir, cet expert que vous prétendez être déjà.

Le pire danger qui vous guette est de fonder vos choix sur des statistiques de vues, ou de partage. Et de vous mettre à partager la dernière infographie tapageuse, l’article polémique inepte, l’étude bidon qui fait grand bruit.

Ou de relayer tous les articles d’une thématique, sans discernement, sans analyse, simplement parce qu’il concerne la blockchain, l’intelligence artificielle ou la transformation numérique – avec un beau visuel, un joli graphique ou un chiffre choc.

Travers hélas fréquent chez une flopée d’influenceurs et autre experts auto-proclamés sur les réseaux sociaux – comme dans le monde physique.

Auteur : Cyrille Frank, Directeur de l’ESJ Pro Paris

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Lire notre dossier sur la curation de contenus

Découvrir aussi le livre blanc du CMIT « Curation : le grand malentendu »

(c) Ill. DepositPhotos

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