Durable et non-marchand

Le label ConsoResponsable, le premier label de consommation durable

Le label ConsoResponsable, premier label de consommation durable a récemment vu le jour. Interview de Didier Barut, co-créateur du label, avant son apparition dans les linéaires en septembre 2009.

Le label ConsoResponsable, 1er label de consommation durable a récemment vu le jour. Interview de Didier Barut, co-créateur du label, avant son apparition dans les linéaires en septembre 2009.

Quel est le principe de ce label ?

1111 Citations de Stratégie, Marketing, Communication, par Serge-Henri Saint-Michel

Le label ConsoResponsable à pour but de distinguer les produits de grande consommation les plus « développement durable ». En pratique, pour chaque attente consommateur, nous testons un produit face à ses concurrents sur les trois critères clefs du développement durable : environnement, santé, société.

Le processus se déroule en 4 étapes :

1 : sélection des industriels via une analyse des Rapports d’activités et des rapports développement durable.

2 : Analyse du produit et de son emballage par le laboratoire Eurofins, suivant des protocoles reposant par exemple sur la directive nationale nutrition santé 2006-2010 pour les produits alimentaires.

3 : Classement des produits item par item. Le produit le plus vertueux se voit décerner le label Produit ConsoResponsable.

4 : L’industriel peut alors utiliser le logo pour sa communication média, son packaging, son marketing…

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La notion de consommation responsable n’est-elle pas trop vague dans l’esprit du consommateur pour pouvoir être « brandée » par un label ?

Didier Barut, co-créateur du label ConsoResponsable

Didier Barut, co-créateur du label ConsoResponsable : "Trois Français sur quatre aspirent déjà à consommer de façon plus responsable"

Certainement pas ! Trois Français sur quatre aspirent déjà à consommer de façon plus responsable. Aujourd’hui, la consommation responsable est plus qu’une tendance, c’est un mouvement de fond. Le Grenelle de l’environnement, la semaine du développement durable et toutes les informations aujourd’hui diffusées ou disponibles autour d’une autre façon de consommer, ont déjà largement contribué à éclairer le consommateur. De plus, des informations et des réponses à certaines questions récurrentes seront en ligne sur le site www.consoresponsable.fr. Enfin, une communication média (TV et Internet) va démarrer dans quelques semaines pour faire connaître le label.

Quel est l’organisme labellisateur ?

Il n’y a pas d’organisme labellisateur à proprement parler. Le label a été créé par Didier Barut et Fabrice Guyon. Il est totalement indépendant, même si la démarche a été présentée aux organismes de référence en matière de développement durable.

Comment comptez-vous développer la notoriété du label ?

Un plan de communication est déjà en place : communication par relais sur le label lui-même, via la presse, le marketing viral, les reprises dans les blogs (brillerenville, par exemple), puis communication média, avec des partenariats médias déjà signés (aufeminin.com , ebuzzing ) ou en cours de signature ou de négociation, TV notamment. Objectif , une notoriété de 70% d’ici deux ans pour le label Produit ConsoResponsable.

En quoi se place-t-il en opposition ou en complémentarité avec les labels existants ?

Ce label se différencie de ce qui existe déjà pour trois raisons :

– Il s’agit du seul label reposant sur les trois clefs du développement durable

– Il compare les produits et établi un classement, ce qui permet de distinguer un produit pour chaque attente consommateur

– Il est issu d’analyses objectives, scientifiques et indépendantes .

Quelles furent les premières marques à l’apposer ?

Des tests « bétas » ont déjà été réalisés pour valider et affiner la démarche et l’ensemble du process d’analyse, mais les premiers « produits ConsoResponsable » seront officiellement disponibles en septembre en GMS .

Pour les marques, quels sont les critères auxquels satisfaire pour pouvoir afficher ce signe distinctif ?

Outre, l’engagement du fabricant à respecter une charte de développement durable, la labellisation d’un produit s’appuie sur :

• Des tests scientifiques complets sur le contenu et le contenant (dimensions environnementale et santé). Réalisées par Eurofins, ces analyses sont menées selon des protocoles stricts rigoureusement adaptés à chaque famille et type de produits (composition, recyclabilité et étude dimensionnelle du packaging, écotoxicité, bilan nutritionnel pour les produits alimentaires).

• Des analyses diverses sur les dimensions sociales et éthiques des entreprises concernées (droits humains, ressources humaines, gouvernance et engagement sociétal) qui seront là aussi réalisées par un organisme totalement indépendant.

• Une évaluation par rapport à ses concurrents directs avec des analyses réalisées en aveugle, qui permettent alors de distinguer le produit le plus ConsoResponsable pour chaque attente de consommation.

A quel prix et selon quel pricing ?

Les tests ont un coût pour l’annonceur de 5000 euros, les droits d’utilisation du label pendant un an sont de 15 000 euros.

Comment ce label est-il accueilli par la distribution ?

Il est en cours de présentation auprès des principales enseignes.

Enfin, les MDD pourront-elles, aussi, utiliser ce signe si elles satisfont aux contraintes du label ?

Ce label est prosposé exclusivement aux marques nationales. Les marques distributeurs sont pour la plupart engagées dans une démarche de développement durable sur leurs propres gammes. La cible des produits ConsoResponsable est différente de celle des marques distributeurs . Elle attend une prise d’initiative et une responsabilité des « grandes marques » dans le domaine du développement durable.

7 commentaires

7 Comments

  1. Francois

    9 avril 2009 à 18:45

    intéressant même si je ne suis pas certain que « environnement, santé, société. » soient les 3 critères officiels du dd…

  2. Anne-Sophie

    11 avril 2009 à 12:14

    j’entends bien que cette démarche concerne la Grande Distribution et les marques nationales…

    Ceci étant… ne serait-il pas intéressant pour les organismes délivrant les labels d’adopter eux aussi une démarche responsable? J’entends que le coût nécessaire pour obtenir le label est somme toute assez prohibitif: les producteurs de certains produits très responsables ne peuvent se permettre d’acheter ce label, et pourtant ils le mériteraient haut la main! Pourquoi l’organisme de labelisation n’aiderait-il pas les producteurs responsables mais sans le sous en leur donnant un label « exemple à suivre »… ce qui en suivant pourrait encore plus inciter les grosses marques à changer (ou même à investir dans les petits producteurs justement)… L’entrepreunariat social, j’en suis certaine, trouverait dans un démarche un véritable créneau qui n’a pas l’air d’être envisagé ici…

  3. Olivier - Quotidien Durable

    14 avril 2009 à 10:50

    Je rejoins tout à fait Anne-Sophie sur le cout de la certification. Tout se paye, je le comprend bien, mais je pense qu’une approche vers les petits défricheurs, entrepreneurs et créateurs de tendance serait un vrai atout.
    Un label dédié à certaines marques est-il encore un label indépendant ?
    Qu’est-ce qu’une marque nationale ?
    N’y a t-il pas un risque que cela tourne à l’auto satisfaction entre amis ?

    Enfin, je remarque que les partenaires sont uniquement des médias et que la caution est certes très pertinente sur l’analyse industrielle et technique, mais qu’en est-il de la caution sur l’analyse sociale et environnementale ?

  4. Didier Barut

    29 avril 2009 à 16:16

    Bonjour,
    Merci de vos réactions, qui prouvent au moins que le sujet est intéressant.
    La notion de Développement Durable s’appuie variablement sur trois dimensions : la préservation et la valorisation de notre environnement, l’intégrité de notre santé et l’équilibre dans les rapports sociaux et économiques. C’est ce que nous avons « résumé », et d’autres avant et avec nous, par les clefs : Planète, Santé, Société. Chacun peut ensuite, suivant sa sensibilité, interpréter différemment ou pondérer l’une au l’autre de ces dimensions.
    En ce qui concerne le « ticket d’entrée », il y a deux aspects : le coût des analyses, et le droit d’utilisation du label en communication. Pour ce qui est des analyses, nous répercutons les coût des organismes sollicités : Eurofins et Vigéo. Si un fabricant voulait financer seul des analyses identiques, le montant serait plus élevé pour lui. Si cela devient un frein pour des industriels indépendants, nous saurons adapter notre modèle pour n’exclure aucun fabricant volontaire pour des motifs financiers.
    Pour ce qui est de la communication, le droit d’utilisation pour un an est inférieur aux montants des avantages négociés avec nos partenaires pour la mise en avant et la promotion des produits labellisés.
    Le label ne s’adresse donc pas à « certaines marques », mais à toutes les marques dites « nationales » par opposition aux marques distributeurs. Nous nous adressons à toutes les marques distribuées en grandes et moyennes surfaces, exceptés les marques des enseignes elles-mêmes.
    Le principe étant de comparer entre eux des produits répondant aux mêmes attentes consommateurs, et de n’en distinguer qu’un seul : le meilleur, le risque « d’autosatisfaction » n’existe pas. Il n’y a pas de « bons » et de « mauvais », il y a un « meilleur »…
    Enfin, concernant les partenariats, il s’agit autant de média, traditionnels ou non que d’institutionnels, puisque les organismes de référence en matière de communication (AACC, ARPP, UDA) ont connaissance de la démarche, de même que l’ADEME ou Ecoemballage par exemple. Les analyses sociales et RSE sont réalisées en collaboration avec Vigéo, et les protocoles d’analyses d’Eurofins prennent en compte la dimension recyclabilité des contenant et empreinte écologique des produits testés.
    J’espère avoir répondu à vos interrogations, et vous invite à nous contacter si vous souhaiter échanger sur ces points ou sur d’autres

  5. Solen

    30 juillet 2009 à 10:51

    Merci pour ces précisions,
    C’est effectivement une démarche louable, mais qu’en est-il de l’utilisation de cet eco-label franco-français si je comprends bien, vis à vis de l’eco-label ? Un produit pourra-t’il affiché les 2 labels ?
    Et ce label « je suis le meilleur » a-t’il vocation à remplacer tous les autres labels (PEFC, MSC,Eco-Certe, Oeko-Tex, AB, etc) ? Est-il reconnu comme label officiel par les autorités ?
    J’ai un peur que cela entraîne une surabondance de labels au final.

    Et surtout la vraie question que je me pose : être le meilleur est vrai à un instant T, mais il y a tellement de nouveaux acteurs sur le marché, comment cela se passera-t’il quand un nouveau produit meilleur que le labellisé arrivera sur le marché ?? Vous ne pourrez pas ne pas le labelliser à son tour, mais vous ne pourrez pas retirer le label au 1er non plus, non ?
    Et comment être sûr que vous allez bien élire le « meilleur » ? Comment être sûr que vous allez bien audité tous les produits concurrents ? Si une marque vous dépose un dossier pour son produit, et que vous devez pour ça étudier la situation de ses concurrents qui eux n’ont rien demandé : vont-ils devoir être audités aussi et payer les 5000€ d’audit ?
    Excusez-moi de me faire un peu l’avocat du diable mais le sujet m’intéresse grandement en effet et j’aimerais être sûre de bien comprendre l’intérêt et la fiabilité de ce nouveau label…
    Merci

  6. Eric Feront

    15 novembre 2009 à 11:15

    Attention, attention …. Ne pas confondre Développement Durable et notoriété, normes avec label, et surtout, ne pas donner l’impression que ce sont les consommateurs qui « jugent » les bonnes pratiques en matière de RSE et de DD. Il suffit qu’une entreprise ai un problème (environnement, licenciement, etc ….) pour que sa notoriété (et donc, ses ventes), diminuent. Et si cette société avait les meilleures pratiques qui soient en matières RH et sécurité, santé, etc … Une nouvelle fois, CE SONT LES AUDITEURS RECONNUS QUI AUDITERONS ET CERTIFIERONT LES ENTREPRISES EN MATIERE DE NORME DD …
    Enfin, le DD est une démarche VOLONTAIRE, qui va plus loin que les lois (qui elles, sont OBLIGATOIREMENT A SUIVRE).

  7. mordac

    18 février 2012 à 9:43

    Encore une astuce des grandes surfaces pour faire payer aux producteurs l’accès à leurs rayons.
    et le processus de certification est totalement opaque:
    « Il n’y a pas d’organisme labellisateur à proprement parler »selon les créateurs

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