Pratiques et processus

Les entreprises, victimes du syndrome de la machine à pain

Cette Tribune Libre compare la machine à pain et le mode d’élaboration des stratégies et du marketing par les entreprises, entre respect de la recette au pied de la lettre et économies que l’on pense réaliser…

(c) dodelinecuisine.unblog.fr

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Magnifique invention que la machine à pain. En ces jours d’inflation (du prix de la baguette entre autres), le consommateur glisse vers l’autoproduction boulangère assistée, ravi de réaliser quelques économies.

1111 Citations de Stratégie, Marketing, Communication, par Serge-Henri Saint-Michel

Mais à y regarder de plus près, les entreprises disposent aussi leur machine à pain, en interne !

Plus exactement, elles sont victimes du « syndrome de la machine à pain ».

Le syndrome de la machine à pain : précisément identifié, bien que multi causal

Le syndrome de la machine à pain consiste à…

1 – Respecter une recette aux pieds de la lettre. Toute variation dans cette dernière conduit inévitablement à l’échec, plus que dans une recette n’utilisant pas cette machine.

2 – Permettre à qui que ce soit (pour ne pas dire n’importe qui), de mener à bien la réalisation d’un objectif défini (ici, le pain, assorti de divers qualificatifs : doré, aux raisins, etc.) sans aucune qualification ni possibilité d’échec. Il suffit juste de suivre la recette. Voir le point 1.

3 – Rendre le produit fini (le pain, la brioche…) standard : que soit le « machiniste », le pain aura le même goût si la recette est suivie. Re-voir le point 1.

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4 – Croire réaliser des économies… en omettant d’intégrer le prix de l’énergie et l’augmentation de la consommation de céréales corrélative.

5 – Sur-solliciter les consommateurs de pain car le machiniste est un passionné, un impliqué et un économe. Sur-consommer sa production l’aide à amortir le coût de sa machine et lui permet de vous montrer qu’il vous aime.

Le syndrome de la machine à pain s’applique aux entreprises

Travaillons sous forme d’analogies à partir des constats relevés supra en nous penchant sur le cas d’une entreprise fictive, MAP (bon… pour Machine à Pain…).

1 – Respecter la recette au pied de la lettre… alors que l’invention, vecteur de la différence, saura donner du goût à une action même imparfaitement menée. L’imitation a-t-elle une place en entreprise ? Oui. Mais essentiellement (malheureusement ?) pour « dupliquer des recettes qui marchent » en réduisant les risques…

Ex. : MAP benchmarke les facteurs clé de succès des concurrents pour ensuite s’administrer ces recettes venues d’ailleurs (attention à la Turista).

=> S’appuyer sur de bonnes recettes (sans parler des ingrédients…) pour créer la sienne (évidence n° 1).

2 – Faire gérer un projet par n’importe qui, comme dans le cas de process normalisés. L’action consiste dans ce cas en des mezzo termine, en une navigation au milieu du fleuve.

Ex. : MAP fait briefer une agence d’animation des ventes par un de ses stagiaire (par ailleurs de qualité) appuyé par une structure de brief expérimentée depuis plusieurs années (qui ne donnera lieu qu’à un brief oral tenant en 30 secondes)

=> Permettre aux hommes d’apporter leur propre tour de main aux solutions et actions, dans la durée et pour un meilleur relationnel (évidence n° 2).

3 – Rendre le produit fini standard, ce qui est l’aboutissement logique de la standardisation des solutions et des hommes mettant les actions & opérations en place.
Ex. : MAP ne demande que des actions qui ont déjà fonctionné l’an passé. Au même coût. Peu importe que les cibles se lassent car « si ça a déjà marché, ça marchera encore ! »

=> Corriger les actions en temps réel pour mieux coller au terrain, en fonction d’une ligne stratégique définie en amont (évidence n° 3).

4 – Croire réaliser des économies, alors que les fuites se trouvent ailleurs car l’entreprise ne regarde que d’un seul côté ou n’a présent à l’esprit qu’un seul horizon temporel (le court terme évidemment).

Ex. : MAP réduit son budget de communication pour privilégier ses ventes. Mais dans 3 ans, comment rattraper le déficit d’image sur un marché très challengé ?

=> Prendre en compte tous les aspects du dispositif et son impact sur la satisfaction aux objectifs stratégiques (évidence n° 4).

5 – Sur-solliciter les consommateurs par des messages multiples, forcément fatigants et intrusifs à la longue.

Ex. : MAP est persuadé que ses produits sont les meilleurs du marché ; aller a contrario de cette opinion vous ferait passer pour un crétin.

=> Ne jamais oublier que l’acte d’achat est un acte d’implication répété et que l’historique demeure fragile. Le client ne vous est jamais définitivement acquis (évidence n° 5).

Finalement, j’en arrive aussi à proposer mes recettes…

Que les entreprises machines à pain m’excusent de ces analogies rapides, au trait et caractéristiques rapidement croqués donc forcément iniques, prétextes à une petite sortie que SuperSWOT n’aurait pas reniée…

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