RH et organisation

Salaires : les Français, timides négociateurs ?

27%, tel est le pourcentage des salariés français qui n’abordent jamais le sujet de l’augmentation avec leur hiérarchie. Par tabou ?

27%, tel est le pourcentage des salariés français qui n’abordent jamais le sujet de l’augmentation avec leur hiérarchie.

Serge Gainsbourg a dit de manière provocante : « Je trouve le luxe amusant. Pour moi, le luxe, c’est perdre la notion de l’argent. J’y suis parvenu. » Personne n’a oublié le billet de 500 Francs qu’il brûla en direct, sur le plateau de 7/7, en 1984, suscitant de nombreuses et très vives réactions. Il faut dire que, par cette provocation, Gainsbourg s’attaquait à un sujet tabou en France : l’argent.

La négociation de son salaire, un tabou ?
1111 Citations de Stratégie, Marketing, Communication, par Serge-Henri Saint-Michel

La négociation de son salaire, un tabou ?

Argent tabou, argent totem

Il est vrai qu’en France, parler argent et plus précisément rémunération, reste tabou. Les Français ont en effet beaucoup de mal à dire combien ils gagnent et n’évoquent donc volontairement jamais ce sujet. De même, on ne demande jamais à autrui le montant de sa rémunération. Celui-ci se sentirait comme violé. Les Français sont très pudiques sur ce sujet, car dire combien l’on gagne revient à dire combien on vaut, et ce que l’on mérite du fait de son potentiel. Et un aveu conduit presque immédiatement à un jugement, voire à un classement. Selon ce que l’on gagne, on appartiendra à telle ou telle catégorie socioprofessionnelle.

Paradoxalement, l’argent pourrait aussi être apparenté à un totem. Paradoxalement, car, si l’argent est tabou, on aime pourtant exposer ses trophées, par fierté. On ne dit donc pas combien l’on gagne, mais on va montrer la hauteur de son salaire implicitement à travers son mode de vie, la manière dont on consomme et ce que l’on porte. Et si notre totem n’est pas aussi beau que celui que l’on souhaiterait détenir, on va essayer d’en obtenir un plus beau, en passant par la case négociation.

Pourtant, difficile de négocier sans aborder ce sujet si délicat. Du coup, les Français n’osent pas négocier auprès de leur hiérarchie et les chiffres le confirment : six français sur dix n’ont pas vu leur revenu augmenter depuis deux ans, selon un sondage BVA / L’Expansion publié le 25 novembre 2010. Et plus de 40% des personnes interrogées affirment même n’avoir eu aucune augmentation depuis plus de cinq ans.

Un contexte économique culpabilisant

Beaucoup de questions taraudent l’esprit des salariés et expliquent en partie leur timidité dans ce domaine. A qui demander ? Combien ? Comment ? A quel moment ? Autre facteur non négligeable à prendre en compte, car il complique la donne, le contexte économique actuel. Celui-ci culpabilise encore plus les salariés et plus particulièrement les cadres. En effet, plus de la moitié des cadres n’osent pas demander une augmentation en raison de la crise et du climat dans leur entreprise. Pourtant, même dans un contexte de crise, un candidat peut se risquer à parler négociation. Car bien qu’il soit plus délicat aujourd’hui qu’il y a deux ans de négocier son salaire, il est encore possible d’y parvenir. En se mettant du côté des dirigeants, on comprend qu’ils doivent veiller à rester attractifs sur le marché et, pour cela, ne pas hésiter à consentir à des sacrifices financiers. Ceci dans le but de garder au sein de leur entreprise des profils intéressants et qui leur rapportent (ou qui pourraient leur rapporter) et éviter de les envoyer tout droit à la concurrence.

Les Français seront plus propices à négocier dans certains cas : lors de l’embauche, lors d’une promotion et lors d’un entretien d’évaluation annuel, même si, dans ce dernier cas, cela semble moins pertinent en raison du grand nombre de demandes affluant à cette même période. Mais il est clair que les salariés français ont encore pas mal de chemin à parcourir en ce qui concerne la négociation de leur rémunération, au risque de tomber dans une rigidité de salaire. La première étape est sans doute de supprimer le tabou lié à l’argent pour en parler plus librement et simplement, sans pour cela devoir en arriver à brûler des billets.

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Auteur : Stéphanie Redon

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