Bibliographie

La réalité si je mens, analyse critique de la télé-réalité, chez Media Animation

Critique bibliographique de l’ouvrage « La réalité si je mens, analyse critique de la télé-réalité » paru chez Media Animation (Belgique).

Depuis son apparition en Europe en 1999 puis en France en 2001, la télé-réalité n’a cessé de se diversifier depuis le lancement du très orwellien Big Brother (aux Pays-Bas, et pas aux USA !) inspiré de l’expérience Biosphère et en droite ligne des « reality programs » US des années 80, pour devenir phénomène de société, même si le concept reste diffus (7).

1111 Citations de Stratégie, Marketing, Communication, par Serge-Henri Saint-Michel

La télé-réalité doit son succès à sa recette : elle laisse miroiter la possible diffusion du réel à la télévision en se présentant comme un « true-life witness » (9) malgré une interactivité faussée (24).

Une réalité authentique ? Une reconfiguration du réel !

Frédéric ANTOINE et Yves COLLARD montrent que la réalité proposée n’est pas authentique, suite à la sélection des images, à l’éditorialisation des émissions, à la structuration du récit sur le modèle de l’élimination, ou au casting des candidats (68-76, voir aussi les rôles stéréotypés) ; elle ne fait que montrer « l’existence banale de personnages banals en jouant sur les effets de proximisation, d’assimilation et d’identification » (27).

A la recherche de la nouvelle cagnote

Le réel est principalement soumis aux lois de la rentabilité (cf. coûts et recettes 35-40), aux aspects contractuels (38, 58-60, 63 et des ex. de contrats de 61 à 67) et à la sérialisation (23)… qui conduisent à fabriquer le réel et à séduire des audiences (cf. cibles 31, 39) permettant de générer de la pub et des marges confortables.

Rites et mythes sont dans une télévision…

La télé-réalité témoigne de notre culture. Certes. Mais avec la lecture anthropologique livrée par les auteurs, on observe que ce type d’émission mélange aussi modernité et rites symboliques anciens en les réactualisant à coup de rites d’initiation et de passage (au statut de star, 49-57) ; elle devient télé-ritualité (42-57).

Un bon coup de regard dans le rétroviseur

L’analyse psychosociologique est pertinente, l’orthographe impeccable, la syntaxe ciselée et le fond particulièrement pertinent mais on regrette :

  • L’oubli de l’impact de la TV 2.0 sur le modèle économique de la télé-réalité et sur son mode de consommation
  • La rapidité du développement consacré à la télé-réalité sur les réseaux sociaux, le mobile, bref, sur dans le cadre de la convergence dont, par ailleurs, on parle tant
  • La mise sous silence de la radio réalité (27 en aurait été l’occasion) et le parallèle avec l’élection des Miss qui semble emboiter le pas à la télé-réalité 🙂
  • De nombreuses répétitions (fichage intrusif, coût de grille…)
  • L’absence d’un index général et d’une bibliographie finale.

Adoptez un livre

L’ouvrage La réalité si je mens, analyse critique de la télé-réalité, paru chez Media Animation asbl est achetable sur le site de l’éditeur.

Pour aller plus loin, par la Rédaction de Marketing Professionnel

BIOSPHERE 2, la télé-réalité est partie de là…

Un peu d’archives…

Vidéo THE REAL WORLD

Vidéo de Magalie Vaé à la STAR AC (cf. La réalité si je mens, analyse critique de la télé-réalité, p. 73-76)

Jade Goody vedette de Big Brother

… puis metteuse en scène de sa vie et de sa maladie

Comme quoi, on ne peut jamais dire « on a tout vu »…

2 commentaires

2 Comments

  1. Serge-Henri Saint-Michel

    26 avril 2009 à 19:47

    Lire aussi le reportage réalisé par France 2 et qui sera diffusé « avant la fin 2009 ».
    Extrait de Libération du 24 avril 2009 : « Christophe Nick tourne pour France 2 un documentaire sur la téléréalité avec un jeu parodique ambigu, reconstitution du célèbre test de Stanley Milgram.
    Ce psychologue, inspiré par les théories d’Hannah Arendt sur la banalité du mal, avait organisé un test où des candidats ordinaires infligeaient des décharges électriques de plus en plus fortes à leurs victimes pour complaire à l’autorité.
    Les décharges sont fictives mais le bourreau ne le sait pas et 80% des candidats à «La Zone Xtrême» font de même. Eichmann quotidiens qui sont encore plus complaisants à la télé. »

    En savoir plus ici :
    http://www.voici.fr/potins-people/les-potins-du-jour/france-2-son-documentaire-choc-sur-la-tele-realite-289768
    et là, entre autres !
    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/medias/20090425.OBS4640/un_documentaire_choc_sur_les_limites_de_la_telerealite.html

  2. Serge-Henri Saint-Michel

    1 octobre 2009 à 18:28

    Actualisation via Mediamétrie (source datée du 29 sept. 09) :

    « Dans un climat économique toujours incertain, les émissions de divertissement sont les grandes gagnantes de la planète TV. On parle ici du divertissement avec un grand « D », celui qui transcende les générations et les genres : les jeux, les sitcoms, les émissions humoristiques», observent Amandine Cassi, Directrice des Etudes à Eurodata TV Worldwide, et Sheily Lemon, Chef de Projet chez IMCA (International Media Consultants Associés).

    L’explication : les programmes de divertissement attirent un large public à moindre coût, tout en assurant une bonne rentabilité. En fin de compte, ces programmes parviennent à convaincre à la fois les diffuseurs et les téléspectateurs.

    JUSTE POUR JOUER

    Les jeux sont les programmes familiaux par excellence. Ils divertissent les jeunes et les moins jeunes et promettent aux chaînes un bon retour sur investissement.

    Plusieurs nouveaux jeux cette saison ont ajouté du piment au genre, à l’instar de Pointless ( Royaume-Uni,BBC2). Cinq couples de candidats doivent marquer le moins de points possible. Le but est de trouver la réponse la moins souvent citée ; c’est en quelque sorte une version inversée de « Une famille en or ».

    Avec 5 gegen Jauch (Allemagne, RTL), le présentateur de « Qui veut gagner des millions ? » joue contre cinq candidats mais cette fois-ci, il s’agit de les empêcher de gagner de l’argent.

    Dans un style différent, The Bubble (Pays-Bas, Ned3, adapté du format Israélien) met en scène des célébrités qui coupées du monde pendant plusieurs jours, vont devoir deviner si les événements qu’on leur décrit se sont réellement produits.

    JUSTE POUR RIRE

    L’humour a été annoncé comme une très forte tendance ces derniers mois, et les différentes comédies diffusées cette saison confirment cette analyse. Pour lutter conte l’individualisme, les troupes de comiques prennent les commandes.

    Les comédiens de Double Take (Australie, Network 7) parodient ainsi l’actualité et les situations quotidiennes dans un medley de sketches et de satires.

    Van Zon op Zaterdag (Pays-Bas, Ned1) prouve qu’on peut même rire de la crise financière. Erik van Muiswinkel y interprète Henk van Zon, un présentateur de talk show conservateur. Il « interviewe » des banquiers, des hommes d’affaires, et d’autres personnes impliquées dans la crise financière, tous joués par des comédiens.

    LA TELE REALITE, UN REEL DIVERTISSEMENT

    La télé réalité trouve souvent son inspiration dans les sujets de société. Traitant du travail ou de la famille, les émissions de télé réalité nous parlent de la vie quotidienne avec dérision et toujours dans un esprit de compétition.

    Job Duell – Die Chance deines Lebens (Allemagne, Kabel1) oppose notamment quatre candidats pour le même travail. Les postulants sont jugés selon leurs capacités, leurs connaissances et leur esprit d’équipe.

    Dans un autre style, Dance Your Ass Off (Etats-Unis, Oxygen), combine à la fois la danse et le régime. Les participants en surpoids doivent maigrir le plus possible pour gagner. Pour cela chacun est accompagné d’un danseur professionnel pour réaliser des chorégraphies, allant du hip-hop à la danse de salon.

    DES FICTIONS EN CLAIr-OBSCUR

    Du côté de la fiction, la plupart des nouvelles séries lancées cette saison misent sur des intrigues comiques pour attirer leur public. Basées sur des situations cocasses, les séries nous montrent des personnages complexes, drôles mais aussi cyniques.

    Par exemple dans Nurse Jackie (Etats-Unis, Showtime), Edie Falco interprète Jackie O’Hurley, une brillante infirmière des urgences, pince-sans-rire, pleine de défauts et de faiblesses. Dans Hung (Etats-Unis, HBO), Ray, une ancienne gloire du sport devenue entraineur de basketball dans un lycée, tout juste divorcé, décide d’exploiter son meilleur atout dans une ultime tentative de réussir sa vie : devenir gigolo. Mais vendre son corps n’est pas aussi facile qu’il le croit.

    Cette saison, les émissions qui retiennent l’attention du public distraient et amusent les téléspectateurs de tous âges. La télévision est plus que jamais un média populaire.

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