“La croyance, cette certitude sans preuve”. Jean-Claude Carrière place d’un côté le savoir qui se veut hésitant, le savoir se remet en question, le savoir recherche l’objection afin de progresser. De l’autre côté, on retrouve la croyance, un énoncé irréfutable qui n’avance aucune preuve mais qui pourtant ne se discute pas car il est inutile de chercher à convaincre un croyant ou bien même un non croyant. L’auteur reconnaît et respecte la dimension intime de la croyance mais s’interroge sur celle-ci. Il constate que les croyances, les religions et les dérives du fanatisme individuel ont mené aux pires violences de l’histoire de l’humanité.
La croyance et la communication
La croyance
Si nous nous basons sur la définition du dictionnaire, la croyance est un “processus mental expérimenté par une personne qui adhère à une thèse ou une hypothèse, de façon qu’elle les considère comme vérité, indépendamment des faits, ou de l’absence de faits, confirmant ou infirmant cette thèse ou cette hypothèse. Ainsi, les croyances sont souvent des certitudes sans preuves”.
Croire et savoir (avoir des certitudes) sont deux choses différentes. Croire cela signifie acquiescer à une opinion,une proposition le tout sans avoir la certitude que ce que l’on dit est vérité. Il s’agit donc d’une opinion. Cela est assez différent pour le savoir qui signifie que l’on acquiesce à une proposition le tout en ayant la certitude, façon objective que cela que l’on dit est vérité, que ce que l’on avance est prouvé.
La croyance est une opinion. On ne peut donc pas la démontrer, la prouver. Puisque la croyance est un sujet personnel, cela relève du domaine du subjectif.Croire est un acte de l’esprit, une attitude qui englobe tout ce que notre esprit est susceptible de croire.
Les croyances sont des choses profondément ancrées en nous. Elles s’installent dès notre enfance voir, dès notre naissance, avec nos parents, notre famille, les différents médias. Nos parents nous transmettent ce en quoi ils croient. Mais, on peut également développer nos propres croyances avec les différentes expériences vécues au cours de notre vie.. Les croyances peuvent être spirituelles, religieuses, politiques… Nous avons un besoin profond de croire, de pouvoir se rattacher à quelque chose.
Nos croyances, celles que nous prenons pour vérité et qui nous confortent dans nos certitudes, sont celles qui nous poussent à agir, à réagir en fonction des évènements,des personnes… Nos croyances déterminent notre propre vision de la vérité et donc par conséquent, notre comportement. L’être humain à un besoin viscéral de vouloir donner un sens aux choses. La croyance peut être positive comme négative et donc devenir limitante. Les croyances peuvent être personnelles ou collectives.
Les certitudes au service du communicant
Dans un monde où les informations sont vérifiables en temps réel grâce à internet par exemple, pourquoi est-ce que nous continuons à croire en des choses qui ne sont pas vraisemblables. Pourquoi est-ce que l’on reste accroché à nos certitudes ? Pour l’auteur, il est difficile pour l’être humain d’admettre qu’une croyance n’est qu’une croyance.
Si nous prenons communication et transmission par exemple, la communication est à associer à l’information alors que la transmission est plutôt associée aux différentes valeurs et croyances. Nos croyances déterminent nos certitudes, notre perception, notre réalité. Les changements sont perpétuels au cours de notre vie. Le sens que l’on accorde à ces changements dépend de nos croyances, de nos certitudes.
Ces certitudes, ces idées préconçues, sont intéressantes pour un planneur.
Le planneur stratégique se doit d’être curieux. Nous évoluons avec un bagage culturel qu’il n’est pas toujours facile de remettre en question. En posant les bonnes questions, le planneur stratégique provoque la remise en question et déconstruit les schémas. La culture est un ensemble de pratiques et de croyances. Le but d’une marque, est de réussir à organiser ces croyances et ces pratiques pour les orienter et déclencher une réaction. Par exemple, le storytelling qui signifie raconter une histoire consiste en la transmission et la conviction le tout, par le pouvoir des histoires Il consiste à produire/ faire émerger une ou plusieurs histoires dans le but de séduire et de convaincre. Le storytelling permet de susciter l’émotion (le cœur) pour atteindre la raison.
Nous vivons au sein d’une seule et même société cependant, notre perception, notre vision de ce monde est différente. Cette différence s’explique par notre éducation, notre manière de penser, de raisonner, notre langue aussi, la symbolique que nous accordons aux choses. Les certitudes sont ancrées et difficiles à lever.
L’insight consommateur par exemple, se base sur une attitude, une croyance profonde, un point de vue, des consommateurs. Cette attitude, ce comportement peut être un frein comme une motivation. D’ailleurs, une campagne de publicité est souvent basée sur un insight consommateur. Un bon communicant se doit de connaître les opinions, les certitudes, les différents freins du consommateurs pour essayer de les lever ou bien de s’appuyer dessus, dans le but de tenir sa promesse.En marketing, les croyances sont une composante cognitive des attitudes.
Les concepts abordés dans ce livre sont nombreux, mais tout tourne autour de ce que nous croyons savoir. Pour Jean-Claude Carrière, la croyance prend de plus en plus de place sur les connaissances, les faits.
Croyance versus connaissance
“Nous nous réfugions alors dans la croyance qui aurait emprisonné à vie la connaissance, qui l’aurait énumérée, condamnée au silence et à l’oubli”
Selon Jean-Claude Carrière, “Nous devons à présent nous faire une raison. À l’issue d’un long combat, la croyance, aujourd’hui, l’emporte sur la connaissance et le savoir.” Dans son ouvrage, Jean-Claude Carrière le souligne et ne cesse de le répéter. Il insiste sur la grande différence entre la croyance et la connaissance/savoir.En effet savoir, c’est ce qu’on a appris, ce qu’on a vérifié, ou ce qui est admis par la communauté. Croire c’est ce qu’on a appris mais qui n’est pas vérifié, ni vérifiable même si cela peut être admis par la communauté à un certain moment (exemple de Galilée et de la rotation de la terre)
Le terme «foi/croyance» n’est pas le même. Quelle que soit sa complexité psychologique, la croyance a au moins une propriété extraordinaire: elle peut être vraie ou fausse. L’opposition du bien et du mal n’est plus une opposition progressive (comme mieux ou moins connue), mais une sorte d’opposition qui ne dépend pas de ce que l’on sait, mais de ce qui existe ou non. Le test de nos croyances constitue un problème de connaissance générale. La croyance a une double caractéristique: c’est une anticipation de l’action, exprimée en phrases déclaratives, qui peuvent être bonnes ou mauvaises. L’expérience ne peut nous apprendre qu’à partir des questions que nous nous posons sur «à quoi s’attendre».
Et c’est grâce à cette notion de croyance, qu’il est plus facile d’analyser notre monde et notre société. La foi a de nombreux effets sur notre société et sur nous-mêmes parce qu’elle reflète nos préoccupations, notre organisation sociale et notre histoire. Cependant, la modernité et le progrès ne peuvent pas supprimer les croyances. Certaines croyances sont perdues (croyances religieuses), d’autres sont mortes (les pesticides sont l’avenir de l’humanité! et d’autres,naissent («les plantes OGM, les vaccinations, les ondes électromagnétiques sont nocives pour la santé», il ne faut pas se faire vacciner c’est dangereux). En fait,lorsque nous continuons à nous développer, tout au long de notre vie, nos croyances se consolident, au fur et à mesure que nous progressons: l’éducation, les valeurs familiales, la culture, les rencontres et les expériences. Une fois que nous avons confiance en quelque chose, en quelqu’un ou en un produit/marque, cela détermine ce que nous voyons ou jugeons. En d’autres termes, en croyant que quelque chose est vrai, vous pouvez le rendre vrai .. Si l’enseignant s’attend à ce qu’un élève réussisse, alors cet élève a plus de chances de réussir. Si l’enseignant s’attend à ce qu’il échoue, c’est également correct. Par conséquent, dans le monde de l’éducation, l’authenticité de l’effet Pygmalion est révélée par les expériences des chercheurs en psychologie sociale Robert Rosenthal et Lenore Jacobson. En conséquence, les croyances des enseignants sur les élèves ont un impact significatif sur leurs capacités d’apprentissage, les croyances solides sur l’image d’une marque peuvent créer un amour de la marque “collectif”.
Grâce à tout ça, les publicitaires ont pu identifier les croyances des consommateurs et de par plusieurs analyses trouver les croyances les plus délicates liées à l’inconscient pour créer l’acte de l’achat ou pour titiller un désir, une envie.
En effet, lorsqu’on touche une croyance fondamentale, on touche aux fondements de la personne, à son identité.
Croyance et appartenance à un groupe
Le besoin d’appartenance correspond à la nécessité de se sentir intégré à un groupe social. Celui-ci peut être satisfait par un processus d’adhésion, par une activité ou encore par des symboles d’appartenance. Ce besoin d’appartenance est donc caractéristique d’un groupe, dit « groupe d’appartenance », qui partage les mêmes normes et les mêmes valeurs : famille, amis, collègues, camarades de classe…
La croyance en communication représente l’ensemble des éléments (qualitatif, valeurs, univers de marque) qu’associe une personne autour d’un produit, d’une entreprise ou d’un service. Telle ou telle croyance peut me pousser à choisir une marque plutôt qu’une autre. Le consommateur va alors se représenter une marque, ses ensembles de croyances lui permettent de catégoriser celle-ci.
En tant que consommateur, le choix de certaines marques que je consomme me fait appartenir à un groupe, j’affirme ma personnalité selon celle-ci car ces marques sont vectorielles de symbole, de valeurs auxquelles je choisis d’adhérer.
Il est intéressant de faire un parallèle entre croyance (foi, religion) et croyance en un produit, une marque. En effet, le choix de telle ou telle croyance me place alors dans un groupe aux idées et pensées communes. Prenons la marque Apple, des chercheurs ont constaté que chez un fan des produits Apple, les zones du cerveau activées face à des images de la marque sont les mêmes qu’un croyant face à des images religieuses.
L’auteur explique le besoin de croyance entre autres, par le sentiment rassurant d’appartenir à un groupe. Du côté de la religion maintenant, parce que je n’ai pas choisi de naître, de naître dans tel corps, dans telle famille, je suis au moins maître de ma destinée et de mes choix, je peux choisir ce en quoi je crois. Je suis heureux de vivre auprès d’individus qui partagent ma certitude. Je choisis de croire en des énoncés, des concepts qui existaient bien avant moi et qui ne connaîtront pas de changements, à la différence du savoir et de la science qui se nourrit de contradictions.
Je choisis de me confondre au sein d’un groupe. Le croyant peut désormais s’abstenir de certaines questions, de réflexions et de toutes expériences par sa simple adhésion au groupe. L’auteur parle alors ici du savoir, un savoir, une pensée qui serait alors unique à la portée de tous si tant est que j’accepte d’adhérer à une croyance donnée. L’auteur explique que la singularité se perdrait dans la croyance : « comme si, par mon adhésion, j’étais déchargé de toute interrogation, de toute réflexion, de toute hypothèse, de toute expérience ; comme si je ne pouvais « être moi-même » qu’en me confondant avec les autres, quand étant plus ».
On retrouve ce sentiment d’appartenance dans le concept de la publicité dite « intégrative », une catégorie de publicité qui consiste à associer un produit ou une marque à un groupe social auquel le consommateur souhaite être associé ou souhaite appartenir.
Il peut servir à fidéliser une clientèle, à renforcer son positionnement.
(Exemple de Starbucks avec toute la communication autour de la marque : les noms sur les gobelets, nom des tailles, environnement des boutiques, leur merchandising, etc.).
Concepts et Croyance
Ceci n’est pas une nouvelle, le débat le plus vieux du monde réside entre la religion et la science. Elles ne pouvaient cohabiter ensemble . Au fil des siècles, nos ancêtres ont vécu des conflits, des guerres religieuses… Certains pays ont vécu l’emprise des églises jusqu’au moment des révolutions et la chute du pouvoir religieux. Comme la France, qui a vaincu l’Église et est devenue un pays laïque.
Réflexion : religion / science
À l’époque où la religion dominait les pensées, dictait les règles de la société, certains philosophes,certains scientifiques, étaient mal vus car ils tenaient le rôle de déviants, de rebelles ou même de sorciers et étaient souvent condamnés par l’Église catholique. Comme Galilée, qui a été condamné à mort pour avoir dénigré le géocentrisme et avoir soutenu l’héliocentrisme pour qu’au final,des années plus tard sa théorie soit confirmée.
C’était de cette manière que l’église contrôlait le peuple, par la peur, l’ignorance et la méconnaissance. Tout le contraire des savants, qui, eux, aimaient apprendre et échanger durant leurs voyages dans le monde. Cette connaissance, elle est vivante, elle ne cesse d’évoluer et de grandir au fil du temps grâce aux nouvelles découvertes, qui voyagent elles aussi parmi les générations anciennes et futures.
Cela dit, mettons à part ces conflits, et examinons le lien qu’avaient les savants à l’époque avec la religion. D’où venaient leurs théories? Beaucoup de théories proviennent des livres sacrés comme la torah, la bible ou le coran. La plupart de ces chercheurs, philosophes et savants, sont très croyants et pratiquants. Ce n’est pas la foi qui est remise en cause, mais plutôt certaines de leurs croyances acquises dans une société régie par une religion, un mode de vie et une éducation. Il est difficile de continuer à croire à des écrits, quand des découvertes sur des espèces disparues ou éteintes par exemple: cela remet en cause le fait que l’homme est la première espèce sur terre.
Après de nombreuses découvertes, de nombreux chercheurs, savants, hommes de la science, devinrent agnostiques car convaincus par des théories basées sur des faits concrets, avec des preuves, plus que par les théories religieuses.
Nous pouvons dire que le problème réside dans le fait que la science avance avec son temps et qu’elle évolue tous les jours contrairement à la religion qui elle, se base sur une seule et unique croyance. Oui et non car les religieux ne contredisent pas les écritures “saintes” des livres, mais les institutions religieuses ne remettent pas non plus en cause la science elle-même mais plutôt quelques théories seulement , qui contredisent les écritures présentes dans les livres sacrés.
Des instituts scientifiques religieux ont vu le jour comme l’académie pontificale des Sciences en 1936. L’Eglise a également reconnu la théorie bien que tardivement, de Galilée (1992). Elle a aussi reconnu quelques torts et des mauvais actes qu’elle aurait pu avoir envers le peuple.
Aujourd’hui, il est important de savoir faire la part des choses entre la religion et la science. Nous vivons dans un siècle où le savoir, la connaissance sont à la portée de tous. Nous ne pouvons pas dire que religion ne va pas avec science, mais plutôt qu’elles convergent sur certains aspects pour un seul but : la quête de la vérité.La science et la religion n’ont pas la même relation. Aujourd’hui, cela relève plus de choix personnels, chacun est libre de choisir ce en quoi il croit et n’est plus sous la contrainte de l’ignorance et le pouvoir d’un régime religieux.
La violence dans les idées
Jean-Claude Carrière constate que les croyances, les religions et les dérives du fanatisme individuel ont mené aux pires violences de l’histoire de l’humanité.
Pour lui, la connaissance n’a pas besoin de persuasion car elle est la vérité, une vérité prouvée. Il fait alors le parallèle avec la science qui n’a jamais eu besoin de violence pour se faire connaître et approuver. Celui qui pousse à l’adhésion d’une religion par la violence est forcément dans l’erreur. L’auteur met en avant l’hostilité que nous portons à autrui qui ne partage pas nos croyances. La croyance est une conviction personnelle intime, mais qui a pourtant été dans l’histoire imposée par la violence par un être, un esprit extérieur à moi. Cette violence que je subis pour croire telle chose vient confirmer que je suis dans le vrai, qu’on cherche à éteindre la vérité. Le croyant qui subit la violence répond par la violence. Chaque camp pensant être détenteur de la vérité. L’auteur parle de “croyance dominante”dans certains pays, une croyance qui prend le pas sur les autres , une croyance qui impose, interdit et qui vient parfois totalement s’opposer à mon libre arbitre. C’est la loi du plus fort. L’auteur évoque la part de sadisme et de violence que nous avons en nous, des actes parfois justifier par la religion.
L’auteur n’hésite pas à parler du christianisme qui présente au monde l’image violente d’un homme percé de clous, ensanglanté que nous adorons et devant lequel nous nous prosternons face à tant d’agonie. La souffrance dans le christianisme fut longtemps gage de valeur car souffrir c’est comprendre la souffrance du Christ afin de lui plaire, de le soulager.
L’hérésie
Dans l’Antiquité, l’hérésie était une école de pensée. C’est au fil des assemblées d’évêques de l’Église catholique ou orthodoxe qui définissaient progressivement les dogmes chrétiens, que la notion d’hérésie a été fréquemment opposée à la notion d’orthodoxie.
C’est de cette manière que le terme est devenu péjoratif, en désignant une opinion, une doctrine ou un dogme considérant comme sortant du cadre de ce qui est généralement admis ou tenu pour acquis dans des domaines comme celui de la pensée, de la connaissance, de la religion.
L’auteur se sert donc de cette manière de penser pour dénoncer les hérétiques, et notamment à l’époque du Moyen- ge, où quiconque osait défier l’église était qualifié d’hérétique, et ensuite brûlé, ou même décapité.
Il définit ces personnes comme un groupe d’individus donnant « l’impression de vouloir se maintenir, coûte que coûte, dans un monde fantomatique, un monde à jamais disparu » et qui renoncent « à toute recherche nouvelle, à toute forme de curiosité ». Il prend l’exemple de l’Islam qui, selon lui est une religion refusant toute forme de modernité, une religion qui ne pourrait évoluer qu’avec la volonté de ses croyants. Il évoque le fait que les obligations religieuses se rattachant à la tradition coranique paraissent incompatibles avec les aspirations, les nécessités et les outils de nos jours.
Cela impliquerait donc pour lui que la religion provoque « une confusion constante, irrémédiable, et un sentiment d’impasse sociale, d’obscurité ».Les croyants seraient les “prisonniers d’une croyance traditionnelle”, “guettés par la tristesse, la frustration, le dépit de ne plus se reconnaître eux-mêmes”. Cette posture les amènerait même à en devenir arrogant, et à se sentir supérieurs à tous ceux qui ne pensent pas de la même manière, qui ne partagent pas les mêmes croyances.
Il dénonce notamment les jihadistes qui usent de la violence pour imposer leurs croyances, qui pratique une religion qui est “incompatible avec les aspirations, les nécessités et les outils de nos jours”, mais qui, paradoxalement, utilisent la modernité “au service de l’archaïsme le plus noir”.
La pensée rationnelle / intelligence / vérité
Lorsque Jean-Claude Carrière se penche vers la notion d’intelligence et de la vérité, il souligne et insiste sur l’obscurantisme et le siècle des lumières. En effet, le terme “obscura” est complètement péjoratif il définit un ’ignorant qui prône et défend un avis biaisé à l’égard de la connaissance. Qui refuse d’admettre que les faits sont exacts et impose des restrictions à la diffusion des connaissances.
Jean-Claude Carrière fait donc un parallèle avec cette définition de l’obscurantisme et fait un lien avec la croyance religieuse. Selon lui, notre époque n’est que le début de l’obscurantisme, comme avait dit le sociologue français Pierre Bourdieu “ L’obscurantisme est revenu mais cette fois, nous avons affaire à des gens qui se recommandent de la raison. Là devant; on ne peut pas se taire”.
Cependant il faut savoir que l’obscurantisme peut prendre d’autres formes, et même aujourd’hui, ces formes sont moins mortelles. Le flou technologique est à la hausse dans notre société informatisée. Aujourd’hui la technologie dans le monde la communication a pris une place très importante, et surtout la récolte de données. La technologie affecte notre destin commun. Les décisions concernant son contrôle et son utilisation ne peuvent être mensongères, manque de transparence et augmentation rapide de l’explication et du maintien de l’ignorance.
Est-ce intentionnel? En France aujourd’hui, une grande partie de la population ne comprend pas les conséquences et les abus potentiels de nombreuses lois et décisions impliquant la technologie et nous tous. Perturbateurs endocriniens, organismes génétiquement modifiés, expérimentation animale, vaccins, médicaments … Il existe de nombreux sujets d’actualité qui obligent les politiciens à éclairer leurs décisions par la science. Justement dans ces derniers cas cela montre que les choses de plus en plus complexes de notre société sont rejetées, ce qui est propice à l’émergence d’un nouveau type d’obscurantisme.
Aujourd’hui le croyant refuse la vérité et s’attache principalement à sa croyance.
Dans cette citation, Jean-Claude Carrière insiste sur le fait que le doute n’a pas sa place dans la vérité. Tout ce qui s’oppose au cercle de croyance de l’individu est faux. Cependant, lorsque nous plaçons le doute, nous devenons septique et nous rentrons un peu plus loin dans la doctrine du scepticisme. Selon lui, “ Le deuxième paradoxe de la croyance est donc qu’elle est une certitude. Or tout acte de foi est d’abord une supposition et par conséquent un acte de doute. “Je crois” veut dire non pas “Je sais” mais “Je suppose” il y a une notion d’incertitude
En conclusion, nous observons un paradoxe de la part de Jean-Claude Carrière qui, tout au long de cet ouvrage, définit les croyants comme des personnes persuadées de détenir la vérité. La solution pour lui, serait que seuls les athées puissent raconter l’histoire des religions car c’est un groupe qui n’est pas ancré dans ses croyances qui l’emprisonne de toute objectivité.
Le paradoxe ici est que son opinion n’est pas objective car il s’agit de sa vérité à lui seul. Bien que très renseigné sur l’histoire des religions et autres thèmes abordés dans son ouvrage, il se fait sa propre opinion concernant ce qu’il décrit et dénonce. Cela reste sa croyance.
Auteures : Léa Boumeddane, Marie Dambel, Françoise Diop, Manon Roudier
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