Cette version 2011 de L’état de l’opinion, chroniquée ici bien tard, certes, présente comme à l’accoutumée une analyse des opinions des français à partir des études réalisées par TNS Sofres. Hommes d’études, sociologues, politologues (Duhamel, Perrineau, Jaffré…), hommes politiques (Copé, Saussez) et représentants du monde économique (Leclabart) présentent leurs réflexions sur la politique, l’économie, l’environnement, la société… intéressant le communicant, le marketeur et plus particulièrement le planneur stratégique.
S’ajoute cette année un chapitre sur les 25 ans de L’état de l’opinion (ch. 17) avec les sujets disparus, actualité cyclique faisant… Même si les thèmes liés à la religion et le constat d’une défiance politique généralisée en font partie, gageons qu’ils reviendront sur le devant de la scène en 2012 (cf. illustration en têtière).
Le marketeur appréciera particulièrement…
- L’analyse des besoins sociaux (ch. 12) et leurs 18 thématiques classées en besoins fondamentaux, économiques, personnels, qui rénovent Maslow
- Le chapitre 15 « Satiété de consommation ou envie d’être mieux traité », de Vincent Leclabart, seul publicitaire du lot
- Le lien entre opinion, réputation, confiance, « branding » personnel et institutions. Comme le rappelle Gwénaëlle Gault, « la réputation est la première garantie de la confiance ».
- L’approche de la crise qui « ne modifie pas que les comportements, mais rebat aussi les carties des priorités et des tourments » comme le soulignent Olivier Duhamel et Edouard Lecerf
Acheter L’état de l’opinion, de Olivier Duhamel et Edouard Lecerf
Le temps des regrets
Le traitement de la xénophobie, souvent commun aux différents articles, pourrait gagner en clarté explicative, permettant de mieux mettre en lumière l’approche Nini de Sarkozy lors des cantonales 2011, les prises de position de Guéant, le « débat » sur la laïcité, la croissance des scores du FN… Espérons que ce sujet soit au cœur de la version 2012 de L’état de l’opinion.
Enfin, le lecteur regrette l’absence d’une position plus claire, plus explicative sur le rapport entre situation économique, grands courants sociologiques et « défiance politique généralisée ».
Les trucs qui énervent
- Les répétitions : « les français suivent l’actualité », « les français sont pessimistes et inquiets », « 53% des français s’intéressent à la politique »…
- L’absence de lexique. Ainsi, définir « cote d’avenir », régulièrement employé, aurait été avisé (cf. ch. 2)…
Enfin, le Grand Prix de la note en bas de page à répétition est attribué aux rédacteurs du chapitre 11, Guy Michelat et Michel Simon !
Lire notre critique de L’état de l’opinion 2010.
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