À travers le livre de Dominique Glaymann nous avons une bonne synthèse de ce qu’est le travail intérimaire même si le ton est très pessimiste. En effet, l’auteur fait le tour du sujet en répondant aux questions suivantes :
1. De quelles manières l’intérim s’est il développé en France ?
2. Comment ont évolué les fonctions des entreprises de travail temporaire ?
3. De quelles façons le travail intérimaire a-t-il gagné en légitimité ?
4. Quels sont les atouts du travail temporaire aux yeux des acteurs ?
5. Quels sont les objectifs et les attentes des salariés intérimaires ?
6. Quelles sont les répercussions sur leur vie sociale ?
7. Quelles transformations l’intérim provoque-t-il dans la société ? Et quelles en sont les conséquences ?
Dans la première partie du livre Dominique Glaymann présente l’intérim tel qu’il est aujourd’hui et son développement historique. Il en vient alors à aborder la réglementation qui s’est construite progressivement avec son essor.
Dans la deuxième partie l’auteur explique que le travail temporaire est plus une contrainte qu’un choix pour les salariés intérimaires. Pour les entreprises qui utilisent cette forme d’emploi, c’est la flexibilisation qui est recherchée. Les syndicats de salariés quant à eux ont face au travail temporaire une position que l’auteur décrit comme hypocrite ou schizophrénique ambivalente, car ils sont fermement contre cette forme d’emploi qui pour eux est nocive mais participe quand même aux négociations qui améliorent la qualité de travail et des intérimaires. Ils participent donc à leur corps défendant à la légitimation de l’intérim. Dominique Glaymann explique que la situation des élus syndicaux intérimaires est très compliquée à vivre, mais il ne nous précise pas malheureusement le taux de syndicalisation des intérimaires par rapports aux salariés classiques.
Dans la troisième partie, il expose les différents points positifs et négatifs du travail en intérim. Il montre que le travail temporaire est une fonction mal rémunérée avec des missions sous-qualifiées, mais qui permet quand même une plus grande flexibilité avec une absence d’engagement.
Dans la dernière partie, le livre se conclut par l’essor de l’intérim pour certaines catégories de personnes comme les seniors ou les femmes, mais qui aura une certaine limite dans le temps.
Des points discutables…
Une vision trop négative, l’auteur s’attache à montrer l’aspect très précaire de l’intérim sans être toujours vraiment objectif.
Un livre très dense et plutôt complexe qui demande un certain effort de compréhension.
Des aspects positifs…
Un ouvrage bien documenté et basé sur une étude sociologique menée par Dominique Glaymann.
Synthétique et pratique, il donne une bonne compréhension du monde de l’intérim.
De nombreux témoignages concrets qui illustrent les propos de l’auteur (p59), cela donne plus de dynamisme au sujet en le rendant moins rébarbatif.
Certes, l’auteur nous fait une description pessimiste du travail temporaire, tout en restant réaliste. Il montre la réalité quotidienne de nombreux intérimaires en « brisant » la vision idyllique qu’essayent de nous « vendre » les entreprises de travail temporaire.
L’auteur met en avant le fait que le travail temporaire est un travail de transition dans la société actuelle
Une phrase marquante…
«Socialisation altérée, marginalisation et marginalité parfois durables, désaffiliation plus ou moins accélérée, le fonctionnement actuel de l’emploi produit des tensions mettant en péril la cohésion sociale ».
La critique de cet ouvrage a été réalisée par Chaza, Sarah et Sophie, diplômées de l’ESP.
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