L’affiche, paroles publiques, s’appuie sur des sources philosophiques et sociologiques (Barthes, Merleau-Ponty, Jung, Eco…) pour éclairer sous un jour érudit les « discours de l’affiche » à l’aide d’une riche iconographie (Grapus, Kari Piipo, Toscani, Ungerer… et Savignac), souvent issue de collections personnelles.
Nous regrettons cependant la faiblesse des analyses textuelles, l’auteur ayant concentré son propos sur les visuels.
« Lieu clos par définition, ouverte quant à ses significations, elle est un lieu de mémoire et d’histoire. Elle nous renseigne sur la norme sociale, l’avancée technologique, la pensée, les idées qui fondent et animent nos sociétés (…) elle est le point d’impact visuel sur une société en mouvement » (248).
Une approche historique et visuelle
Diego Zaccaria choisit donc une approche historique pour proposer un développement en deux temps :
– De la Révolution Française à la Seconde Guerre Mondiale, où l’affiche est un « instrument de pouvoirs économique et politique » (38-115), illustré entre autres par le doigt pointé (56-57) de l’appel patriotique et bien nourri par l’étude de l’apport des courants constructivistes, du Bauhaus, puis de Cassandre, avant que l’affiche ne tombe dans la propagande de guerre.
– Depuis la Libération où l’affiche affirme l’art d’un auteur, tout en étant sous « l’influence des évolutions urbaines et économiques », mais aussi sociales. D. Zaccaria se penche alors sur le Pop Art, puis sur détournement et enfin sur la « tyrannie des marques » (198) où il commence -enfin ?- à parler de publicité. Lecteur pressé, c’est à la page 198 que tu commenceras ton plongeon !
Enfin, l’auteur s’interroge sur la responsabilité sociale de l’affichiste, se situant entre « clarté typographique et vanités graphiques ».
Matière à réflexions plurielles pour un livre singulier.
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