Ce livre est à prendre en main pour l’édito spécial de Hervé Brossard, ciselé, percutant, et d’actualité.
Le courage ou la mort !
Patrick Mercier donne ensuite le ton : « Be brave or die » ! Une seule vision, un seul conseil, une seule explication : le courage.
Le qualificatif du courage, couvre en effet Dell, Dove, Zara, Campanile et de très nombreuses marques prises en exemples, certes intéressants mais hétérogènes (cf. aussi p. 231-246). Patrick Mercier embrase le champ lexical du courage : ténacité, persévérance… et de l’environnement des marques (mieux traités par Lecercle). A tel point que le courage, après avoir été présenté comme « une parade à tous les dangers » (19-37) et « une solution pour affronter ces dangers » (39-52), devient un attrape-tout, une clé d’explication mutée en passe-partout. Car le courage, pour reprendre la citation de Antoine Riboud proposée p. 257, n’est qu’une des qualités humaines : « les trois qualités qui me paraissent les meilleures : l’instinct, l’imagination et le courage ». Alors, Patrick, à quand deux autres tomes ?
Pas seulement du courage…
La focalisation sur le courage comme facteur explicatif du succès des marques semble relever d’un éclairage très partiel. Plus que par un grand courage, le succès de certaines marques peut aussi s’expliquer par, disons-le, un gros coup de bol (time to market, hasard de l’actualité, faux-pas de la concurrence…), par de l’opportunisme (cf. ce que dit Sun Tzu sur le moment à saisir) ou mille autre éléments environnementaux non maîtrisables !
A l’inverse, l’échec ne peut systématiquement être imputé à de la poltronnerie, comme l’illustrent par ex. la plantade de Coca-Cola lançant son eau Dasani (pourtant, avant le flop, tout le monde avait crié au génie), oubliée par l’auteur (cela aurait pu être abordé p. 23) et la sortie d’Alice du pays des merveilles FAI (suite à son rachat par Free).
Les courageux objectifs poursuivis par La stratégie du courage
Patrick Mercier précise que son livre propose une approche des marques qui réussissent sous un « prisme original, unique et comportemental », en « prenant appui sur des réussites », en donnant « du courage aux marques qui souffrent, qu’elles soient puissante, dominées, challengers, locale sou mondiales : car tout est toujours possible » (15). Yes, he can !
L’ensemble est étayé par de nombreuses définitions du courage, dont une d’Aristote (40)… et les réalisations de Leo Burnett (ah, le retour du pro domo !) abordées en grand écran. Un porte-avion pour le new biz ! Et un Scud sur « Le corbeau et le renard » du courageux La Fontaine : « Apprenez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute ».
Le gourou courageux
Mais le fromage le plus dur à avaler par les courageux se situe à la fin du premier tiers de l’ouvrage : Patrick Mercier donne dans le maître à penser avec « les sept raisons d’être courageux » (63-61), puis affirme que « l’esprit dirige le courage » (73-93) avant d’aboutir au sixième chapitre, fleuve : « comment être courageux dans les faits » (95-230, énorme !).
En somme, un complément à La Grande Sophie !
Tu vois c’est tellement mieux
Quand on est sûr de soi
Que l’on porte au bout des doigts
De la force et l’espoir
D’aller chercher plus loin en n’ayant peur de rien
De sonner à la porte de l’inconnu sans aucune retenue
Et parler c’est si léger
Mais la question que j’me pose
Sans cesse : Où j’pourrais trouver
Du courage, du courage, du courage (quater)
Alors, effectivement, La stratégie du courage s’adresse aux courageux marketeurs. Plus précisément à ceux qui auront audace, bravoure, cran, énergie, estomac, fermeté, force, hardiesse, héroïsme, stoïcisme, vaillance, volonté, zèle (autant de futurs thèmes d’ouvrages)… à finir le bouquin.
A moins qu’ils n’en veuillent simplement pour leur argent.
Acheter La stratégie du courage : Quand le courage fait vendre, de Patrick Mercier


yaya
6 mai 2009 à 14:21
je suis un jeune entrepreneur j’ai cree une structure qui fait dans le marketing conseil developement a moin d 30 ans
j’ai besoin des expers pour une orientation durable
cordialement.
linou lanct
17 mai 2009 à 18:10
Stratégie du courage…
Le plus courageux, c’est d’arriver au bout de ces âneries.
Mercier beaucoup, je suis déjà servi, je n’en reprendrai pas.