Comment « ranger à la cave l’attirail éculé des ficelles de communication de papa » (18), « booster notre communication et en faire autre chose qu’un bruit de volière aussi vain qu’abrutissant » ? (21) Olivier Cimelière propose ses solutions à la suite de six constats et autant de paradigmes : du destinataire passif à l’émetteur actif, de la rareté de l’information à l’infobésité, de l’opacité à la transparence… éléments certes connus, mais abordés à la fois simplement, structurés, nourris d’exemples bien choisis, pilotés par une langue alerte (mais parfois too much, cf. p 21) qui ne reste pas dans la poche et mouille même de grandes marques.
Pan sur la comm’ !
La communication doit, il est vrai, suivre ce changement de paradigme, mais aussi poursuivre une migration des esprits et des pratiques ; le numérique, parfois craint et mésusé par les communicants, en est un exemple (ch. 3), tout comme l’utilisation de quelques outils (Storytelling, ch. 7) purement et simplement instrumentalisés par certaines marques.
Le regard porté par Olivier Cimelière ne manque pas de séduction ni sa voix de conviction, d’authenticité et de personnalité. Nous les partageons. Car oui, le communicant ne sortira les marques de leur ornière relationnelle qu’avec plus de transparence et une vraie rénovation de la confiance. En redonnant au consommateur « l’envie d’avoir envie », comme l’écrit Lipovetsky.
Médecin, soigne-toi toi-même
Mais, pour cela, communicants, marques, « il vous faut accepter de lâcher prise, et prendre le risque de la contradiction à laquelle vous devrez apprendre à répondre avec sincérité » (N. Bordas, postface, 118). Et arrêter « d’enfumer l’ensemble du corps sociétal au bénéfice d’intérêts pas toujours très collectifs » (18). En somme, « Managers, c’est à vous de tourner la clé » (ch. 10). Oui, mais celle de nouvelles perspectives, de nouvelles mises en œuvre, et pas seulement celle d’un nouveau moteur actionnant des outils et activant peurs, freins, soupçon sur les autoroutes de l’hyperconsommation.
Enfin, à la suite de la citation (115) de Newton : « les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts », le communicant réflexif pourra se pencher sur 5 enseignements de Newton, indémodables. A la différence de la marque à la pomme ?
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