Marketing Digital est à recommander pour sa troisième partie : « Marketing digital, exécution et pratique », qui ravira les utilisateurs d’outils digitaux, les férus d’UX, les planificateurs de campagnes digitales, les tombeurs de ROI ou les lustreurs de KPI et les mesureurs de tout poil. Ils apprécieront la complétude des développements et l’orientation décisionnelle de l’ouvrage.
Des trous dans le digital
Par contre, le marketeur regrettera la faiblesse des approches et de la connaissance des consommateurs, des internautes. 16 lignes seulement sont accordées aux comportements en ligne (p. 24) et pas un mot sur les insights consommateurs. Mais un développement sur les « insights de campagnes » (ah, bon, cela existe ?) p. 361.
Le stratège du digital ne trouvera pas non plus dans ce livre d’indications sur la déclinaison en digital de stratégies off line (ou leur contraire) ni même des tours de mains pour que la marque digitale soit créatrice de valeur (voire qu’elle puisse compenser son handicap éventuel du fait de sa digitalisation) et porteuse d’identité (155). D’ailleurs, où est passé le concept d’identité de marque, décliné en digital ? Marketing digital tombe dans le travers classique des livres US adaptés : la faiblesse des sources académiques françaises. Et cela nous navre, surtout avec la nobélisation de Jean Tirole 😉
En somme, Marketing Digital performe sur les aspects quantitatifs, mais reste très incomplet et poussif sur la connaissance des consommateurs, des marques, et la réflexivité générale.
Acheter Marketing digital de H. Isaac, P. Volle, M. Mercanti-Guérin, D. Chaffey, F. Ellis-Chadwick, chez Pearson
ISAAC Henri
20 octobre 2014 à 14:43
Bonjour,
Merci pour votre commentaire sur notre ouvrage. Pour vous répondre sur les insights client, il est toujours difficile d’inclure ceux-ci dans un ouvrage qui aune durée de vie de 3 ans. Ces données descriptives évoluent trop pour garantir leur pertinence dans le temps. Sur les aspects manquants, le livre fait plus de 600 pages. difficile de tout mettre. Donc comme le livre est destiné à des étudiants en marketing on met l’accent sur des aspects qu’ils maîtrisent moins. Sur les références académiques françaises manquantes, pour le coup, je serais curieux de savoir ce que vous avez en tête car à trois auteurs français, nous avons une bonne connaissance de celle-ci et nous avons inclus toutes celles que nous estimions incontournables. Bien à vous
Serge-Henri Saint-Michel
20 octobre 2014 à 17:39
Bonjour,
Par sources « académiques » ou institutionnelles, j’entendais celles de Kantar, GfK… mais aussi, pourquoi pas, celles de Deloitte et de pas mal d’agences de com qui ont travaillé sur le sujet.
Quelques études sont d’ailleurs disponibles sur Marketing Professionnel dans nos dossiers Planning stratégique, Etudes marketing ou Consommateur et consommation.
J’espère que ces quelques pistes vous auront éclairé pour la 6e édition 😉
ISAAC Henri
21 novembre 2014 à 9:12
Le problème des études est leur durée de vie très courte. Un livre destiné à des étudiants doit sélectionner les éléments les plus stables et avérés. Un tel ouvrage a une durée de vie de trois ans. Les comportements des consommateurs évoluent très fortement (il suffit de regarder le mobile). Aussi intégrer de telles études condamne l’ouvrage à une obsolescence dès sa sortie. C’est la raison pour laquelle nous ne mobilisons pas de ce type de données lorsque nous efforçons de ne sélectionner ce qui restera pertinent dans le long terme. Il y a un immense cimetière du digital avec beaucoup de sites, dispositifs, idées qui n’ont guère dépassés le semestre. Notre rôle consiste précisément à faire le tri.