Bibliographie

Renaissance mythologique : L’imaginaire et les mythes à l’ère digitale, de Thomas Jamet

Renaissance mythologique : L’imaginaire et les mythes à l’ère digitale de Thomas Jamet, publié chez François Bourin Editeur – critique bibliographique

Renaissance mythogique : ce livre-manifeste s’emploie à définir « ce qu’il en est du paradigme post-moderne » nous précise Michel Maffesoli en préface (9).

Renaissance mythologique : L'imaginaire et les mythes à l'ère digitale de Thomas Jamet, publié chez François Bourin Editeur - critique bibliographique

Renaissance mythologique : L'imaginaire et les mythes à l'ère digitale de Thomas Jamet, publié chez François Bourin Editeur

J'ai un job dans la com', par Serge-Henri Saint-Michel

« En conquérant la technique nous avons en quelque sorte démythisé nos existences » (23).

Alors pourquoi s’intéresser aux mythes ?

Thomas Jamet mobilise, reprend, réexplique, met à jour les différents « concepts » philosophiques : autrui, le héros, Eros (et son pote Thanatos), le sauvage, la connaissance et la vérité…

L’ouvrage fait la part belle à l’explication pédagogique permettant au lecteur novice en philosophie de suivre et de mieux comprendre les exemples proposés.

L’ensemble nous fait passer de la philosophie au digital ; une sorte de saut créatif, nous permettant d’apprécier des notions comme le dividu, et les Netocrates (90), même si l’on regrette que la sous-culture digitale soit survolée (90). On se consolera avec une bibliographie complète et ouverte (195 sq.).

Les angles choisis sont pertinents, les exemples souvent bien choisis (cf. l’analyse de Lady Gaga, 83 sq.), mais parfois « too much », émaillent un livre qui nourrira la réflexion du marketeur courageux qui aura eu la sagesse et la patience de ne pas décrocher après…

  • le développement consacré aux monstres (Gévaudan, Ben Laden, 138 sq.),
  • quelques chapitres longuets (les aspects dionysiaques),
  • des thématiques au lien incompréhensible avec le sujet (le roux, 68),
  • des répétitions (cf. la pulsion scopique !)
  • …ou aux tartes à la crème que nous dénonçons sans pitié (ATAWAD, 100 ; Steve Jobs, 110) 🙂

La conclusion est à lire en priorité

La conclusion, « quel avenir pour les mythes » (167 sq.) intéressera particulièrement le marketeur et le planneur stratégique.

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Elle problématise en effet l’existence de l’homme face aux machines (et à l’Internet), s’interroge sur sa destinée (pas celle de Guy Marchand), sur « l’homme augmenté » et l’homme immortel.

Thomas Jamet nous rassure ensuite : « l’humain prévaudra malgré tout » (175). Mais, malheureusement, il n’étaye pas réellement son argumentation par autre chose que « la machine et la technologie sont de nouveau réellement à notre service » et par « l’homme ne sera jamais annihilé ou dépassé définitivement. Nous n’entrons pas dans une post-humanité mais au contraire dans une période de renforcement humain, dans une ère de revitalisation de l’humanité par un retour aux sources assisté par ordinateur » (178).

Cinq pistes pour l’avenir (179 sq.) terminent la conclusion. Nous avons surtout apprécié

  • la civilisation dominée par l’émotion,
  • le renforcement du sentiment d’étrangeté (reprise du « cygne noir« , désormais incontournable dès que l’on parle d’innovation, 181),
  • la fin de la vérité mais pas de la foi,
  • la non connexion comme ascèse (avec la notion « d’abstinence digitale », 189).

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Note aux amateurs de blues : l’auteur en parle p. 79 sq.

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