Dans un rapport sur le commerce en ligne en France et en Europe présenté fin juin par EUROBRIEF, les auteurs Jean-François JAMET, Thierry CHOPIN et Emmanuel MONNET, soulignent le gisement de croissance encore inexploité du e-commerce en France, tout comme son rôle clé sur l’emploi et le pouvoir d’achat. Cette étude, réalisée par Eurobrief avec le soutien de eBay, s’appuie sur les données publiées par la Fédération du e-commerce et de la vente à distance sur le marché Français démontre l’importance que le secteur du commerce en ligne peut jouer dans les plans de sortie de crise.
Le e-commerce, secteur créateur d’emplois
Secteur ultra dynamique de l’économie française, le commerce électronique affiche une croissance exponentielle depuis des années, supérieure à 20%. Comme le démontrent les chiffres de l’étude Eurobrief, le e-commerce est un élément générateur de croissance en France : en 2008, on compte 80 000 emplois liés au e-commerce, dont 60 000 emplois indirects. Depuis 2000, le commerce électronique est à l’origine de la création de plus de 35.000 PME.
… et générateur d’économies pour les acheteurs
Le commerce en ligne joue également un rôle-clé comme élément de promotion du pouvoir d’achat, car il favorise la concurrence et donc la modération des prix tout en permettant l’accélération des transactions et la génération de revenus pour les particuliers. Au total, ce sont ainsi des milliards d’euros qui sont économisés par les ménages grâce au e-commerce.
L’étude menée par Eurobrief démontre que la France a néanmoins accumulé un retard par rapport à certains de ses partenaires européens et est ainsi aujourd’hui un pays « en rattrapage » par rapport au groupe « leader » des pays de l’Europe du Nord Ouest, aussi bien auprès des particuliers que des entreprises. « En France, la pénétration de la vente en ligne des entreprises reste en retard : alors que les entreprises (hors secteur financier) du groupe de pays « leaders » réalisaient en moyenne 16% de leur chiffre d’affaires sur internet, ce chiffre tombe à 12% en moyenne pour les entreprises françaises» note Jean-François JAMET, économiste, co-auteur de l’étude et maître de conférence à Sciences-Po.
Mais le e-commerce souffre encore de freins de la part des ménages
A l’origine de ce retard il y a notamment des problèmes de perceptions dont souffre le commerce en ligne en France et qui sont analysés dans l’étude Eurobrief : « Le retard français est lié à une perception contradictoire de l’Internet et des nouvelles technologies. Il découle notamment des inquiétudes liées aux pratiques électroniques frauduleuses ou abusives et à la protection des données personnelles, deux freins sérieux aujourd’hui à l’utilisation d’Internet en France ».
Pour François MOMBOISSE, Président de la FEVAD, il faut « encourager le fort potentiel de croissance du e-commerce en France, d’autant plus en temps de crise. L’usage du e-commerce doit être développé, que ce soit au niveau du grand public ou des entreprises. Pour le grand public, il faut aider les populations non encore connectées (CSP-, zones rurales, ..) à l’être. Pour les entreprises, il faut développer la formation à l’usage du e-commerce, et maintenir une fiscalité incitative. Grâce à des mécanismes incitatifs, l’utilisation du e-commerce ne pourra que croître et continuer à générer emplois et croissance en France. »
Alexander Von Schirmeister, Directeur général d’eBay France, a quant à lui souligné que si la France connaissait déjà une très forte croissance du commerce en ligne, il y avait néanmoins encore un vrai gisement à exploiter. « De plus en plus de Français découvrent les opportunités offertes par l’internet en matière de création d’entreprises. Les possibilités y sont différentes de celles du monde réel : l’e-commerce est notamment une formidable opportunité pour de futurs entrepreneurs, parfois enclavés dans les régions françaises, de bénéficier, à coût minime, de cet outil pour vendre leurs produits à travers toute la France et le monde entier. En même temps, le commerce en ligne est une source de revenus supplémentaires pour des centaines de milliers de particuliers, favorisant ainsi le pouvoir d’achat. »
Source : Fevad