L’essor des smartphones et tablettes, l’arrivée de la 4G ainsi que le déploiement de nouveaux moyens de paiement, modifient considérablement le e-commerce. Pour les annonceurs, la question n’est plus « dois-je faire du mobile ? » mais plutôt « quand et comment mettre en place ma stratégie mobile ? ». Précisions en vidéo.
Le M-commerce par le texte
Vincent Tessier, Head of Mobile de LaPlaceMedia. Le panorama des acteurs de l’écosystème mobile est sensiblement différent de celui que l’on connait sur le web. Sur le mobile, il y a des régies publicitaires, des ad-networks, qui sont très puissants et ont fait évoluer le marché jusqu’à l’arrivée du RTB. Il y a aussi les régies directes qui commercialisent, dans des dispositifs premium et contextuels, leurs audiences site mobile, site responsive, c’est-à-dire un site web lisible par une tablette ou un mobile, et applications. Ces régies directes font le travail de vente de leurs audiences en contexte. En ce qui concerne les outils de tracking sur le mobile, ils sont différents de ceux du web, puisque les cookies n’y fonctionnent pas. Depuis un an, des prestataires ont mis en place des outils très simples qui permettent de tracker une installation ou une vente au sein d’une application. Evidemment, il y a les annonceurs qui ont des problématiques d’acquisition clients ou de mobile-to-store. Leurs agences conseil vont réfléchir avec eux à la manière d’intégrer le mobile dans leur stratégie d’acquisition ou de fidélisation. On s’aperçoit que le mobile est plus qu’un énième écran. Il vient rebattre les cartes de la relation client et de l’acquisition avec deux choses très importantes : l’instantanéité, c’est-à-dire que je veux une information tout de suite et la localisation géographique, là où je suis. Ce sont des choses que l’on ne connait pas dans le web. Ce sont des changements profonds dans la manière de faire du marketing avec le mobile, qui est un peu plus qu’un media. Le mobile est également un outil de CRM que l’on a dans la poche tout le temps. C’est un outil d’assistance avec des produits comme Google Now qui sont des assistants personnels. Le mobile est quelque chose de très particulier, de très intime qui est un peu plus qu’un énième écran. Dans cet écosystème, LaPlaceMedia vient rationaliser les différents acteurs, notamment les intermédiaires, en proposant une offre premium. On travaille avec des éditeurs media référents et statutaires sur l’écosystème media français, et on propose une offre en RTB mobile, site mobile et applicatif.
Christian Pilters, Directeur Développement des Services NFC d’Orange. Le M-Commerce pour un groupe comme Orange représente différents axes de développement. Premièrement, en tant qu’opérateur mobile, le smartphone a aujourd’hui une forte part de vente pour les utilisateurs finaux, 65% de nos clients sont équipés. On voit que 15 à 20 % du trafic internet est généré par les smartphones ou les tablettes. En termes de relation client, le Smartphone a ouvert de nouveaux services pour un opérateur. Si vous achetez un téléphone mobile chez Orange, vous avez Orange Ciné Days, Deezer, bref de nouvelles manières de gérer la relation client. Même pour la partie Business Services, pour les entreprises, le mobile s’inscrit directement dans une nouvelle relation client ubiquitaire. On va contextualiser la relation client. On va la personnaliser. On va faire des services pour le mobile, en fonction d’un contexte, d’un besoin et d’une interaction entre la marque et son client. L’idée est que ces nouveaux outils digitaux transforment la relation client et créent de nouvelles opportunités business ou qu’ils optimisent des processus d’entreprise telles que le service client ou l’image de marque d’une grande enseigne.
Laurent Cook, Fondateur d’iBought. On s’est aperçu qu’il y a un aspect relativement régressif dans les usages sur les tablettes par rapport au monde du web. Sur le web, vous avez votre navigateur, vous pouvez ouvrir plusieurs fenêtres. Sur la tablette, c’est beaucoup plus compliqué et surtout, vous êtes multi-applications. Pour votre parcours client, vous êtes donc obligé d’utiliser plusieurs applications qui ne s’ouvrent jamais en même temps. C’est donc une expérience utilisateur qui est hachée. Ce que l’on propose avec iBought est d’unifier tout cela et d’avoir au sein d’une même application de smart shopping, une expérience utilisateur sur le web et des services intégrés comme un comparateur, une wishlist intelligente, un accès à tous ses logins et passwords, à toutes ses données d’enseignes, tout cela au sein d’une même application. On fluidifie l’expérience utilisateur et on obtient quelque chose qui est plus sympathique pour le consommateur quand il effectue ses achats. On espère qu’à terme, ça permettra d’augmenter le panier et l’achat en mobilité.
Frédéric Prigent, Country Manager de Pubmatic. Quelles sont les freins et les opportunités autour du programatic ? Commençons par les opportunités comme la captation de nouveaux bassins de rémunération pour les éditeurs et l’occasion pour eux de travailler autour d’assets peu ou pas du tout exploités, c’est-à-dire leur audience, la first-party data. Du côté des annonceurs, l’intérêt du programatic c’est d’acheter impression par impression, alors qu’auparavant on achetait en gros. C’est l’occasion d’isoler une tribu et d’effectuer une enchère auprès d’un pool d’éditeurs. Si l’on s’intéresse aux freins, on va en retrouver deux principaux, l’absence (ou quasi absence) de cookies permettant la mesure de la performance pour les annonceurs versus les éditeurs, c’est particulièrement vrai pour les problématiques d’affiliation. Le second point c’est un manque de liquidité des inventaires mis à disposition auprès des annonceurs. La réponse à tout cela, c’est l’équipement, que ce soit côté éditeurs ou annonceurs. Enfin, la réponse à cette absence de cookies, c’est la notion de location, les coordonnées géographiques d’un utilisateur. Cette information permet de réconcilier l’annonceur et sa problématique de tracking.
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