MCE, tout un programme ! (que nous ne détaillerons pas, nos lecteurs étant par ailleurs informés !)… avec déjà de nombreuses interrogations.
Comme le souligne SatMag, « quel intérêt y a-t-il de diffuser des séries ou films alors que ce qui intéresse les jeunes, se sont plutôt les sorties , les concerts, les clips, ce qui est aussi présent à l’antenne, il est vrai » ?
Freenews chiffre le budget de la chaîne : « un budget hors normes pour une chaîne de ce genre (3,5 millions d’euros) ». L’Humanité précise, sans critiquer : « la chaîne devrait être financée par la publicité, et Gilbert Azoulay, le créateur, envisage son équilibre d’ici deux à trois ans ».
Concensus. Complaisance. Or, la TV est avant tout de la communication, pas seulement l’addition de « temps de cerveau disponible » que l’on sollicite à volonté, sous couvert de télévision communautaire, pour produire des contenus à coûts serrés. Du plateau, des rediffusions, des publi-reportages, du parrainage de rubriques… voilà ce que nous réserve MCE, pour le plus grand (pardon, le plus faible) intérêt des annonceurs (« écoles privées, je vais faire tourner la sébile ! ») attirés par le mirage du « vu à la TV ». Quant aux facs, impécunieuses, quels revenus pourront-elles apporter à la chaîne ?
Lancement à la Scala, ex-temple de la nuit, temple de l’ennui
Que dire aussi de la soirée de lancement de MCE, catastrophique côté spectateur : une heure de queue à être gérés comme des veaux, laissés à nous-mêmes (comme des téléspectateurs !) pour, 60 minutes plus tard, parvenir à entrer avec une invitation (nous caressions l’idée d’un traitement VIP)… et parvenir à côté de la scène (je n’ai pas dit devant) au moment où le speech se termine.
A l’intérieur, pas de mur d’image, pas d’écran de retransmission (même les facs en ont pour dédoubler les amphis !)…
Ce fut peut-être une manière de « créer de la rareté ». Mais ce marketing mou cache incurie et amateurisme, doublés d’un réel manque de préparation.
Quelques conseils à Ma Chaine Énervante
- Aime ton public sans tomber dans le jeunisme (« ouiiiiiii, bravooooooo, cet animateur est toooooooop !)
- Aime tes futurs annonceurs qui, en ce moment, particulièrement dans l’enseignement, ont la bourse plate
- Fais preuve d’ambition mais pas de démesure artificielle
- Ne cherche pas à poursuivre des objectifs personnels financés par des tiers
- Prends garde à ne pas transformer la Rolls vendue (« la TV qui manquait au étudiants ») en 2CV (une web TV simplex, cantonnée au webcast pour des raisons budgétaires)
- Troque le bâton de maréchal et la danseuse du fondateur contre un business plan réaliste
- Apprends à écouter des marketeurs objectifs et vire les marketeurs de cour.
Rendez-vous dans « deux à trois ans » (petit ou grand équilibre, Gilbert ?).
Jean
29 octobre 2009 à 15:54
En tant qu’ex-étudiant, nous avions déjà épinglé ce projet ici :
http://nekid.fr/?p=529
Pas étonnant que le lancement ait été raté, tout était écrit d’avance.
ThierryD
29 octobre 2009 à 16:03
Pas top pour le moment, mais laissons leur le temps…. 🙂
Tonton
28 avril 2010 à 16:50
Le fondateur n’est pas Gilbert mais Pierre Azoulay.