TF1 précise… dans le flou son CA 2009
TF1 l’annonce dans une publicité financière parue dans La Tribune du 29 juillet :
- Des audiences qui se maintiennent à des niveaux élevés
- Un contexte tendu pour l’activité du groupe
- Plan d’optimisation : maîtrise du coût de grille et réduction des frais généraux
Cela conduit à un résultat opérationnel de +38M€ et à un résultat net de +49M€.
Mais le plus intéressant sont les perspectives envisagées par TF1 : « dans l’environnement économique actuel, toujours caractérisé par une faible visibilité, il n’est pas possible de donner des objectifs annuels de chiffre d’affaires ». cependant, puisqu’il faut bien donner du grain à moudre aux analystes et aux actionnaires, « le Groupe maintient une hypothèse de travail d’une baisse de son CA consolidé de -13% pour l’ensemble de l’année 2009 » et précise la volumétrie de la réduction de ses coûts.
Le groupe TF1 poursuit par une évidence mâtinée de langue de bois : « le modèle économique de la chaîne évolue et s’adapte aux nouvelles conditions du marché. La rationalisation des filiales se poursuit. Le Groupe reste fortement mobilisé pour faire face à la crise et s’adapter au mieux à son nouvel environnement ».
Avec autant de précisions, nous voilà rassurés…
M6 annonce que la crise n’est pas terminée
Toujours dans La Tribune, mais le lendemain, Nicolas de Tavernost veut contraster avec TF1 (on remarquera l’article opportun au moment qui l’est tout autant) ; il donne alors dans l’autosatisfecit, louant les performances de M6, les investissements dans W9, la rentabilité des chaînes payantes, capitalisant sur son positionnement de chaîne économique aux coûts « boulonnés ».
Cependant, « la crise n’est certainement pas terminée (…). Certains parlent de frémissement du marché mais ce n’est pas vrai. ». Alors M6 se défait de Femme en ville, ferme Fun TV (qui le regrettera ?), pour investir dans les paris en ligne.
M6 et TF1 : une mémoire court terme sélective
TF1 et M6 reconnaissent que l’arrêt de la publicité sur les chaînes publiques le soir ne leur a pas apporté la manne escomptée, pour laquelle, pourtant, ils avaient mis la pression sur le Gouvernement dans le cadre d’un lobbying avéré.
Rien non plus dans ces deux communications sur la deuxième coupure, qui, du fait de l’étiage du marché publicitaire, s’impose moins.
Pas grand-chose non plus sur la TNT, pour laquelle les deux groupes ne se sont pas battus. Et aujourd’hui ils se plaignent de la concurrence de ces nouveaux entrants. « Nemo auditur… »
Rien, de la part de TF1 sur son investissement dans Metro, particulièrement dans le cadre d’un éventuel rapprochement avec 20 Minutes… et de son parallèle désir de sortir du capital du titre, comme annoncé en avril.
Avec de telles annonces, bien claires, faisant l’impasse sur les aspects historico-économiques, nous pouvons partir en vacances tranquilles, lénifiés par la maîtrise des dirigeants de ces deux groupes.
En espérant qu’ils ne nous refassent pas le coup du sédatif administré à Michael…