L’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP), association d’autodiscipline professionnelle regroupant annonceurs, agences et supports (presse, télévision, affichage, radio, cinéma, internet) vient de publier les résultats d’une enquête réalisée avec la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFF) du ministère de la culture et de la communication sur le thème : Publicité et langue française.
Plus de 7 000 messages étudiés par l’ARPP
Cette étude a été effectuée à partir de l’analyse de la publicité diffusée en France au cours du premier trimestre 2009, (affichage, publicité radiophonique et télévisée), soit 7 323 messages publicitaires.
Les publicités télévisées soumises à l’ARPP étant systématiquement visionnées avant leur diffusion et donc déjà corrigées, les manquements aux dispositions de la loi (voir infra) concernent l’affichage (5 % de manquements) et la radio (4 %).
Au total, 147 infractions ont été relevées, 120 cas (82 %) sont le fait d’absence de traduction de mots étrangers (game au lieu de jeu, hotline pour service d’assistance téléphonique, low cost pour bas prix, team pour équipe, high tech pour haute technologie…), 15 cas sont des traductions non conformes aux dispositions de la loi, le mot étranger étant traduit mais dans un caractère trop petit pour être visible ou écrit verticalement, rendant ainsi la lecture difficile. Le rapport dénonce 6 emplois de mots grossiers et 6 fautes de grammaire et d’orthographe peut-être volontaires.
La publicité : une coloration non francophone
À côté de ces manquements proprement dits au cadre légal, l’étude souligne l’importance des messages publicitaires qui ne présentent pas d’infraction aux dispositions de la loi mais qui, du fait d’un nom de produit ou de marque à consonance étrangère, d’une référence à un film, à un spectacle, de l’utilisation de chansons pour la plupart anglophones, ont une coloration non francophone.
Dans cette catégorie appelée « environnement international », on dénombre 893 messages, soit 12 % des messages publicitaires, avec une pointe à 15 % pour les publicités télévisées. Et ce volume serait bien supérieur si on tenait compte de toutes les publicités utilisant l’anglais mais traduites dans des conditions satisfaisantes.
Loin d’être négligeable, ce taux permet de mieux comprendre les impressions de certains de nos concitoyens qui déplorent une publicité trop anglophone, et les saisines de téléspectateurs à propos d’infractions qui n’existent pas, comme le confirme le visionnage des messages télévisés incriminés.
Un élément important de cette atmosphère internationale est la fréquente utilisation de chansons anglaises comme fond sonore. À cet égard, un net glissement semble s’être produit au fil des années.
En effet, en 1996, une étude du Bureau de vérification de la publicité (BVP), auquel a succédé l’ARPP, démontrait que sur 150 messages comportant une illustration sonore, 54 % des illustrations chantées étaient en français, 26 % étaient en anglais, et 19,3 % dans d’autres langues : allemand, italien, russe.
La Loi Toubon (ou All Good), rappel pour les newbies 😉
L’article 2 de la loi du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française (dite loi Toubon) dispose que l’emploi du français est obligatoire dans la désignation des biens, produits et services commercialisés sur le territoire français. Cet article précise que les mêmes dispositions s’appliquent à toute publicité écrite, parlée ou audiovisuelle.
Toutefois, selon la circulaire du 19 mars 1996, « les dispositions de la loi ne s’étendent pas aux dénominations sociales, ni aux enseignes, ni aux noms commerciaux, ni aux marques de fabrique, de commerce ou de service ». Ainsi, un bien, produit ou service commercialisé en France peut porter un nom en langue étrangère sans qu’il y ait obligation de le traduire en français, mais en vertu de l’article 2 de la loi, le message publicitaire qui fera la présentation du produit devra être en français.
Source : CSA
Télécharger l’étude sur l’emploi du français dans la publicité (16 pages)
berger
27 août 2019 à 22:02
je parle un peu l’anglais, mais je pense toutes les pub ,les marques de produits devrais être avant tout en Français, marre de cette anglissime qui pollue le cerveau de nos enfants!!!!…
Serge-Henri Saint-Michel
28 août 2019 à 8:12
Probablement, mais encore faut-il maîtriser le français.