La crise ne date pas d’aujourd’hui. Depuis les années 70 – période du 1er choc pétrolier – la France n’a cessé de connaître des crises successives. Une situation familière pour de nombreux français : 45 % de nos compatriotes sont nés après 1974 et 7 Français sur 10 avaient 18 ans en 1974. Il est alors peu étonnant qu’en avril 2009 81 % des Français estiment que la crise durera plus d’un an, voire plusieurs années. Dès lors, quelles sont les conséquences de la crise sur le quotidien des Français ? Pour 1 Français sur 2, cette crise représente une occasion de changer de mode de vie. 63 % d’entre eux pensent même que cette crise est une opportunité pour réformer le système actuel et pour le faire progresser. Et pour 78 %, cette crise remet en cause nos valeurs et nos façons de vivre.
Dans ce contexte, quels sont les effets de la crise actuelle sur les comportements de consommation ? A-t-elle mis à jour un nouveau consommateur ? Quelles nouvelles valeurs a-t-elle engendrées ? Pour apporter des réponses, une étude Totem Insight a été réalisée par TNS Sofres pour Mondadori France Publicité. En voici les enseignements majeurs.
Des consommateurs attentifs et décomplexés
La crise a modifié les pratiques de consommation de la majorité des Français.
En effet, 52 % d’entre eux ont déjà changé leurs pratiques de consommation et 5 % vont le faire dans les semaines à venir. Près des deux tiers (63 %) ont même déjà commencé à réduire leurs dépenses, 13 % l’envisageant à plus ou moins court terme.
Des Français qui semblent attentifs à leurs consommation et dépenses, sans pour autant sacrifier la qualité.
93 % des Français ont tendance à s’intéresser davantage à leur consommation. Une consommation dominée par la recherche du meilleur rapport qualité-prix (79 %) et plus utilitaire (77 %).
La conséquence ? Un rapport plus décomplexé aux produits et aux marques.
81 % de nos congénères sont moins intéressés par les grandes marques. 71 % ont envie d’avoir une offre de produits la plus large possible et de faire leur choix eux-mêmes.
De nouvelles postures de consommation
Le leitmotiv « consommer moins cher, mieux, autrement » semble être de rigueur.
89 % des Français comparent systématiquement les prix, 78 % maximisent les programmes de fidélité. Ils sont 69 % à regarder le prix du kilo, 40 % à négocier à la baisse.19 % se groupent pour acheter moins cher et les marques de distributeurs sont en progression.
Une tendance générale qui favorise « le faire soi-même ».
2 Français sur 3 cuisinent davantage et 50 % apportent leur repas au travail. Chasse au « gaspi », serrage de boulon, système D semblent donc au goût du jour.
Toutefois cet état d’esprit cohabite fortement avec la nécessité d’une consommation qui fait sens.
76 % des Français sont plus vigilants à l’égard de l’impact écologique de leur consommation. 71 % d’entre eux sont également plus attentifs au mode et au lieu de fabrication des produits.
Typologie des comportements de consommation en période de crise
Par ailleurs, l’étude Totem Insight a permis de construire une typologie basée sur les comportements de consommation en période de crise. 5 groupes de consommateurs se dégagent en fonction de leur implication dans la consommation et de leur vécu de la crise actuelle :
- Les « impliqués », qui se sentent concernés et impliqués dans leur consommation (33%),
- Les « arbitreurs », qui mettent en place des stratégies de protection face à la crise, et arbitrent par une consommation centrée sur l’essentiel (18%),
- Les « optimiseurs », qui subissent le plus fortement la crise et qui sont les plus sensibles aux discours sur les prix (19%), dans une logique d’optimisation des ressources,
- Les « essentialistes » qui se caractérisent par leur distanciation vis-à-vis de la consommation en générale et donc ne ressentent pas d’impact particulier sur leur consommation (13%)
- Les « battants », qui sont les moins touchés par la crise et qui ont tendance à se considérer à l’abri de ces conséquences et à chercher à en sortir gagnants (17%).
Sur ce, voici que vient le weekend ; allons faire nos courses de Noël (compulsivement ?)…
Source : TNS Sofres