Selon l’étude Bcombest / Ifop « Les salariés et le changement : conduite, adhésion, résistances », 58% des salariés des grandes entreprises sont favorables au changement, mais plus de 33% des salariés considèrent que la mise en place du dernier changement s’est mal passée. Pis, 70% des salariés dénoncent un manque d’écoute de leurs employeurs et 56% regrettent une implication insuffisante de leurs managers. Ils sont même 89% à estimer que la crise sert de prétexte aux entreprises pour mettre en place des changements…
Des salariés français majoritairement positifs à l’égard du changement en entreprise
Contrairement aux idées reçues, le changement est appréhendé positivement par une majorité des salariés (58%). Ce jugement favorable se retrouve davantage auprès des salariés ayant moins de deux ans d’ancienneté (73%), des cadres supérieurs (68%), les entreprises privées (62%), ainsi qu’en région parisienne (63%). A contrario, les personnes de plus 50 ans, les employés, ouvriers et salariés des entreprises publiques font preuve de plus de réticence.
Les salariés réservent un accueil très favorable au renouvellement de leur équipement informatique (85%) et témoignent d’un soutien élevé aux changements de méthodes de travail (78%). La définition d’un nouveau projet d’entreprise (74%) ou l’arrivée d’une nouvelle direction générale (74%) bénéficient également d’un accueil favorable. A l’inverse, les restructurations, les changements de lieu de travail et les délocalisations, c’est-à-dire des modifications ayant des incidences personnelles fortes, sont génératrices de stress et d’inquiétude.
Le bilan décevant de la conduite du changement
Dans plus d’un tiers des cas, le salarié considère que la mise en place du dernier changement s’est mal passée. 89% des salariés avouent ne pas y avoir adhéré entièrement. Un quart confesse même s’y être opposé par principe. A long terme, les perceptions sur l’apport concret du changement se révèlent très mitigées : 50% estiment que l’action déployée a été une erreur et n’a pas eu d’effets bénéfiques, un résultat décevant compte tenu de l’accueil positif à l’égard du changement.
Un déficit d’accompagnement du changement
Les salariés mettent en exergue un manque d’écoute de leurs employeurs (70%), un manque de communication sur les bénéfices potentiels (58%), une implication insuffisante des managers (56%) et des délais de mise en œuvre trop rapides (54%).
Concrètement, on observe qu’un tiers des entreprises ne se soucient même pas d’informer leurs salariés sur les raisons et les modalités de mise en œuvre du changement. Ainsi, quand bien même elles assurent le strict minimum, seules 47% ont proposé des formations à leurs managers, 40% à leurs salariés et moins d’un tiers (31%) d’entre elles ont fait participer leurs salariés à la conduite du changement.
Tout se passe comme si le changement était décrété sans concertation des collaborateurs.
La crise est un bon prétexte pour imposer le changement
Les salariés ont très largement le sentiment que la conjoncture économique difficile a servi de prétexte à la mise en place très rapide de changements. Ils sont davantage porteurs de tensions que de progrès pour préparer la reprise. Ce passage en force est d’autant plus dommageable que les répondants estiment très largement (68%) que la nécessité de changer est forte en période de crise pour faire face aux difficultés.
Classement des entreprises du CAC40 les plus à l’écoute de leurs salariés
Lorsqu’on leur propose de classer les entreprises qui sont, à leur sens, le plus à l’écoute de leurs salariés, les six premières du classement sont celles qui entretiennent une forte culture de la communication avec leur personnel : EDF, l’Oréal, Danone, Total, Veolia et BNP Paribas.
A lire sur Marketing-Professionnel.fr: Eric Mimoz, Co-Président Bcombest, apporte ses éclairages sur une cette étude qui montre les attentes des salariés sous un jour différent et jamais complaisant.