Le marché français du chocolat est-il une exception européenne ?
Quelques chiffres, communiqués par Mondelez international ce matin, illustrent que le consommateur français de chocolat diffère en bien des points (et carrés…) de ses voisins européens…En France, le marché des tablettes est plus développé qu’en Europe, d’ailleurs au détriment de la confiserie de chocolat, qui, hors France pèse près de 50% contre 1/3 chez nous.
Le marché local s’illustre aussi par une forte tendance à la gustativité, au plaisir, à la gourmandise. Ainsi, les pralinés sont plutôt consommés en saison (Pâques, Noël, avec des pics de 80%), ce qui se ressent sur la qualité et le prix : en France, à Noël, le prix moyen en chocolat saisonnier est de 20€ le kg, contre 8€ en UK et 11€ en Allemagne. Le français goûte particulièrement le chocolat noir (25% des consommateurs sont même exclusifs chocolat noir), est plus connaisseur du chocolat que ses voisins. A tel point que certains parlent de « ritualisation de la consommation« , d’expertise, qui envahit même les produits saisonniers, très oblatifs, tandis que la confiserie penche vers des petits formats, à la dégustation plus personnelle que familiale. Pourtant, la nouveauté prend souvent le pas sur la tradition (les nouveautés sont un fort facteur de développement incrémental du marché) ; la recherche de la varité distingue enfin nos compatriotes (9% sont des consommateurs exclusifs de tablettes).
Indéniablement, le chocolat est un « petit plaisir réconfortant » les français en temps de crise. Les groupes chocolatiers ne s’y sont pas trompés : les cinq acteurs majeurs du secteur se retrouvent en France, marché semble-t-il stratégique.