AuFeminin vient de livrer sa dernière enquête sur « les femmes et le sexe » à laquelle 3000 Françaises ont répondu.
Carolle Vidal-Graf, Serge Vidal-Graf et Gérard Leleu [1] en décryptent les grandes tendances et livrent leur analyse.
La première fois : expérience plutôt bonne
Le premier rapport sexuel a lieu entre 15 et 20 ans pour 72% d’entre vous. Et c’est avec un certain soulagement que les trois experts prennent connaissance des chiffres mesurant le niveau de satisfaction quant à ces premiers ébats : 34% en gardent un très bon souvenir, 46% un souvenir moyen (elles étaient mal à l’aise). Selon Carolle et Serge Vidal-Graf : «Les jeunes parlent de plus en plus de sexualité entre eux, et n’ont plus peur de dire à leur premier partenaire qu’ils n’ont jamais fait l’amour ».
Seules 20 % en gardent un mauvais souvenir, voire ne s’en souviennent pas du tout. Sympa pour le jeune homme !
Préliminaires et réjouissances touche-à-tout
Les préliminaires font monter le désir pour 28% des interviewées, mais pas tout le temps… 47% déclarent aussi adorer le « quickie » (petit coup vite fait), et toc !
Et quand monte le désir, et que cela les titille, 58% s’adonnent de temps en temps à la masturbation, contre 22% qui ne se touchent jamais.
54% adorent pratiquer la fellation, alors que 37% le font pour faire plaisir contre 9% que cela dégoûte. Et pour ce qui est du cunnilingus, 54% en raffolent…
Fréquence des rapports sexuels : un doigt de statistiques
12% de femmes disent faire l’amour tous les jours, alors que la grande majorité, 48%, se consacrent à l’acte sexuel de 2 à 3 fois par semaine. 22% d’entre elles font l’amour une fois par semaine, contre 12% une fois par mois. Et 6% ne font jamais l’amour. Mais les trois psychothérapeutes nous mettent en garde : « dans le domaine de la sexualité, tout ce qui tend à définir une normalité dans le rythme des rapports est une catastrophe. Il n’y a pas de normalité, il n’y a que des statistiques, ce qui n’est pas du tout la même chose ! ». Voilà qui devrait en rassurer certaines.
La position du missionnaire au-dessus de ses con cul rents
Sans surprise c’est le missionnaire qui remporte tous les suffrages (37%). Viennent ensuite la levrette pour son côté bestial (35%), l’amazone pour la maîtrise des éléments (22%), et enfin le 69 pour le plaisir partagé (6%). Rien de nouveau sous le soleil d’après nos experts !
Les sex toys : vulgaires et pas vulgarisés
La tendance sextoys, plans à 3, clubs échangistes etc., très médiatique pourrait laisser imaginer des pourcentages énormes quant à l’utilisation de ces petits jouets si personnels ou la fréquentation de certains lieux. Les françaises sont loin d’être prudes, mais restent assurément loin des clichés.
Seulement 5% des sondées ont déjà mis un pied dans un club échangiste, 79% d’entre elles trouvent ces endroits glauques et 16%, tout de même, aimeraient essayer.
55% d’entre vous trouvent les sextoys vulgaires ! 22% en ont acheté un pour faire comme tout le monde, mais ne s’en servent jamais, contre 24% d’utilisatrices très satisfaites de leur « nouveau meilleur ami ».
Et pour ce qui est des accessoires coquins, dont certains peuvent être connotés SM (menottes, combinaison en latex, fouet…), c’est rédhibitoire pour 43% d’internautes qui trouvent ça dégradant, contre 55% qui en utilisent de temps en temps pour pimenter les jeux amoureux.
Entre fantasme et réalité
Alors, quid du décalage entre ce que l’on nous dit et la réalité ? «Cela s’explique par l’énorme différence qui existe entre parler d’une sexualité débridée et la vivre. C’est un peu comme les fantasmes : raconter un fantasme à son partenaire ou s’en servir pour se masturber peut être très excitant ; le vivre, par contre, se révèle souvent très décevant. Le passage du rêve à la réalité peut faire mal…» dixit Carolle et Serge Vidal-Graff.
Le train train du désir
Le désir parfois quitte le navire. C’est bien souvent quand le stress et la fatigue prennent le dessus, pour 66% des répondantes, quand la routine s’installe avec le partenaire pour 14%, tandis que 21% d’heureuses ne connaissent jamais de baisse de libido.
Ce problème, passager ou non, peut devenir assez embêtant quand on sait que pour 49% des internautes, le sexe est indispensable à leur épanouissement personnel.
Pour le sexologue Gérard Leleu, ce chiffre de 49 est encore trop bas : «Elles devraient être 100% à se sentir concernées et à apprécier le noyau sexuel de leur vie. La relation sexuelle, c’est aussi une relation à part entière qu’il convient d’entretenir comme la relation de couple.
Parmi celles pour qui le sexe n’a pas d’importance, il faut compter avec les mauvaises expériences, les mauvais souvenirs, la frustration… En même temps, si les hommes se montraient plus souvent à la hauteur, les femmes connaîtraient certainement moins de baisse de libido ».
Et quand la libido fait défaut, et le plaisir aussi, la simulation peut parfois faire son entrée. 8% de femmes simulent souvent, 46% quand elles sentent que leur partenaire va être déçu.
Alooooors, c’était bon ?
Au vu des résultats, oui ! 27% des femmes sondées estiment avoir une vie sexuelle super épanouissante et 59% satisfaisante.
Allez viens mon poulet, on s’remet le Dorcel 3D !
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[1] Carolle et Serge Vidal-Graf, auteurs de Petit guide du plaisir complice : La communication intime dans le couple, aux éditions Jouvence et Gérard Leleu, sexologue, auteur de L’art de la fellation – L’art du cunnilingus, aux éditions Leduc.
- Acheter Petit guide du plaisir complice : La communication intime dans le couple
- Acheter L’art de la fellation – L’art du cunnilingus (nous n’avons pas critiqué ce livre dans nos chroniques bibliographiques, d’aucuns ne manqueront pas de nous tirer la langue 😉 )
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