Quelques jours après la fin du salon de la photographie, quelques données sur les enjeux d’un marché en mutation.
Alors que le marché du numérique restait stable sur les 6 premiers mois de l’année, Nikon annonçait un rebond de 10 % par rapport à l’année précédente se retrouvant ainsi premier vendeur dans l’Hexagone avec 16,8 % des parts de marchés devant Panasonic avec 15,7 %.
Ce succès est aussi celui de la série Coolpix.
Avec cette série, Nikon a développé toute une stratégie marketing :
– modèles à différents prix dont certains attractifs avec une entrée de gamme à 79 €
– gamme de couleurs pour plaire à tous
– technologie supplémentaire
La communication : Nikon a lancé, pour la première fois en France, une campagne publicitaire à la télévision et a également réalisé de la promotion sur les lieux de vente. « Je suis Nikon » est décliné sur tous les supports.
La veille concurrentielle : lancement de Coolpix P7000 s’attaquant ainsi à la série G de Canon, segment des reflex (80 % du marché pour eux deux).
L’appareil photo, tremplin des nouvelles technologies ?
Loin de s’endormir sur ses lauriers, Nikon continue d’innover : le Coolpix S1100P. Un appareil de la taille d’un petit compact. La nouveauté : il possède un vidéo-projecteur intégré permettant ainsi la visualisation des photos ou des vidéos. Même si l’appareil ne permet pas de projeter au-delà d’un mètre, ce progrès permet d’imaginer de nouvelles utilisations et de nouveaux concepts : tablette, téléphone portable avec projecteur pour les présentations de réunion en entreprises…
Leica suit Nikon dans ses résultats
Nikon, tout comme Apple, oblige la concurrence à le suivre.
Leica a investi, ses dernières années, 8 % de son chiffre d’affaires dans la recherche et le développement pour relancer ses produits. Ses réductions de coûts et ses investissements ont payé : 18 % de progression en un an. Ses derniers produits représentent des prouesses technologiques et les prix suivent : le M9 se vend 5500 € en moyenne. Mais le prix correspond sans doute à une attente vu les résultats puisque des ruptures de stocks pour l’Europe de l’Ouest ont été enregistrées.
Leica profite ainsi de Nikon en relançant ses produits sur un autre positionnement : le haut de gamme.
Le clap remplacé par le clic-clac de l’appareil photographique
De plus en plus de séries télévisées et reportages (Zone Interdite, 24 h chrono…) remplacent la caméra par l’appareil photo reflex numérique grâce à ses nouvelles fonctions. Le cinéma commence aussi à s’en emparer. Cédric Klapish a, ainsi, tourné quelques scènes de son prochain film « ma part du gâteau » avec l’EOS 1 D Mark IV. Plus pratique et plus économique, l’appareil photographique reflex numérique devient un nouvel outil pour le cinéma.
Et l’avenir…
Les bridges semblent être l’avenir de la photographie avec une prévision de 50000 ventes prévues cette année et des ventes qui pourraient être supérieures d’ici 5 ans à celles des reflex.
Auteur : Christine TAUPIN, Présidente de Strabisme


Seb
20 novembre 2010 à 19:49
Qques réactions à chaud, à la lecture de cet article:
Je suis assez surpris de retrouver Nikon en tête des ventes de compacts pour cette année, le marché étant dominé depuis 2-3 ans par des marques d’électronique grand public avec dans l’ordre: Panasonic, Sony et Samsung. Cela fait plaisir aussi, car parmi « les vielles » de la photo l’arrivée du numériquea fait des ravages: Konica (snif) et Minolta ont disparu, absorbés par Sony, Leica ne doit sa survie qu’à Panasonic. Pentax à confié à Samsung la fabrication de ses capteurs. Olympus se redresse seulement. Seul les deux leaders argentiques que sont Canon et Nikon ont su prendre le virage technologique.
Pour ce qui est de la série G de Canon, c’est une gamme lancée il y a 7-8 ans avec le G2 que l’on pourrait définir comme « compact très haut de gamme » tant au niveau des performances que du prix. Peut-on parler de veille concurrentielle dans ce cas? Samsung vient de lancer un produit également sur ce segment.
Aahhh…. Le Leica. Peut-on analyser cette marque avec les même outils que Nikon qui fabrique au Japon, en Chine et en Thaïlande? Le nombre de pièces fabriquées ne sont pas du tout les mêmes, la fabrication, la finition, le premier objectif à 1000€. Bref, on achète un Leica comme on achète une Rolls Royce, pour le garder toute sa vie. L’occaz ne décote pour pas,… Élisabeth II, Che et Mao (entre autres) en ont possédé un.
Paradoxalement, je crois bien que retrouver des optiques Leica sur des compacts Panasonic à 150€ n’a pas desservi la marque plus que ça. Des milliers de vendeurs dans des centaines de pays déclarant à leur clients: « prenez ce Panasonic, il a une optique Leica… » a largement joué.
Là ou je suis moins d’accord c’est sur le devenir du marché, même si il est difficile d’avoir une visibilité au delà de 2-3 ans, tant les innovations sont nombreuses, les bridges ne me semblent pas en représenter l’avenir. Pour moi, le succès de ce « gros compact » à tjrs reposé sur la ressemblance avec le reflex. Je verrais bien l’avenir prenant la direction d’un développement de cette gamme que l’on ne sais pas encore bien nommer des « compacts-à-capteurs-de-reflex-et-objectifs-interchangeables » sur lesquels on retrouve Panasonic, Olympus, Sony et Samsung dont la stratégie semble être l’omniprésence…
A voir au prochain Salon…
Christine
28 novembre 2010 à 22:04
Bonjour Seb,
Les chiffres m’ont aussi surpris mais ils sont là (presse professionnelle). On verra à la fin de l’année si ils ont changé car depuis quelques jours Sony a lancé une super campagne publicitaire que ce soit par affichage ou à la télévision… les résultats nous diront si elle a été efficace à une période stratégique pour l’achat d’appareils photographiques. Et nous verrons effectivement l’année prochaine l’évolution du marché de l’appareil photographique car personne ne connait l’avenir 🙂 Si le marché de l’appareil ne m’inquiète pas trop, celui du métier de photographe beaucoup plus…
jadidphoto
29 novembre 2010 à 21:07
merci pour le site