Si les films à l’affiche sont la première motivation pour aller au cinéma, c’est aussi en regardant par la fenêtre que l’on décide de « se faire une toile ». L’étude réalisée par Médiamétrie et CLIMPACT sur l’impact des conditions météorologiques sur la fréquentation du cinéma entre 2007 et 2010 est éloquente : en moyenne en France, jusqu’à 30% des variations de la fréquentation sont liées au temps qu’il fait.
Sensibilité au climat : régionale !
L’étude – qui porte sur les régions définies par le CNC – révèle que c’est dans la région lyonnaise que l’impact du climat sur la fréquentation des salles de cinéma est le plus marqué : près de 10% des entrées lui sont imputées.
Si l’on regarde plus précisément au niveau des villes, on constate que d’une semaine à l’autre, les fluctuations météorologiques ont un impact sur les volumes d’entrées : le plus frappant, jusqu’à 55% des variations de fréquentations sont liées à la météo pour la ville de Vannes, ville côtière fortement « météo-sensible ». A Paris, on atteint jusqu’à 25%, ce qui correspond en moyenne à 220 000 entrées d’écart sur une semaine !
A l’inverse, les habitants de Nice, Marseille, Lille et Strasbourg sont moins influencés par le temps.
Temps morose : fréquentation souriante du cinéma !
Parmi! les dif férents éléments climatiques – pluie, ensoleillement et température – lequel nos concitoyens prennent-ils le plus en compte quand il s’agit d’aller au cinéma ? L’étude révèle qu’ils regardent d’abord l’ensoleillement : autrement dit, moins il y a de soleil, plus on fréquente les salles obscures.
La température compte également, mais de manière secondaire : à Lyon, Marseille et Nice, on va se réchauffer dans les salles de cinéma.
Etonnamment, la pluie n’est pas un facteur déterminant, sauf… à Strasbourg : les Alsaciens se démarquent ainsi puisque leur région est la seule où la pluie favorise la fréquentation du cinéma.
Le climat a un impact différent sur la télévision, puisque ce sont la température et la pluie – et moins l’ensoleillement – qui sont les facteurs climatiques prépondérants pour regarder le petit écran (en référence à l’étude Médiamétrie / CLIMPACT menée de 2006 à 2009).
La Coupe du Monde de Football : un cas d’école du rapport météo / fréquentation
Si l’on observe chaque année une baisse des entrées entre les mois de mai et juin, celle-ci a été nettement plus nette en 2010 : le nombre d’entrées a reculé d’environ 5,5 millions entre ces deux mois. L’importance de ce recul est à mettre sur le compte de la météo : les mauvaises conditions d’ensoleillement du mois de mai ont bénéficié au cinéma, et l’ensoleillement conforme aux normales saisonnières du mois de juin a entraîné une baisse de la fréquentation, aux côtés d’autres facteurs tels que l’effet Coupe du Monde de Football. L’étude estime ainsi que la météo explique rrès d’1,3 million des entrées perdues. Ce phénomène est particulièrement marqué à Paris et Lyon où près de 50% de la baisse des entrées de juin 2010 est à mettre sur le compte des impacts météorologiques.
Si le climat semble donc avoir un impact significatif sur la fréquentation des salles obscures, il va de soi que l’offre de films est primordiale. L’analyse de la tendance sur la période étudiée (janvier 2007 – juin 2010) révèle avant tout que les pics de fréquentation sont liés à la sortie des Block Busters (Bienvenue chez les Ch’tis et Avatar par exemple).