Marchés et cibles

2021, année du variant, année du droit au changement ?

2020, année du Covid, devoir d’adaptabilité - 2021, année du variant, possible droit au changement ?

2020, année du Covid, devoir d’adaptabilité – 2021, année du variant, possible droit au changement ?

2020, 7 groupes de variants – 2021, une multitude de mutations sur chacun des variants.

2021, année sous le signe du variant, de la rencontre avec le variant, de la variété de variant, la rencontre avec le changement. Un cycle du changement est enclenché, une variété de unes de journaux, d’articles, de reportages relayent le mouvement du variant, la croissance du variant, les origines et itinéraires du variant, le mouvement changeant, fluctuant, ondoyant du variant. Puisque s’il veut rester le variant, le variant doit changer.

1111 Citations de Stratégie, Marketing, Communication, par Serge-Henri Saint-Michel

2021, la rencontre avec un inconnu, qui ne nous est pas étranger. Il est invariablement présent dans notre dictionnaire depuis 1382.

2021, la rencontre avec un inconnu non surprenant. Pour certains, l’arrivée du variant émane du mouvement cyclique de la vie, car comme le disait Héraclite « on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve ». On pourrait dire ici « on n’est contaminé jamais deux fois par le même variant », il change, nous changeons, la contamination n’est plus la même. Pour d’autres, la question de son arrivée n’a pas lieu d’être, le variant est, il a toujours été, puisque comme le disait Parménide « l’être, est, le non-être n’est pas », par conséquent, si le variant est, le non variant n’est pas, le variant a toujours été. Qu’il ait été toujours présent pour certains ou qu’il soit arrivé pour d’autres, sa proximité dans notre langage va-t-elle permettre de créer le changement ?

Ce participe présent de varier, est-ce le mot qui va nous permettre de varier notre participation au présent, notre engagement dans la société et au monde, va-t-il permettre un changement et non juste une prise de conscience de la nécessité du changement ?

Rien ne peut se prédire car le changement, la création de nouvelles habitudes s’acquièrent dans le temps. Ce n’est pas de l’inné mais de l’acquis. Et comme tout apprentissage, il faut des repères stables. Le variant, le changement, aurait besoin de son contraire : l’invariance, le non-changement. Il doit, pour se construire, s’appuyer sur un terrain stable, non mouvant, non changeant, non variant.

Invariablement, le gouvernement, les médias et organismes de santé incarnent l’invariance

Afin de réduire notre peur de l’inconnu, cet inconnu aux variables multiples, et de répondre à notre besoin de transparence ; le gouvernement, les médias, les organismes de santé poursuivent le même traitement de l’information, le même angle de diffusion de l’information :

– Ritualisation d’annonces à 17h, 18h ou 20h,

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– Ritualisation d’invités experts,

– Instauration puis ritualisation de nouvelles appellations “VOC 202012/01” pour l’anglais,

– Ritualisation de l’information par une variation chiffrée, n’expliquant toujours pas dans quel but ce variant existe, mais portant sur ce en quoi est fait le variant, quelle est sa forme, son origine, sa date d’apparition, les symptômes qui s’en suivent. Le chiffre est le maître-mot. Puisque comme le concevait Paul Bac, “les chiffres donnent du locuteur l’image de la rigueur, du sérieux, de la maîtrise de soi et du monde”.

“Les chiffres donnent du locuteur l’image de la rigueur, du sérieux, de la maîtrise de soi et du monde.”

Paul Bac

Seulement, à vouloir être rassuré par ces chiffres, à vouloir recevoir l’image d’une société qui maîtrise son environnement, ne donnons-nous pas les clés de notre propre aliénation aux institutions ? Ne renforçons-nous donc pas le spectre d’une santé totalitaire, de la médicalisation de l’existence ? Ne serait-ce pas la réalisation de la religion de la science dont songeait Ernest Renan et qui disait «  Organiser scientifiquement l’humanité, tel est donc le dernier mot de la science moderne » ? C’est peut-être ce qui se présage, avec l’Académie Nationale de Médecine qui a récemment recommandé de ne plus parler ou téléphoner dans les transports en commun.

Proposer une organisation politique fondée sur les sciences du vivant, c’est, comme le rappelle encore Canguilhem, « au fond rêver d’un retour non pas même aux sociétés archaïques mais aux sociétés animales ».

2020, année du traçage des personnes portant la Covid – 2021, année du traçage des personnes portant le variant, des personnes non vaccinées ?

Quelques variables sont à mettre en équation en cette nouvelle année, avec un possible passeport sanitaire ou certificat européen, des badges gratuits et non obligatoires « J’ai fait mon vaccin ».

Invariablement, les organismes de santé, le gouvernement ne se posent pas ce genre de questions, et poursuivent ce non-changement afin de créer un terrain stable pour un monde nouveau. Terrain stable, solide, voire rigide.

L’édifice de ce monde nouveau ne peut se concrétiser que sur une superficie déterminée.

Invariablement, les marques tracent le périmètre de ce changement

Un périmètre de valeurs flottant entre l’être et l’avoir.

Oui, nous sommes variants, nous sommes des êtres variants, d’humeurs variantes. Nous sommes des dividus, au sens de Deleuze, variant notre individualité, comme l’a utilisé Volkswagen avec son « pour tous ce que vous êtes », sous-entendu pour toutes les facettes que nous sommes. Nous sommes davantage des dividus qu’individus variant nos attitudes, langage en fonction des interlocuteurs, de l’espace et du temps. Nos énergies et humeurs sont changeantes dans notre journée, et c’est pourquoi les marques s’adaptent, comme l’a prouvé récemment Barilla, créant des playlists Spotify qui durent le temps de cuisson des pâtes.

Emilie Cavalié, étudiante à l’École Supérieure de Publicité, Master Concept, digital content & Planning Stratégique

Nous avons le variant, nous avons chacun une différence qui nous est propre, nous portons en nous cette différence, ce changement, ce variant. De multiples accroches et slogans de marques valorisent et prônent l’importance de nos différences : « venez comme vous êtes » signé McDonalds – « marquez votre différence », « sortez des sentiers battus » signé Suzuki – « qui ne fait rien comme les autres », « être tous les mêmes ou être soi-même, votre différence c’est vous » signé BMW.

À valoriser la différence de chacun, les marques ne renforceraient-elles donc pas l’hédonisme de masse, l’individualisme de masse ? Ne perdons-nous pas le lien qui nous unit ?

2021, sera-t-elle l’année de l’arrivée d’accroches ou de baseline variantes ? D’une variété de discours qui élèveraient la différence vers un sens du collectif ? De différences qui se rassemblent, de variances qui s’entrelacent, qui se combinent, qui mutent ? Des discours portant davantage sur le rapport de soi et les autres, de soi avec les autres et moins de soi par rapport aux autres ?

2021, esquisse d’un monde nouveau offrant une variété de périmètre de construction de valeurs possibles. Ces valeurs, ce changement, ce monde nouveau, à l’étendu variable mérite des bâtisseurs.

Invariablement, nous sommes les réalisateurs, les architectes de ce changement

Nous pouvons varianter les itinéraires, directions et l’organisation de ce monde nouveau, mais pour ce faire, comme le disait Gandhi « Nous devons être le changement que nous souhaitons voir dans le monde. »

2021, année où nous varierons notre perception des autres et du monde, où nous envisagerons une variété de pensées et relations possibles aux autres et au monde ? En effet, comme le suggérait Albert Einstein, « Le monde que nous avons créé est le résultat de nos pensées. Il ne peut pas être changé sans que l’on change notre manière de penser. »

Ainsi, peut être émergera ce qu’avait envisagé Edgar Morin en 2002, une politique de l’humanité, un civisme planétaire.

2021, année où les français proposeront des variantes rythmiques ou plus mélodiques de cet air covidien ?

2021, année où les français proposeront une variante d’ouverture, non pas pour 2022, mais pour les années futures ? Une variante d’ouverture appelée humanité.

Auteure : Emilie Cavalié, étudiante à l’École Supérieure de Publicité, Master Concept, digital content & Planning Stratégique

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Sources

https://www.cnrtl.fr/definition/variant

https://www.cairn.info/revue-connexions-2009-1-page-123.htm#no1

https://www.franceculture.fr/emissions/cinq-questions-legerement-metaphysiques/quest-ce-que-le-changement

(c) Ill. DepositPhotos

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