Nous évoquions les applications mobiles dans notre dossier sur le Marketing Mobile. Allons plus loin sur leurs business models, leurs usages et leurs facteurs clé de succès avec Renaud Ménérat, Président de UserADgents.
Quelles sont les applications qui sont les plus rentables ?
Difficile de répondre car peu d’entreprises communiquent sur la rentabilité des applications et ensuite il faut s’entendre sur le terme rentable, selon le modèle et l’objectif de l’annonceur.
Sur un modèle publicitaire c’est l’audience et donc le nombre de téléchargements & de pages vues qui priment.
Sur un modèle payant, les jeux ainsi que les applications de navigation (type Mappy ou Navigon) semblent les plus rentables.
La gratuité est-elle un point de passage quasi-obligé ?
Cela dépend du modèle économique sélectionné (média ou marchand). Si on cherche un bassin d’audience large le gratuit ou freemium est à privilégier bien sûr (pas de barrière à l’achat).
La question pour beaucoup d’éditeurs est « Vais-je gagner plus d’argent via la publicité in-app ou via les 70% reversé par Apple en payant ».
75% des applications téléchargées sont gratuites sur iOS, 80% sur Android.
Quels sont les applications mobiles qui fonctionnent le mieux en termes d’usage ?
Les réseaux sociaux, les services de recherche notamment liés à la localisation, les médias ou encore les jeux sont les applications qui apparaissent comme les plus téléchargées et les plus utilisées.
A titre d’exemple Facebook à aujourd’hui 250M d’utilisateurs mobiles (environ 1 sur 2) et on peut estimer la part du trafic mobile entre 20 et 25% du total.
Google a récemment annoncé que 40% de l’audience de Maps provenait de terminaux nomades, en faisant certainement le service le plus « mobilisé » de la planète, ce qui semble assez logique. Le succès de Pages Jaunes et même de Shazam procède du même besoin : la recherche en mobilité.
La presse quotidienne a environ 10 à 15% de son audience digitale qui provient d’applications mobiles avec une vrai récurrence d’usage comme le montre le baromètre Médiamétrie en France.
Enfin les jeux avec des titres comme Angry Birds (10M de téléchargements payants & plus de 30M en gratuit fin 2010) font également partis des services les plus utilisés, même si très peu passent le stade de la semaine en terme d’usage.
Quel est le pourcentage d’applis utilisées en mobilité ?
Je n’ai pas d’infos précises, mais quelques éléments de réponse… Google annonçait récemment de le trafic de Maps était à 40% mobile vsPC . Donc les services apportant un bénéfice en mobilité sont utilisés… en mobilité.
On estime que 30 à 40% de l’usage de services mobiles se fait à domicile, mais avec le développement des Smartphones, de la 3G et du WiFi, l’usage nomade semble se développer.
Les applications gratuites sont-elles les plus utilisées ?
Non au contraire, beaucoup d’applications « jetables », car cela ne coûte rien de les télécharger dans tous les sens du terme. D’ailleurs 80 à 90% des apps ne seraient plus utilisées au bout d’un mois.
Quels sont les facteurs clés de réussite d’une bonne appli ?
Au-delà de critères dits techniques (stabilité de l’application, ergonomie claire, gestion du mode déconnecté…) qui restent la base de la satisfaction du client, difficile d’établir des règles d’un secteur à l’autre.
La promotion de l’application et la capacité d’une marque « à mobiliser » son audience – digitale notamment – pour la porter sur ce nouvel écran est néanmoins à ne pas sous-estimer dans le succès de l’application, compte-tenu de l’encombrement des stores (350.000 apps sur iOS & 300.000 sur Android).
Certaines applis proposent-elles des fonctions différentes en fonction des plate-formes ?
Oui in-app purchase, push notification sont par exemple des fonctionnalités non présentes à ce jour sur tous les OS.
Il y a le même soucis sur les versions d’OS ou de terminal sur un même OS (ex : iPad sans appareil photo, iPod sans carte SIM pour les SMS par exemple…).