Provadys est un cabinet de conseil spécialisé dans l’accompagnement des équipes de direction de l’entreprise. Son équipe Corporate Finance est le conseil privilégié des actionnaires et fondateurs dans leurs opérations de haut de bilan : cession, acquisition, levée de fonds, valorisation et structuration. Un positionnement de multi-spécialiste sur les secteurs technologiques et industriels.
Multi-spécialistes sur les secteurs technologiques et industriels, Antoine Fléchais et Daniel Michel, Provadys Corporate Finance, nous font part de leur expérience en matière de levées de fonds.
Quels sont les éléments-clés d’une levée de fonds ?
Il s’agit bien souvent d’une étape cruciale pour le devenir d’une société, la recherche de fonds s’avère être un exercice chronophage qui requiert des compétences transverses (techniques, commerciales, financières, juridique). Dans cette recherche, les actionnaires fondateurs sont confrontés à des problématiques et à un environnement spécifique pour lesquels ils ne disposent pas nécessairement d’expertise, de temps ou d’expérience. Pourtant, dans cette démarche, il est primordial de faire la différence.
Optimiser les présentations
Il existe plusieurs étapes dans un projet de levée de fonds, chacune de ces étapes s’appuyant sur des outils de communication adaptés (teaser, info-mémo, business plan détaillé) qui évolueront au fur et à mesure des discussions. Qu’elle soit orale ou écrite, la présentation du projet aura pour objectif de convaincre votre interlocuteur d’aller plus loin dans la relation. Afin de s’assurer de la pertinence de l’information il faut préparer votre « pitch ». Le pitch est à la fois le support de présentation et le scénario par lequel vous allez mettre en avant votre projet. Plus le pitch sera construit, plus le discours que vous tiendrez face à des interlocuteurs exigeant sera solide.
Quelques questions essentielles à préparer avant toute réunion :
- Comment dois-je présenter mon projet pour que les bénéfices de celui-ci soient immédiatement perçus ?
- Quelles sont les caractéristiques clés et les principaux atouts à mettre en avant lors du premier contact et ceux qui devront être détaillés dans un second temps ?
- Qui est mon interlocuteur ? Quelle est sa stratégie d’investissement ?
- Quelles sont les compétences nécessaires au projet qui sont couvertes par l’équipe ?
- Quelle est la stratégie de développement et comment seront utilisés les fonds ?
Il s’agira d’être pertinent, d’aller à l’essentiel et surtout d’adapter l’information au fur et mesure de l’avancement des négociations. Gérer le « newsflow », c’est-à-dire la communication progressive des informations, fait en effet partie de l’exercice.
Choisir le moment opportun
Rien ne sert de se précipiter dans la recherche de fonds tant que l’idée n’a pas trouvé sa légitimité opérationnelle / commerciale et que le niveau de maturité de la société n’est pas au rendez-vous. Régulièrement nous arrivent des projets qui restent encore au stade du prototype et qui présentent des fonctionnalités largement décorrélées de celles présentées dans le Business Plan. Être dans le « time to market » est l’un des critères de choix pour un capital investisseur. Il ne faut donc pas se précipiter avant d’être en mesure de démontrer de façon concrète que la solution est commercialisable dans un temps raisonnable et que les jalons qui restent à franchir sont totalement maîtrisés.
Si le niveau de différenciation, le caractère innovant, et les potentialités de marché sont des éléments qui seront examinés à la loupe par l’investisseur, sur un premier tour de table, l’existence de premiers clients / partenaires significatifs reste un préalable nécessaire.
Définir une stratégie pour promouvoir le projet
Dans son business plan, la société doit être à même de démontrer qu’elle s’est fixée des objectifs clairs en termes de délais, de besoins de capitaux et de sourcing et de présenter un plan d’action pour y parvenir. Pour ce faire, l’entreprise devra fédérer un écosystème autour du projet qui servira de catalyseur de succès.
Mentoring, partenariat grande entreprise, mis en place d’un advisory board, concours de start-up, implications dans des réseaux professionnels, seront autant d’actions complémentaires à arbitrer et à intégrer dans le processus de croissance.
La promotion d’un projet nécessite une compréhension fine du marché, de ses intervenants et la mise en place d’une stratégie ciblée afin de ne pas se disperser.
Disposer d’une valorisation cohérente
Faire entrer un investisseur au capital d’une société suppose d’avoir trouvé un accord sur la valeur de ladite société. L’enjeu de la valorisation consiste à trouver le bon équilibre entre le besoin du fondateur de garder un intéressement significatif dans le capital de la société et celui de l’investisseur de conforter le risque encouru et son retour sur investissement.
Si l’évaluation d’une société mature est appréhendable par des approches classiques (comparables, DCF), dans le cas d’un premier tour table pour une jeune société les éléments d’appréciation de valeur porteront principalement sur l’équipe, le potentiel produit/marché et l’investissement nécessaire au développement du projet. Sur cette base et en considérant que la prise de participation cible pour un investisseur se situe généralement dans une fourchette de 20 à 40 % du capital, la valeur de la société pourra être approchée.
En conclusion, si l’ouverture du capital répond à besoin de financement, elle est, et reste avant tout une aventure humaine. Quelle que soit le profil de l’investisseur, gardez en mémoire que la meilleure valorisation n’est pas forcément l’option la plus intéressante et que pour atteindre la cible fixée mieux vaut être en phase avec ses actionnaires.
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Un article de notre dossier Business Angels et financement de startups
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