Parrainé par Pierre Kosciusko-Morizet, l’incubateur HEC accueille les startups de services innovants au cours de leur phase d’amorçage. Les projets sélectionnés bénéficient d’une incubation de 12 mois, intensive, tournée vers l’action, la recherche des premiers clients – et la préparation de la première levée de fonds pour ceux que cela concerne.
Emilie Alliot-Abel, responsable de l’incubateur HEC, précise les appuis proposés aux startups incubées, les projets en cours et les secteurs-cible (low tech et early stage), avant de dispenser ses conseils aux entrepreneurs en recherche d’investisseurs.
Quels services proposez-vous aux start-ups en matière de recherche d’investisseurs ?
D’abord, notre particularité, c’est que nous accompagnons nos entrepreneurs sur la construction de leur stratégie ; cela passe notamment par des rendez-vous réguliers avec des entrepreneurs chevronnés dont le rôle est de challenger au maximum nos porteurs de projets, en rendez-vous individuels ou collectifs. Ce n’est donc que forts de modèles solides et que dans le cadre d’une stratégie réfléchie et percutante qu’ils se lancent ensuite dans la recherche d’investisseurs. Et bien sûr ces séances avec leurs « tuteurs » sont aussi l’occasion pour ces derniers d’ouvrir leurs carnets d’adresse lorsque c’est pertinent.
Compter un diplômé HEC parmi les fondateurs de la startup fait partie de nos critères de sélection ; par conséquent, nous considérons qu’ils n’ont pas besoin de nous pour appeler des acteurs du réseau HEC. Nous facilitons cependant et rendons plus rapides les contacts via un forum de fin d’année, qui nous permet de communiquer sur nos projets tout en rassemblant de nombreux acteurs de l’écosystème.
Enfin, nos entrepreneurs ont nombre de sessions de travail sur les pitchs, de sessions de créativité et de formations sur la levée de fonds (business angels, VC, process d’une levée de fonds, documents à présenter, etc), mais surtout ils intègrent le réseau des anciens de l’incubateur HEC, un réseau qui fonctionne très bien, et nombreux sont les deals qui ont pu voir le jour par ce biais.
L’incubation à HEC dure un an et est payante (de 1000€ à 5900€ selon les porteurs de projets).
Quelles entreprises avez-vous récemment accompagnées ?
Au sein des dernières promotions qui ont suivi notre programme d’incubation à HEC, on peut citer des entreprises comme Leetchi (incubation en 2009-2010), e-loue (2009-2010), Dealissime (devenue Living Social France, 2009-2010), Crazy Voyage (2010-2011), Wisembly (2010-2011), FinanceTesEtudes (2010-2011), Ophta Point Vision (2010-2011), Minute Buzz (2011-2012), Jimmy Fairly (2011-2012), TheTops (2012-2013), Carpe Dièse (2012-2013) et bien d’autres ! La liste complète est sur le site de l’incubateur.
Actuellement, voici les projets en incubation :
- CookNMeet – Maud Arditti – La plateforme qui permet d’aller dîner dans les maisons du monde entier pour y faire des rencontres étonnantes
- So Shape – Raphaël Wetzel & Steven Tordjeman – So Shape développe une solution minceur naturelle, consommée dans le cadre d’un challenge par équipe grâce à une application mobile.
- Bird Office – Clara Gervais et Arnaud Katz – Premier service qui permet aux entreprises de monétiser leur salle de réunion
- 10-Vins – La nouvelle solution pour découvrir et profiter du vin à la maison – Luis Da Silva, Jérôme Drillon, Thibaut Jarrousse
- Bon Plan – La solution en ligne pour transformer le bouche à oreille en ventes collaboratives pour les petites marques et producteurs – Julien & Mathieu Desarnauts
- Cosmos – Complexe sportif à l’international – Jean-Damien Ladeuil, Charles Lagayette
- Field In – Plateforme de réservation de terrains de sport et loisirs – Lucas Gaurichon, Damien Launoy & Henri-François Martin
- Illikko – Solution de livraison sur mesure qui permet de se faire livrer ses commandes internet sur le lieu de son choix en 1 heure ou sur rendez-vous – Alexis Ménard
- La P’tite Bête – Le « vêtement d’éveil », réinvention du prêt-à-porter pour bébés – Shiva Shaffii Bodson
- Leeaarn – Première université collaborative des entrepreneurs et des professionnels du Web, Leeaarn organise des ateliers et des conférences données par les meilleurs entrepreneurs, investisseurs, développeurs, designers pour permettre à chacun de se former sans se ruiner – Antoine Amiel
- Monkey Tie – Le site de mise en relation entre candidats et recruteurs qui prend en compte la personnalité et la culture d’entreprise, pour un recrutement sur-mesure ! Jérémy Lamri, Yoni Lamri, Saoud Moco, Ingrid Vanhee
- Om –Energy drinks ! – Marie Geffroy
En somme, ciblez-vous des secteurs prioritaires ?
Nous ne ciblons pas par secteur mais par degré de technologie dans le projet : l’incubateur HEC est réservé à des projets « soft tech », c’est-à-dire pas ou peu de R&D dans les projets qui entrent ! IncubAlliance, dont HEC est membre fondateur, peut aider les projets plus technologiques. Cela dit, cela ne signifie pas que les incubés HEC sortiront sans techno : la recherche d’actifs tangibles est plutôt une démarche que nous encourageons via notre réseau, pour créer des barrières à l’entrée que la plupart des entreprises de service n’ont pas !
Autre « ciblage » : le degré d’avancement du projet. Nous intégrons à l’incubateur HEC des projets très early stage : nos entrepreneurs arrivent le plus souvent avec un projet sur lequel ils ont suffisamment travaillé pour évaluer qu’il y avait une opportunité de marché avec un potentiel de développement important derrière. Il y a quelques exceptions – lorsque des porteurs arrivent avec des projets plus aboutis mais aussi avec de vraies interrogations stratégiques – mais elles sont rares.
Enfin, quels conseils inédits donneriez-vous à un entrepreneur en recherche d’investisseurs ?
- Premier conseil : se donner du temps pour chercher des fonds. La recherche d’investisseurs est une démarche longue, les investisseurs potentiels ont besoin de discuter avec les entrepreneurs, de se forger une idée des hommes qui sont à la manœuvre aussi bien que du potentiel du projet, alors mieux vaut anticiper !
- Deuxième conseil : cherchez de l’argent quand vous n’en avez pas encore besoin. Cela donne des marges de négociations beaucoup plus confortables, même si c’est souvent difficile pour un entrepreneur de se retrouver dans cette configuration-là !
- Troisième conseil : avoir peu de metrics n’est pas grave quand on va voir un investisseur, par contre il faut avoir les bonnes et qu’elles soient représentatives – c’est ce qui donnera de la crédibilité à votre démonstration !
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Un article de notre dossier Business Angels et financement de startups
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