Paroles d'experts

La levée de fonds selon Onetous

Business Angels et financement de startups

Sébastien Schropff, président et cofondateur de Onetous témoigne sur sa levée de fonds et l’appui des Business Angels et investisseurs.

Onetous est une application mobile de bons plans sorties de dernière minute, autour de soi.

Côté grand public, cette application permet de visualiser et de réserver les activités à proximité en cours ou sur le point de débuter :  Onetous se positionne comme « l’application des personnes dynamiques qui veulent profiter de leur temps libre sans avoir besoin de planifier. Tout en bénéficiant de bons plans économiques ».

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De l’autre côté, l’application aide les professionnels à se faire connaître, à renforcer leur image et surtout à obtenir des participants, spectateurs et clients à leurs évènements et activités. Au-delà de leurs moyens de communication habituels.

Sébastien Schropff, président et cofondateur de Onetous témoigne sur ses tours de table et levées de fonds via l’appui des Business Angels et d’investisseurs en mode crowdfunding. Il rappelle l’importance du business plan et du marketing dans le succès d’une l’opération financière et propose des conseils aux futurs créateurs d’entreprise.

Quelles furent les principales étapes de votre levée de fonds ?

Nous avons commencé à préparer notre levée de fonds il y a environ 12 mois. La définition du besoin de financement et de son montant est la première étape. Elle permet de définir les axes de communication et de démarchage pour trouver des investisseurs. Ceux-ci peuvent être publics (aides étatiques), privés (business angels, VC) et être représentés par des personnes physiques ou morales. De notre côté, nous avons évalué le besoin à 250 000 € : de quoi assoir notre stratégie de développement en s’en donnant les moyens humains (recrutement) et matériels, tout en sécurisant les 12 à 18 prochains mois d’activité. Ce montant, relativement limité, pointe comme cible idéale les business angels. Nous avons sollicité différents réseaux d’association de business angels, mais c’est finalement par notre propre réseau que nous avons déniché une dizaine de personnes motivées par le projet (entrepreneurs, anciens cadres à la retraite, professionnels de la finance…). Il faut aussi définir la valorisation de sa société, délicat pour une jeune entreprise dont le chiffre d’affaires, bien qu’en forte croissance, est très limité. Nous traitons en direct avec ces interlocuteurs : prise de contact, rendez-vous de présentations, négociations.

Dans le contexte actuel, financer une startup n’ayant que peu de preuve de marché et surtout pas de chiffre d’affaires conséquent est des plus complexes. L’appétence du grand public et de la presse pour notre concept, ainsi qu’un business modèle validé a beaucoup aidé.

Nous finalisons actuellement une levée de 117 000 € (opération en cours, sera actée fin septembre). Dans l’objectif d’atteindre le montant cible, nous sommes aussi en relation avec d’autres business angels, un leveur de fonds et une plateforme de crowdfunding afin de réaliser dans la foulée une seconde levée d’environ 200 000 € d’ici fin 2013.

La plus grande difficulté : la gestion du temps. Ce dernier n’est pas le même côté fondateurs (lever aussi rapidement que possible) que côté investisseurs (optimiser et sécuriser au maximum son investissement). C’est un travail à plein temps… qui prend du temps ! Et pourtant il faut continuer de développer son activité en parallèle, ce qui permet d’obtenir certains succès qui renforcent l’intérêt suscité par les potentiels investisseurs.

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Pourquoi avoir utilisé une plateforme de crowdfunding ?

Sébastien Schropff, président et cofondateur de Onetous

Sébastien Schropff, président et cofondateur de Onetous

Pour bénéficier du réseau de cette plateforme (investisseurs professionnels) et de sa capacité à toucher le grand public (investisseurs particuliers). Par ailleurs, la plateforme que nous avons choisie s’occupe d’analyser le dossier (sélection à l’entrée) et apporte ainsi une réelle crédibilité à l’entreprise en recherche de fonds. Elle s’occupe aussi de réaliser la levée (aspects juridiques), de créer l’éventuelle holding (si de nombreux investisseurs, comme c’est souvent le cas en passant par le crowdfunding) et de gérer la relation de moyen et long terme entre les deux parties.

Enfin, apparaître sur une plateforme de crowdfunding est aussi une forme de communication non négligeable pour se faire connaître du grand public comme du monde professionnel et business.

Quel intérêt les investisseurs ont-ils accordé à votre business plan ? Et à votre plan marketing ?

Au regard du contexte économique, le business plan est aujourd’hui particulièrement étudié, autant que l’équipe et le produit. Il traduit la vision et la capacité d’exécution des fondateurs.

Mais c’est surtout sur les preuves de marché et le développement commercial (la sainte croissance, qu’elle concerne le nombre d’utilisateurs / clients ou bien le chiffre d’affaires) que les investisseurs vont observer. Et ils le font durant tout le processus relationnel (de la prise de contact au déblocage des fonds), certainement une des raisons pour laquelle le timing d’une levée de fonds est long : le temps de s’assurer de la crédibilité des personnes derrière le projet et de leur capacité à exécuter.

Bref, le business plan permet le premier rendez-vous, pas la levée. La capacité à définir, à adapter et à exécuter le plan marketing est plus importante. C’est l’opérationnel et les différents succès obtenus qui définissent la réalisation ou non de la levée de fonds. De même que la négociation qui en découle.

Quelles furent les difficultés rencontrées lors de votre recherche de fonds ?

Le plus difficile est le réseau. Nous sommes jeunes (moyenne 30 ans), vivons en province et avions donc un réseau limité. Il a donc fallu le construire, en particulier en s’entourant de personnes dont le réseau est déjà fait.

La gestion du temps, comme dit précédemment, est également délicate : on lève très rarement autant et aussi rapidement qu’on le souhaite initialement. Pendant ce temps, il faut tenir sa trésorerie, le nerf de la guerre, avec une gestion aussi fine et économe que possible.

Enfin la divergence entre les attentes des investisseurs (plutôt financières, à court ou moyen terme) et celles des fondateurs (détenir le pouvoir, construire à long terme) sont une difficulté de plus à prendre en compte.

Quels conseils inédits donneriez-vous à un entrepreneur en recherche d’investisseurs ?

Un entrepreneur en recherche d’investisseurs doit avoir du temps devant lui (et donc de la trésorerie). Une levée de fonds n’est jamais certaine, et dans tous les cas que très rarement à court terme. Plus que jamais, il faut aujourd’hui se concentrer à développer sa capacité d’autofinancement (cela permet de « tenir » plus longtemps). Il faut aussi se concentrer sur la construction de son réseau, le plus tôt possible. Une levée de fonds se prépare des mois à l’avance. C’est aussi un travail à quasi-temps plein pour la personne au sein de l’équipe qui la gère, il faut donc disposer d’autres collaborateurs capables de prendre en main le développement de la structure pendant ce temps.

Par ailleurs, je dirais que le meilleur moyen de convaincre des investisseurs d’intégrer votre société est de ne pas avoir besoin d’eux : construisez des preuves, développez votre marché, trouvez des clients. Bref, allez au terrain et trouvez le moyen de survivre sans financements externes. Vous pourrez alors envisager une levée de fonds pour accélérer et développer votre business à une autre échelle.

Autre chose : en termes de potentiels investisseurs, ciblez large. Nous avons voulu faire l’économie de certains dossiers ou de certaines cibles, par paresse ou crainte, c’est une erreur qui vous mangera votre ressource la plus précieuse, le temps :  plus vous lancerez de lignes, plus vous aurez de touches, c’est mathématique. Mais ne cherchez pas à lever trop tôt : attendez au moins d’être entré sur votre marché avec un produit fini et commercialisable (même s’il est très basique).

***

Un article de notre dossier Business Angels et financement de startups

(c) ill. Shutterstock – Happy group of finger faces as social network with speech bubbles

2 commentaires

2 Comments

  1. Sébastien

    9 septembre 2013 à 10:45

    Merci pour l’interview !
    Pour retrouver la campagne de crowdfunding Onetous, direction Particeep : http://www.particeep.com/levees-de-fonds/onetous

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