Le contenu est considéré tel un Graal… parfois géré comme le vase de Soissons. Comment ne pas casser ce bel objet en prenant délicatement en compte le multilinguisme, les contraintes SEO et la qualité des contenus livrés par les entreprises ? Pistes avec notre interviewé, Thibault Lougnon, CEO de TextMaster.
Avez-vous des précisions sur l’importance du jour et de l’heure de publication sur un site ?
Identifier le bon moment pour publier votre contenu doit vraiment démarrer par une analyse de votre clientèle. Est-elle plutôt B2B ou B2C ? Où est-elle située ? Quand est-elle en ligne ? Quand aura-t-elle le temps d’accorder de l’attention à votre contenu ? Même si de nombreuses études suggèrent que les mercredis et jeudi après-midi sont les meilleurs jours pour publier du contenu, il est fondamental d’analyser votre audience. Si vous publiez dans plusieurs pays, vous n’aurez pas les mêmes créneaux horaires, et en fonction des cultures, cela peut tout changer. Publier à 15 heures en Espagne aura relativement peu de succès (heure de la sieste). De la même manière pour l’heure du déjeuner en France (pause déjeuner) alors que cela peut être tout à fait judicieux aux États-Unis où l’on déjeune devant son ordinateur. Si vous communiquez à l’international, pensez surtout à localiser votre contenu et à adapter vos méthodes de publication à leur culture.
Le multilinguisme permet de s’adresser à une audience plus vaste. Les entreprises se préoccupent-elles réellement de la qualité des traductions ?
C’est un sujet très intéressant. La plupart des entreprises ont d’abord pensé qu’il suffisait de traduire en anglais pour s’adresser au monde. Elles en sont rapidement revenues, plus de 70% des acheteurs européens n’achetant que sur des sites qui “parlent” leur langue maternelle. Sur des marchés européens, je recommande là aussi d’analyser sa base de clientèle et de ne traduire, dans un premier temps, que son contenu à l’attention des principaux marchés cibles. La traduction automatique est un leurre pour un commerçant. Elle peut être utile pour comprendre le contenu d’un message, s’exprimer dans le cadre d’échanges internes, ou fournir une traduction approximative. Néanmoins, rien ne remplacera un spécialiste qui sait écrire du contenu professionnel et persuasif qui affectera vos conversions de manière positive. De l’usage et de l’enjeu de ces traductions dépendront donc vos choix en la matière.
Les entreprises font-elles plus du contenu « au kilomètre », générant de l’infobésité ?
C’est en effet une erreur que font de nombreuses entreprises quand elles démarrent leur stratégie de contenu. Elles pensent que publier régulièrement du contenu simple, à faible valeur ajoutée, les rendra plus visibles et améliorera leur référencement. Certains n’hésitent pas à reprendre l’information sur d’autres sites sans l’enrichir, aggravant leur référencement à cause du contenu dupliqué. C’est au mieux une pure perte de temps et d’argent, quand cela ne nuit pas à l’entreprise. N’oublions pas que Google analyse la popularité d’un article ou d’un site en fonction de ses backlinks (les liens vers votre site) et de son partage sur les réseaux sociaux. Il est évident que ces articles ne font pas la différence en la matière. Et les exemples de sites déréférencés du jour au lendemain pour ce type de raisons sont légions… Néanmoins le contenu au kilomètre garde son intérêt quand il est précédé d’un contenu éditorial de qualité. C’est notamment le cas pour un site e-commerce qui doit bien rédiger et référencer ses produits par le biais de descriptions “au kilomètre » mais qu’il peut précéder de guides d’achat, comparatifs, etc. plus qualitatifs.
Un contenu de qualité est la clé du SEO. Certes. Mais qu’est-ce qu’un contenu de qualité ?
C’est effectivement très vague comme définition ! Comme toujours, il n’y pas de recette miracle mais un faisceau d’indices qui orientent les moteurs de recherche vers un article de qualité. Si votre contenu est long, bien construit, hiérarchisé, agrémenté de medias et soigné en présentation, il aura plus de chances de passer le scanner avec succès. Si le contenu est intéressant, les backlinks et les partages sociaux feront la différence. Reste à raconter quelque chose digne d’intérêt. Privilégiez les recherches, passez-y du temps et entourez-vous d’experts pour vous y aider. Le contenu coûte cher et un faux pas vous envoie rapidement à la case gâchis… Pensez aussi à l’antériorité qui joue beaucoup. Être l’un des premiers sur votre créneau à produire du contenu peut représenter une rente pour de nombreuses années.
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(c) ill. Shutterstock – Summer. Someone’s hand constructs equilibrium on a grass
Claude
15 avril 2014 à 18:20
Article intéressant. Mais après avoir visité le site, je me pose une question : la société a l’air très jeune, a-t-elle déjà des clients ? Si oui, lesquels ? Peut-on avoir quelques noms ? Merci d’avance !
Serge-Henri Saint-Michel
16 avril 2014 à 6:40
@Claude : les infos sont sur leur site, cf. le pied de page : « Qui sommes-nous ».
Claude
16 avril 2014 à 14:18
Merci de votre réponse. La page en question mentionne des investisseurs, mais aucun client. Bizarre…
Elizaveta
17 avril 2014 à 9:37
Bonjour Claude, TextMaster propose aujourd’hui ses services de traduction et rédaction à plus de 5000 clients. Nous comptons parmi eux beaucoup de startups, d’agences web, des PME / TPE et quelques belles références comme eTF1, Google, Pixmania, Easyvoyage ou encore le groupe Se Loger. Si vous souhaitez plus d’informations sur nos services, nous serons ravis de répondre à vos questions.
Mathilde
3 avril 2015 à 7:05
Il est important d’avoir une stratégie de contenu pour exister sur le Web comme dans la pub.
Le marketing de contenu c’est le parent pauvre de la pub ! Prendre le contenu au sérieux, à l’instar de la diffusion massive publicitaire…