Après son entrée en Bourse, les chiffres d’usage de Facebook continuent à faire tourner la tête. Mais selon Nicolas d’Hueppe, Président du Directoire Cellfish Europe, la route est encore longue pour justifier aujourd’hui et demain plus de 20 fois le CA et une valorisation de 100$ par utilisateur.
Vous dites que Facebook est « loin du compte pour justifier 100Md$ ». A quoi est dû ce « price up », cette sur-valeur ?
Facebook est une entreprise mythique. Sa croissance continue est exceptionnelle et son usage unique. La valorisation intègre cette extraordinaire dynamique, ce rêve de réussite à l’américaine. Le simple calcul à partir de la structure de CA ne suffit pas pour justifier ce niveau de valorisation.
Facebook va-t-il accentuer sa pression publicitaire ?
L’enjeu pour Facebook est de monétiser cet extraordinaire trafic généré quotidiennement sur sa plate forme. La publicité est le premier axe avec une multiplication d’innovations de formats sur la base du « social graph ». Le test neo zélandais met toutefois sous pression les valeurs de Facebook autour de la liberté, la gratuité qui ont fait son succès en les confrontant aux besoins de monétisation.
Quid du mobile ? Une vraie-fausse idée ? Une ambition infondée ?
Le mobile est un terrain vierge. Facebook est la première application installée et utilisée dans le monde. 500m de personnes en font l’usage tous les mois. La monétisation mobile est un enjeu capital avec un potentiel gigantesque. Il reste à Facebook à trouver le bon format pour s’adresser aux utilisateurs sans perturber leurs usages.
L’IPO ne va-t-elle pas faire descendre Facebook de son piédestal, amenant le réseau social à se transformer en marque hégémonique et rentable à court terme ?
Mark Zuckerberg est probablement le meilleur gardien du temple. Avec la disparition de Steve Jobs, il peut prétendre à reprendre le flambeau d’une Silicon Valley innovante, animée par l’envie de faire des beaux produits révolutionnaires.