H&M contourne la baisse de compétitivité de la Chine,entre autres suite aux hausses de salaires, et vient de passer « une première commande test en Éthiopie » selon une responsable du département communication jointe par mail aujourd’hui.
Il est vrai qu’avec 40€ par mois et -rendez-vous compte de l’aubaine-, jusqu’à 42€ avec les heures sup’, l’éthiopien qui travaillera pour H&M aura un salaire sept fois inférieur à la rémunération mensuelle moyenne (300€) d’un ouvrier chinois du textile.
H&M en voie de délocalisation d’un sweatshop ?
Mais l’Éthiopie n’est pas si éloignée de la Chine que cela ; le pays, un des plus vieux états africains indépendants, reste soumis à de féroces violations des droits de l’homme dans la région riche en pétrole de l’Ogaden. Bien entendu, H&M, en cas de soucis sociaux, n’y sera pour rien, la marque ne possédant « aucune usine de production », même si elle fait appel à « plus de 700 fournisseurs dans le monde ». J’oubliais H&M ne commente pas sa « stratégie de production, pour des raison concurrentielles »…
Mieux, en Ethiopie, H&M pourra profiter « d’une monnaie faible et d’une proximité avec le marché européen » comme le rappelle France2… mais aussi, malheureusement, d’une espérance de vie de 56 ans et demi, d’une mortalité infantile de 61 pour 1000…
Espérons que le respect des travailleurs (pardons, sous-traitants) H&M en Éthiopie se fera tant par la mise en jeu de la conscience de la marque, non par la mise en joue des éthiopiens peinant pour un salaire de misère, que par le leadership dans la mise en place d’une « révolution industrielle » favorable à l’Afrique, non à de nouveaux colonialistes.
Et que H&M ne vienne pas nous dire qu’elle participe au développement de l’Éthiopie : elle pense avant tout à nourrir sa panse mondialisée.