Gleeden, « le 1er site de rencontres extraconjugales pensé par des femmes » se veut ouvreur de marché, first mover venant défribriller un marché aux comportements convenus.


Gleeden n’invente pas l’infidélité mais l’affiche ; copie le concept et la communication d’un site canadien. En somme, les gros mensonges comme fond de commerce !
Cette position de missionnaire a choqué. Comme le précise le site, « au lancement de Gleeden, beaucoup on [sic] crié au loup ! Mais finalement ce qui est nouveau, c’est la rencontre extraconjugale via internet. On n’a pas inventé l’infidélité, on l’a « affichée » !
Gleeden n’invente pas l’infidélité mais l’affiche
Cet aveu en demi-teinte évite à Gleeden de se placer en usurpateur de l’idée et lui permet de s’ériger en défenseur d’une nouvelle « forme de vie » qui consisterait à vivre l’infidélité sans tabou ni complexe.
Mais Gleeden, par contre, est resté fidèle. Fidèle à son prédécesseur, le site canadien AshleyMadison, dont le slogan est « Life is short, Have an affair », que les cibles soient mariées (attached, mot à méditer) ou célibataires. Gleeden, s’est donc contenté de dupliquer un produit existant à la France.
Gleeden copie le concept de AshleyMadison
Ne disposant d’aucun plus-produit différenciant, Gleeden a choisi d’appuyer son positionnement par la communication et a placé le sujet de l’infidélité sur le terrain de la morale et de la liberté, cherchant à profiter du buzz alimenté par les frictions et clivages entre libertaires et moralistes, badins et fidèles, libre-penseurs et réacs, tradition et tabous, légalité et mœurs, pratique culturelle ou scandaleuse, tout en se positionnant en libérateur, en solution, en recours, en espace de liberté, en privatus.
Comme nous le remémore le site dans ses propres pages, « osé, culotté, impertinent, coup de buzz, la »nouvelle » [du lancement] a suscité de nombreuses réactions, parfois véhémentes », « des campagnes ‘clin d’œil’ aux messages malicieux ‘Par principe nous ne proposons pas de carte de fidélité’ « , générant une « importante couverture presse » et même une suspension de campagne, comme sur BFM TV, (valorisée tel un acte de bravoure !) donnant l’occasion à la marque de crier à la censure (des fameux moralistes) et de montrer que « le site extraconjugal fait encore face a quelques résistances. Le tabou de l’infidélité persiste ».
Vieille recette que celle de prendre le consommateur à témoin (merci Leclerc)…
La communication, dans les traces canadiennes
Le positionnement de Gleeden est donc essentiellement porté par la communication. Mais cette communication est-elle réellement propre à ce site de rencontre extraconjugales, au-delà de sa mise en forme créative ?
AshleyMadison, outre- Atlantique, s’est appuyé sur les termes forts et connotés de « révolutions sexuelle », et sur le qualificatif de site « le plus controversé jamais créé ». Le site a vu sa pub retirée du Super Bowl en 2009 (sauf au Texas). Cette même année, il a même proposé à Tiger Woods, aux prises avec Jamie, Rachel et Kalika, d’être son icône porte-parole pour un montant de 5 M$ !
Alors Gleeden, pourquoi ne pas avoir interviewé ou appeler DSK à témoigner sur l’infidélité ? Enfin une idée (dé)culottée !
Gleeden : les gros mensonges comme fond de commerce
En résumé, comme le disent les deux fondateurs du site (dans Dynamique Mag) « Le côté innovant et borderline nous plaisait bien et c’est d’ailleurs ce sur quoi on a joué pour nous faire connaître ». Mais…
- Le « côté innovant » vient de AshleyMadison
- La communication est aussi fortement inspirée de AshleyMadison !
Gleeden ne propose donc rien de nouveau mais aura au moins eu le mérite d’attirer l’attention sur le « marché » de l’adultère et de s’y faire valoir en précurseur. Pour cela, comme une personne infidèle, Gleeden a utilisé de gros mensonges. Étonnante mise en abîme !
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Dossier sites de rencontres
La marché de l’infidélité conjugale
- Gleeden caresse le marché de l’infidélité conjugale (dans le sens du…). Interview de Teddy Truchot, Fondateur du site puis précisions sur le marché de l’infidélité (septembre 2010)
- Gleeden, ou comment passer pour un inventeur (d’eau tiède). Gleeden n’invente pas l’infidélité mais l’affiche ; copie le concept et la communication d’un site canadien. En somme, les gros mensonges comme fonds de commerce !
Business model et recrutement
- Croquons le Business Model de Gleeden ! Le business model du site est pensé par des hommes pour pomper (financièrement) les membres masculins
- Combien de membres Gleeden a-t-il recruté en 2011 ? … suite à sa campagne de communication en 2011
La plateforme Gleeden : le couple infidélité et mensonge
- Gleeden : combien de membres ? Estimation rapide du nombre de visiteurs et de membres du service Gleeden. A l’arrivée, un écart de 1 à 10 entre les chiffres annoncés par la plateforme de rencontre entre personnes mariées et notre évaluation
- Gleeden : combien de faux profils ? Estimation du nombre de membres Gleeden basée sur l’évaluation des faux profils : répartition hommes / femmes, estimation des pseudos bidons…
- Meetic, des profils plaqués en toc. 22 Profils-type ressortent de cette rapide analyse du discours des hommes sur ce site de rencontres : leur façon de se présenter, le choix de leurs mots, la mise sous silence de leurs maux, le choix des photos…
Utilisateurs, consommateurs, couples infidèles
- Femme infidèle, mari volage : quels profils ? Les dessous de l’infidélité conjugale (décembre 2011)
- Insight d’une femme infidèle : Jane, jeune mariée, dévoile son insight sur la relation extraconjugale et l’infidélité
- Gleeden vu par une femme adultère. Jane, témoigne sur son utilisation de la plateforme. Témoignage non officiel
- Gleeden vu par un homme adultère. Oliver évoque ses motivations en matière de rencontres extra conjugales, pratiques et modes d’utilisation du site Gleeden. Il aborde enfin les relations hommes / femmes sous-tendues par la plateforme. Témoignage non officiel


Jacqueline
11 avril 2012 à 8:38
C est un peu comme michelin qui dit etre leader du pneu ou nike des equipements sportifs. Je ne comprends pas le but de larticle ? Peut etre que Serge henri saint michel est un decu de Gleeden
Serge-Henri Saint-Michel
11 avril 2012 à 18:38
Ma réponse se trouve dans les articles écrits sur Gleeden.
Voulez-vous dire qu’il ne faut pas toucher aux « totems », aux « icônes » et verser dans la convention ?
Eric
10 septembre 2012 à 21:10
Je suis canadien et je ne connaissais pas AshleyMadison jusqu’à maintenant. Peut-être populaire du côté anglophone, mais je n’ai jamais vu de pub d’eux online ou offline.
Ceci dit, même s’ils n’ont rien innové, ce service est maintenant disponible pour la communauté francophone et doit sûrement «satisfaire» bien des gens malgré tout! 🙂