Intermarché, Rifkin et les pauvres

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Intermarché doit à son tour louer… Jérémy Rifkin ! L’auteur de L’âge de l’accès a fortement inspiré le distributeur français.

Fin de l’âge de la possession, entrée dans une époque d’usages, jusqu’à devenir une « société en leasing permanent » dans laquelle le consommateur n’est plus propriétaire de rien, mais locataire et utilisateur de tout, parfois gratuitement (Facebook…), souvent à faible prix unitaire (Vélib’, Autolib’…)

Cet artifice de découpage de produits bruns et blancs en petites mensualités, permettant au consommateur de nourrir son hédonisme comme le rappelle Gilles Lipovetsky dans Le bonheur paradoxal, renchérit le coût final du produit et facilite l’endettement des ménages, qui, parfois, ne peuvent faire autrement pour « joindre les deux bouts ».

La ménagère de -50 ans mute en ménagère solvable à 50%

Le leasing, la LOA (location avec option d’achat) sont des arguments commerciaux, développeurs de marge… et éthiquement border line tandis qu’aujourd’hui est publiée une étude du Secours Populaire Français : 56% des femmes sont victimes de la pauvreté, 41% des Français ont déjà connu une situation de pauvreté, 2 millions d’enfants vivent en France sous le seuil de pauvreté.

Pendant ce temps, les marques et les publicitaires ciblent les catégories AB, organisent une hyperréalité nourrissant de fait le mythe de la consommation accessible et débridée mâtinée d’une pseudo expérience « pour mieux consommer » comme le précise l’accroche de Uz’it sur le site Intermarché (nous ne poserons pas de lien externe…).

De tels lancements ne risquent pas de développer la réputation des distributeurs, leur image, ni de bâtir la notion d’enseigne attentive… La LOA du plus fort aura raison du plus pauvre, du plus faible économiquement.

« Tous unis contre la viscère », qui se tord à la lecture de ce genre de nouvelle…

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(c) ill. : Shutterstock – Poor, sad little child girl sitting against the concrete wall