L’irrationnalité du marché financier et les phénomènes de bulles ou de comportement de groupe
Lors de nos précédents articles, nous avons mis en évidence que la valorisation du marché financier est stable (ceci est vrai sur une centaine d’années selon un calcul de dividendes réels actualisés) et que les marchés sont considérés comme un indicateur avancé de l’économie. Nous avons également souligné que les anticipations des différents acteurs peuvent s’écarter sensiblement de la valeur intrinsèque des sociétés cotées.
Toutefois, nous ne croyons pas que l’irrationalité peut s’écarter durablement de la valeur intrinsèque des marchés, même si Keynes indiquait que « Le Marché peut rester irrationnel plus longtemps que vous ne pourrez rester solvable ».
L’irrationalité des marchés provient notamment des bulles financières, lesquelles existent depuis la fièvre des tulipes en 1637 : les prix des tulipes s’étaient envolés avant de s’effondrer.
Newton qui a également perdu une bonne partie de ses investissements disaient : « Je peux prévoir les mouvements des corps humains mais pas ceux de la folie humaine ».
Le phénomène de bulles provient de plusieurs facteurs qui ont été soulignés notamment par des économistes comme H Minsky et C Kindleberger et par des analyses de groupe. Ces critères sont la prolifération de liquidités, les belles histoires comme celle de la TMT il y a 10 ans, l’information incomplète et incertaine, les discours politiques, et surtout la vision uniforme des « experts » et donc la pression du groupe.
Ceci confirme que 90% des décisions d’investissement ou de désinvestissement sur les marchés sont prises sous l’émotion, comme nous l’avions également souligné.
Ceci renforce également le fait de choisir un Conseiller financier expérimenté et indépendant pour établir une allocation d’actifs initiale et pour modifier cette allocation lorsque cela est nécessaire.
Quels principes d’investissement devons-nous tirer de ces enseignements ?
Sachant que ces phénomènes ont toujours existé, il est possible de les utiliser pour définir une stratégie au sein d’un contrat d’assurance vie. Cette stratégie d’allocation d’actifs que nous avons évoquée dans nos articles précédents est de définir une stratégie de placement sur les différents supports (actions, obligations, monétaires, matières premières…) qui sera établi selon plusieurs critères adaptés à chaque situation patrimoniale, puis d’avoir une tactique en fonction de la conjoncture. A titre d’exemple, l’investissement obligataire ne sera pas le même en période de taux d’intérêt faible ou en période de reprise d’inflation.
Les critères que j’utilise sont notamment les suivants :
- La diversification ;
- La période de temps de votre investissement : l’irrationalité des marchés peut perdurer des mois voire quelques années ;
- La capitalisation boursière comparée aux capitaux propres des entreprises ;
- La prime de risque du marché actions ;
Il est nécessaire d’avoir une discipline dans l’application des principes de gestion utilisés et de s’y tenir. Les financiers reconnus comme G Soros ou W Buffet ont des approches différentes mais ont la même rigueur dans l’application de leur approche respective des marchés financiers.
Naturellement, pour définir une stratégie, une tactique et une discipline financières, il faut avoir les compétences et l’expérience ad hoc, et il semblerait que la grande majorité des contrats d’assurance vie ne soient pas gérés en ce sens…