Le Royaume-Uni possède une vraie culture pub, reconnue unanimement. De l’humour au trash en passant par l’autodérision, la culture de ce pays transparait véritablement dans des publicités souvent très engagées.
L’humour anglais désigne communément une forme d’humour très sophistiquée caractérisée par son recours à la noirceur et à l’absurde. Mais commençons d’abord par un peu d’histoire avant de voir pourquoi la publicité anglaise est de loin la meilleure du monde.
Le terme « humour » est tiré de La théorie des humeurs de Galien. Cette théorie est restée longtemps la base de la médecine. A la fin du Moyen-Age cette théorie est sérieusement remise en question par la science européenne. Le mot humour prend alors une nouvelle signification qui se développe d’abord en Angleterre avant de s’imposer dans toutes les langues européennes. Elle évoluera cependant de manière différente selon les cultures et l’on peut donc considérer que l’humour anglais a sa propre originalité. Certains considèrent même que son évolution insulaire en a fait une sorte d’espèce endémique, absolument unique. Ce dont on peut être sûr c’est que les Anglais ont cultivé l’humour comme un élément fondamental de leur culture et lui ont accordé une place importante dans leur tradition littéraire. De nos jours l’humour anglais est défini comme un humour basé sur l’absurde, sur le paradoxe, le surréaliste ou encore le non-sens.
Publicité anglaise et humour anglais
Premièrement, l’Angleterre est une vraie nation publicitaire, très productive et qui est très régulièrement primée. A cela s’ajoute sa créativité, comme par exemple avec Harley-Davidson et sa chanson de Noël ou encore la danse de Cadbury. Ensuite on retrouve principalement l’humour unique des Anglais.
Et cet humour reste inséparable de la provenance british des produits : Skittles, bien que rachetée par des Américains, a continué à garder son sens de l’humour très décalé.
Pierre Desproges disait : « Comment reconnaître l’humour anglais de l’humour français ? L’humour anglais souligne avec amertume et désespoir l’absurdité du monde. L’humour Français se rit de ma belle-mère. » Finalement, la publicité anglaise est très souvent dans l’autodérision. Elle n’hésite pas à se moquer ouvertement de son propre pays et de ses citoyens.
Et le reste du monde ?
Depuis toujours la publicité anglaise a fait des envieux ; beaucoup de pays en reprennent les codes et essaient d’égaler cet humour so british.
Prenons tout d’abord le cas de la Belgique. Ce pays partage de nombreuses racines avec l’Angleterre ; cela se ressent dans un humour très influencé par l’humour anglais.
L’Australie, ensuite. Ancienne colonie britannique, ce pays fut premièrement habité par des bagnards. Ils ont ainsi cultivé le mythe de l’homme hyper viril. Et pour aller dans ce sens il faut bien sûr un bon gage qui soit fait mal, soit est très trash.
Quand Bébé se transforme en bombe à crottes !
On voit donc ici dans la publicité un humour « bourrin », potache et bien sûr très masculin, promouvant parfois la fraternité, comme dans cette publicité pour une bière australienne (2e vidéo à partir du haut).
Enfin, au Japon, la publicité peut être complètement délurée voire parfois improbable. Mais les japonais adorent les publicités drôles ou remplies d’effets spéciaux comme par exemple la campagne Fanta.
On pourrait ici déceler un concurrent de la publicité anglaise… Mais sans la subtilité britannique.
La publicité anglaise ? Yes please !
La publicité anglaise possède tous les ingrédients qui nous donnent envie de la regarder même si l’on déteste la pause publicité durant un bon film. Elle a su allier les ingrédients nécessaires pour la rendre attrayante à nos yeux : humour, créativité, et originalité. En réalité ce qui la rend bien plus intéressante, c’est qu’on ne sait jamais vraiment à quoi s’attendre. Ce remède à la publiphobie est-il importable en France ?
Auteur : Claire Cellario – ccellario[AT]yahoo.fr
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Un article de notre dossier Marketing & International
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(c) ill. Shutterstock – Great Britain flag grunge vintage retro style
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Cet article s’est nourri de ces quelques sources…
- http://www.dailygeekshow.com
- http://www.20minutes.fr
- http://www.culturepub.fr
- http://publigeekaire.com
- http://www.lexpress.fr
- http://www.advertisingtimes.fr
- http://www.strategies.fr


Ele
31 janvier 2017 à 17:28
« ce remède à la publiphobie »… En même temps, monsieur les marketeurs, la publiphobie est-elle réellement une maladie ? N’est-ce pas au contraire le signe que les gens n’ont pas envie de se laisser influencer et d’être seulement considérés comme de simples consommateurs ?
Serge-Henri Saint-Michel
1 février 2017 à 12:27
@Ele : pas faux 😉
Voir d’ailleurs quelques pistes dans notre dossier Consommation : aliénation ou libération ?