Droit et pratiques marketing

Nouveaux noms de domaine : .angoisse ou .opportunité ?

Les 1300 nouvelles extensions de noms de domaines génèreront-elles des angoisses ou des opportunités financières et marketing ?

Les 1300 nouvelles extensions de noms de domaine génèreront-elles des angoisses ou des opportunités financières et marketing ?

Les 1300 nouvelles extensions de noms de domaine génèreront-elles des angoisses ou des opportunités financières et marketing ?

Réponses de notre interviewé Stéphane Berlot, responsable des ventes de la filiale France et Benelux de MarkMonitor.

Quelles sont les raisons ayant poussé l’ICANN à ouvrir de nouvelles extensions ?

J'ai un job dans la com', par Serge-Henri Saint-Michel

En 2012, l’ICANN, l’autorité suprême de régulation des noms de domaine, a délivré le droit de création de plus de 1300 nouvelles extensions.

Les raisons sont simples – il s’agit simplement d’augmenter la compétition et d’élargir le choix. Si auparavant, seules 22 extensions étaient autorisées (.com, .org, .fr, .net, etc.), ce nouveau programme ouvre la voie à une infinité de nouveaux vocables, lesquels peuvent être en relation avec votre marque, votre secteur d’activité, vos services et vos produits, votre localisation ou encore votre communauté. Une véritable révolution dans l’industrie du nom de domaine, tout bonnement qualifiée d’historique par l’ICANN.

Certaines sociétés ont profité de cette occasion pour déposer leur propre marque comme extension (.marque). Dans ce cas, elles deviennent propriétaire de leur extension et du même coup deviennent leur propre registry (sociétés commerciales agréées par l’ICANN qui maintiennent une base de données où sont regroupées certaines informations sur les noms de domaine). Elles pourront de ce fait en contrôler totalement l’accès et le privatiser.

Pour les entreprises et les marques, l’impact financier de ces nouvelles extensions n’est-il pas supérieur aux gains communicationnels probables ?

Stéphane Berlot, responsable des ventes de la filiale France et Benelux de MarkMonitor

Stéphane Berlot, responsable des ventes de la filiale France et Benelux de MarkMonitor

Quel intérêt pour les entreprises ?

Cette ouverture a d’abord pour objectif de leur permettre d’assurer un meilleur positionnement de leur activité sur les moteurs de recherche grâce à des extensions davantage descriptive du contenu du site visité. D’où l’importance de pré-réserver son nom de domaine, sur une catégorie socio-professionnelle particulière comme .assurance, .business, .avocat. Mais surtout, les entreprises bénéficient d’un intérêt stratégique et marketing en améliorant l’expérience utilisateur, permettant à leur audience et à leurs clients de retrouver facilement et rapidement leurs services et leurs produits.

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Certains verront l’enregistrement de nouveaux noms de domaine comme une contrainte financière, d’autres comme une opportunité. Je pense pour ma part que c’est une vraie opportunité, mais qu’il est difficile encore pour certains de se projeter dans l’avenir. De toute façon, les entreprises n’ont pas trop le choix, le sujet est lancé et elles ne peuvent pas l’ignorer.

Comment les marques et entreprises peuvent-elles se protéger du domain name squatting ?

Même si aucune société ne peut se permettre d’enregistrer sa marque dans chaque nouvelle extension, la plupart des entreprises vont devoir revoir leur approche sur la protection des marques et passer d’une stratégie d’enregistrement de noms de domaine défensive, au contrôle d’un espace de noms de domaine plus vaste, afin de déceler les utilisations abusives.

Pour se protéger, les entreprises ont plusieurs possibilités. Enregistrer de nouveaux noms de domaine, faire du blocking ou bien surveiller ses marques pour ces nouvelles extensions. Les marques vont devoir développer une stratégie pour équilibrer risques, opportunités et contraintes budgétaires.

Moins cher que l’enregistrement d’un nom de domaine, le système de blocage (« blocking ») permet aux titulaires d’une marque de mettre l’enregistrement en attente et de les protéger ainsi pendant cinq à dix ans. Mais il y a urgence car cette procédure n’est possible que durant la période de Sunrise (période de 30 à 60 jours pendant laquelle le détenteur d’une marque à la priorité pour enregistrer un nom de domaine sur une nouvelle extension). Malheureusement, le blocking n’est proposé que par quelques gros registries.

La mise en place d’une surveillance des noms de domaines est également indispensable pour pouvoir surveiller l’ensemble du spectre et agir rapidement en cas de problème. Pour nous, les noms de domaine sont des actifs essentiels à l’entreprise, qui exigent une protection 24 h/24.

A quel prix se protéger ?

C’est très difficile de répondre à cette question car il n’y a pas de réponse unique. Pour nous, la protection doit être vue comme une assurance. C’est toujours en cas de problème que l’on se rend compte que cela n’a pas de prix.

Que faire après la période de sunrise pour contrer le domain name squatting concernant ces nouvelles extensions ?

Après la période de sunrise, si vous n’avez pas enregistré de noms de domaine pour vos marques c’est le chacun pour soi. Premier arrivé, premier servi. La seule façon de surveiller le cybersquatting, sera de mettre en place une surveillance des noms de domaine.

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Liste des nouveaux gTLD : http://www.icann.org/en/about/agreements/registries

(c) ill. Shutterstock – Manager looks for new business and opportunities

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