Comment les entreprises de cosmétiques arrivent-elles aujourd’hui à répondre à des demandes de plus en plus variées des consommatrices ? Quels sont les outils mis en place ?
Pourquoi accordons nous tant d’importance à notre physique ? Depuis quelques années, le culte du corps et de l’esthétique a pris une place considérable.
Le corps n’a jamais autant été médiatisé. La mode est à la beauté et au relooking.
La beauté physique a évolué au fil des années mais a toujours fait référence à un certain statut social et, cela, partout dans le monde. En Chine par exemple, plus une femme aura la peau claire, plus elle sera perçue comme aisée. A l’inverse en France, pour les femmes, avoir un teint plus foncé est signe de bonne santé.
La France est l’un des premiers consommateurs de cosmétiques au monde. Chaque année, de nouveaux produits plus performants apparaissent sur le marché. Nous souhaitons préserver une peau jeune, gommer nos imperfections, redonner un air nouveau à notre visage, pour se sentir mieux dans sa peau.
C’est aussi vouloir ressembler aux « stars », aux mannequins de publicités et attirer le regard des autres.
Aujourd’hui, les marques de cosmétiques doivent répondre aux exigences et attentes des consommateurs connectés (dont 70% achètent en ligne et 60% s’informent en ligne) ; nous sommes à la recherche d’efficacité rapide, de résultats concrets et visibles.
Face à cette tendance, nous assistons à la mise sur le marché de nouveaux outils cosmétiques.
Le lancement d’objets connectés cosmétiques : diagnostic et prescription digitale
Des grandes marques de cosmétiques utilisent d’ores et déjà des objets connectés, L’Oréal avec son application « Make Up Genius ». Yves St Laurent et les Google glass, permettant aux maquilleurs de filmer leurs gestes lors de sessions « make up » et d’envoyer par la suite les vidéos aux clientes.
Plusieurs marques se sont également lancées dans la production d’objets connectés. C’est le cas d’Yves Rocher avec ses vitrines connectées, de l’Oréal et son distributeur futuriste mais aussi d’Ioma Link et son scan de peau via une machine connectée.
Ces objets permettraient de bénéficier de résultats efficaces et chiffrés.
Des cosmétiques connectés pour des résultats scientifiques
De nombreuses femmes dépensent des sommes considérables pour leurs produits cosmétiques. Lorsqu’elles achètent un produit non adapté à leur peau, elles sont déçues et ne se fient plus à la marque, se plaignent du produit et des conseils donnés par les vendeurs.
Pour répondre à cette situation, une entreprise française a imaginé un cosmétique connecté, le « Phi ».
Produisant des résultats scientifiques fiables, le « Phi » composera des soins personnalisés pour tous types de peaux.
En passant simplement la main sur un dôme thermosensible, l’appareil établira un diagnostic de notre peau (neutre, sèche, grasse), puis un composant de 9 sérums sera ensuite préparé dans différents flacons du nom de « shuttle ».
En prenant compte des conditions environnementales (pollution, humidité, température), des soins pourront être composés matin et soir. Le« Phi » nous informera également du niveau de sérum restant et se nettoiera automatiquement tous les jours.
Les femmes seront-elles prêtes à investir dans un tel objet au service de leur esthétique ?
« Phi » ne sera pas le seul détecteur de pigment de peau sur le marché, la marque Ioma, elle aussi a créé un cosmétique connecté.
Ioma, marque de cosmétique de luxe, a créé en 2014, un petit laboratoire digital présent dans plusieurs boutiques comme Marionnaud ou Beauty Success.
Après 5 ans de recherche, Ioma propose un soin personnalisé à partir d’une analyse microscopique des 5 états de notre peau : le taux d’hydratation, les ridules, les rides et la fermeté, l’activité bactérienne, les taches pigmentaires.
Cette machine est équipée de 8 seringues en verre haute résistance, de 50 capteurs d’analyse et de dix moteurs miniaturisés, elle permet de doser les sérums au millilitre près.
En à peine 3 minutes, un diagnostic complet est effectué, un flacon de 50 ml de sérum se remplit face à la cliente et une vendeuse lui prescrit les soins Ioma adaptés.
Un coffret sur mesure est réalisé pour la cliente et toutes les informations récoltées par la machine sont enregistrées sur sa carte de fidélité Marionnaud, pour si elle le souhaite, avoir un aperçu de l’amélioration de sa peau quelques mois plus tard.
Des marques utilisent également des vitrines et distributeurs connectés pour permettre aux utilisatrices de bénéficier d’une représentation en temps réel des cosmétiques sur leur peau.
Des distributeurs connectés, de nouvelles expériences pour les consommateurs
L’objectif des marques est de développer les ventes en fidélisant la clientèle, en lui faisant gagner du temps et en facilitant l’achat des consommateurs. Il s’agit aussi de les attirer en créant de l’interactivité et des approches innovantes pour susciter l’attention du public.
L’Oréal a choisi un emplacement stratégique pour communiquer et vendre ses produits. C’est dans une station de métro New-Yorkaise que la marque installe un distributeur digital. D’après l’étude anglaise Debenhams, 70% des femmes se maquillent dans le métro, L’Oréal en profite pour les inviter à tester des produits, les acheter sur place et les appliquer par la suite dans le train.
En se positionnant face au distributeur, le miroir détecte les couleurs portées par la personne et propose une sélection de produits (vernis, rouge à lèvre, fard à paupières, de 5 à 8 euros) adaptés à son look. Une fois le produit payé, la cliente le récupère au bas du distributeur.
Les consommatrices de cosmétiques ont régulièrement une certaine anxiété face au discours des vendeurs qui font tout pour vendre leurs produits. L’arrivée de ces nouveaux objets connectés de cosmétiques sur le marché apportera des réponses réelles, précises, personnalisables et innovantes à ces utilisatrices.
Les objets connectés et les technologies digitales offrent à l’industrie de la cosmétique de véritables relais de croissance. D’abord, grâce à l’opportunité sans précédent de récolter et traiter de riches bases de données désormais accessibles en temps réel. Ensuite, grâce à la création d’objets et équipements de diagnostic et de prescription de produits.
L’enjeu est de taille car il ne s’agit pas seulement de moderniser les techniques de marketing et de communication mais surtout de trouver des leviers de croissance dans un contexte de marché difficile.
Auteure : Alexia Hennaut
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Un article de notre dossier Marketing des objets connectés
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(c) ill. Shutterstock – cosmetic cream, anti aging serum and rose petals