Si demain tous les objets pourraient potentiellement être connectés, ils devront surtout et avant tout apporter une nouvelle promesse aux consommateurs…
La principale promesse qui semble se détacher aujourd’hui est celle d’un objet qui facilite le quotidien et apporte un service plus qu’une simple fonction. L’objet connecté, simple gadget, ne pourra pas trouver de pérennité. S’il veut perdurer, il devra prouver sa valeur de façon claire et objective face à des consommateurs de plus en plus exigeants.
Alors, les objets connectés s’inscrivent-ils dans un changement évolutif, c’est-à-dire « qu’ils suivent la norme », ou dans un changement révolutionnaire, profond et irréversible ?
Selon Cisco, 99,4% des objets connectables ne sont pas encore connectés : il existe donc encore un fort potentiel de croissance sur ce marché.
Fort potentiel car les objets connectés entrent en résonance avec le mode de vie de la population – et donc de leurs utilisateurs.
Caractérisé de « mutation sociologique, le phénomène social de l’hyper connectivité est également renforcé par l’émergence d’un nouveau mouvement provenant des États-Unis : « Le quantified-self ». Cette notion se définie par la collecte et l’utilisation d’informations personnelles. Cette tendance s’harmonise avec tous les objets connectés, leur donnant une fonction à la fois ludique et pratique. Les consommateurs en raffolent.
Un nouvel essor économique découle du développement de ce marché. Les sociétés telles que Withings (Smart baby monitor) ou encore Nike (Montre Nike+ SportWatch) croient profondément en l’avenir de ces objets. Le marché ne pourra alors que progresser et les demandes s’accroître. Cette évolution de la demande devrait ainsi permettre un développement de l’offre.
Xerfi estime que le marché des objets connectés pourrait atteindre une valeur de 500 millions d’euros en 2016 en France ce qui aurait pour conséquence la création d’entreprises et de nombreux emplois.
Le développement des objets connectés est fortement encouragé par l’augmentation d’achat des Smartphones et des tablettes.
Certes le phénomène se développe rapidement mais pour autant la méconnaissance à son sujet demeure. D’après une enquête réalisée par Havas media : 81% des internautes (15-49 ans) aurait déjà entendu parler des objets connectés mais seulement 55% d’entre eux sont capables de les définir. Le concept reste donc flou pour la moitié des internautes certainement dépassés par la rapidité de développement de toutes ces nouvelles technologies.
Mais l’émergence des objets connectés peut également entraîner une certaine lassitude de leur part. Que ce soit en raison de fonctionnalités similaires ou par leur utilisation désuète journalière. Si l’appareil ne se fond pas dans une utilisation quotidienne, alors l’objet connecté ne satisfera pas l’utilisateur qui s’en lassera rapidement et ce dernier risque de rester au rang des « gadgets ».
Côté juridique, le contexte des objets connectés est encore instable. L’Union Européenne est en pleine réflexion sur le cadre juridique encadrant la collecte, le stockage et le traitement des données personnelles. De plus, la réorganisation du Parlement et de la Commission Européenne au cours de l’année 2015 risque de ralentir le processus.
« Mon objet connecté ? Toujours présent, jamais gênant »
Les consommateurs affichent dorénavant de plus en plus leurs différences, tant du côté de leurs expériences d’achat qu’au travers leurs expériences produits.
J’ai réalisé un rapide questionnaire sur les objets connectés que j’ai partagé auprès d’une cinquantaine de personnes. En voici les 2 principales informations :
- Lorsqu’il s’agit de choisir un objet connecté, les consommateurs privilégient, en premier lieu : la performance du produit.
- La moitié des répondants n’ont pas d’objets connectés car elle ne voit pas l’utilité d’en détenir un.
Jacques Poly, directeur innovation chez Atos Wordline a analysé le nouveau comportement des consommateurs : “Derrière un objet connecté pour le consommateur, il faut comprendre un objet facile, rapide et fun. On ne va pas lui faire gagner de l’argent mais du temps, de la rapidité et dans un environnement fun où l’objet disparaît face au service.”
D’après Goldman Sachs, l’adoption des objets connectés s’effectueraient en 5 phases*…
Les bracelets connectés ou les T-shirts intelligents sont les premiers types d’objets connectés adoptés par les utilisateurs. Suivent ensuite les voitures connectées et les maisons intelligentes. Arriveront, enfin, les villes connectées et l’internet de l’industrie (transports, santé…).
Quel que soit le secteur, les idées ne manquent pas. Dès que les modèles économiques seront viables, davantage de services seront mis à disposition des utilisateurs à travers toute sorte d’objets du quotidien.
Les consommateurs rechercheront toujours plus d’expériences dans leurs parcours d’achat, de façon plus proche et personnalisée. Mais le respect de la protection des données est pointé du doigt : cette transmission en flux continu, perçue comme inquiétante, est un frein pour les consommateurs.
Tous ces objets connectés ne vont-ils pas trop loin et trop vite ? N’y a-t-il pas derrière cet engouement un réel danger pour la société de demain ?
Auteure : Chloé Bruet
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Un article de notre dossier Marketing des objets connectés
Aller plus loin…
- Elaee
- Fnac
- Capital
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- Le Parisien
- Kpratique
- Maison intelligente magazine
- Stuffi
- Skema
- Web des objets
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