Le marché de la rencontre devient un « marché support », générant de nouvelles opportunités de business, comme le coaching en séduction.
côté marketing, le coaching séduction même si le sujet est à la mode demeure un micro-marché
Remy, coach en séduction chez Become in Seduction, répond en exclusivité à nos questions !
Réponses à lire en parallèle de nos articles sur Coachs en séduction et marketing.
Quelles sont les cibles de ce marché ?
Le profil est très large. De 18 à 60 ans. En moyenne, c’est 25 ans. Tous les profils sociaux professionnels sont représentés. De l’ouvrier chez Renault à l’ingénieur Télécom chez Free en passant par le médecin en pédiatrie. Tout le monde est touché par la solitude et met un point d’honneur à réussir sa vie sentimentale. La plupart du temps, ce sont des personnes sensibles qui reviennent de loin. Souvent timides et maladroits, ils cherchent à rattraper leur retard. Ils ont accumulé beaucoup de frustration et un vrai sentiment de ras-le-bol. Ils viennent donc tout apprendre de la séduction et des femmes. Gagner en indépendance et en autonomie. Générer plus de rencontres. Avoir plus d’histoires. Plus de sexualité. Puis dans un deuxième temps pour les plus courageux, une dynamique de développement personnel peut se mettre en marche. Ils dévorent les livres sur le sujet, s’inscrivent à des formations complémentaires, rédigent des articles, ouvrent des blogs et parfois deviennent coachs.
A propos du coaching relationnel pour les femmes, mes clients sont des hommes. Difficile de vous répondre. Par observation et enseignement de la vie, les femmes sont plus enclines à travailler sur elles-mêmes, il y a un peu plus d’avenir selon moi. Maintenant économiquement, j’ai des doutes. Le coaching séduction même si le sujet est à la mode demeure un micro-marché. Il doit représenter à tout casser 600.000 euros de chiffre d’affaires réparti entre tous les acteurs et ils sont beaucoup maintenant. L’un des meilleurs vendeurs de coaching séduction faisait à peine 190.000 euros de CA en 2010 (en SARL et hors charge), l’époque faste dopée par le phénomène de mode aux États-Unis. Un coach séduction peut gagner entre 500 à 4000 euros par mois pour les plus visibles (je suis dans cette tranche). Pas de quoi pavoiser en réalité. Bref, on ne fait pas fortune dans ce métier et mieux vaut ouvrir une pizzeria [sourire]. J’ai personnellement une autre activité de production audiovisuelle à coté en tant que journaliste animateur. Le coaching séduction demeure une passion rémunératrice certes mais pas réellement un métier à temps plein. Je ne l’ai jamais voulu. Vivre de la séduction à 100% n’est pas très sain selon moi.
Quels sont les objectifs du coching en séduction ?
Le but du coaching séduction s’apparente à un rôle d’éducateur. En réalité, ni la société, ni l’école ni nos parents ne nous enseigné les rouages de la communication garçon / fille. C’est bien dommage alors que tout est communication et tous les problèmes sociétaux découlent la plupart du temps d’une mauvaise communication entre un émetteur et un récepteur.
Le rôle du coach séduction est de transmettre des connaissances, des réflexes, une méthodologie pour devenir plus à l’aise avec les femmes. Plus crédible et sexué je dirais même. Les limites au coaching sont celles de l’élève. Nous donnons à l’élève les outils, va-t-il s’en servir par la suite ? Le coaching séduction n’est pas une méthode miracle, il y a un gros travail nécessaire pour la personne en quête de lui-même. Il doit le savoir en venant à nous. En général, l’élève vient pour rattraper le retard. Donc oui clairement oui, il vient au début pour se forger de l’expérience et conquérir les femmes. On apprend beaucoup des femmes, de l’amour et de la sexualité. Un homme qui n’a pas fait l’amour avec plus de 10 femmes dans sa vie peut difficilement comprendre et connaître les femmes. Les élèves qui viennent à nous cherchent à se dépasser pour se sentir en paix et trouver par la suite l’âme sœur. Tout est bien qui finit bien. Pour les couples, j’interviens rarement. Ce n’est pas mon profil de client.
Pour finir, la différence entre coaching séduction et thérapie : la thérapie a une ambition bien plus vaste, longue et coûteuse de réconciliation et d’acceptation de soi. J’ai personnellement suivi une analyse sur divan pendant 6 ans pour me comprendre en profondeur. Le coaching séduction n’a aucune prétention de soulager les névroses ni même libérer quelqu’un de ses tourments lointains. Il vient juste donner des ficelles pour séduire les femmes. Point et c’est déjà beaucoup vous me direz. La thérapie analytique par exemple travaille les profondeurs de l’être et sa matrice globale, le coaching séduction sa surface. Ce sont deux routes. Deux ambitions.
Le concept est importé des USA, qu’avez-vous eu à adapter dans un pays réputé pour ses « French lovers » ?
La France a toujours cultivé une admiration pour les États-Unis. A la fin des années 90, la naissance sur internet de la communauté underground de la séduction initiée par le coach Mystery et relayée par le Best-Seller de son élève Neil Strauss « The game » a envoyé un signal fort en France et en Europe. A cette époque, on était tous bercé par le film Fight club
. Le « Game » (NDLR : la drague, la séduction) s’est inspiré du même modèle d’une bande de mecs reliés entre eux par la même passion et s’échangeant des astuces. Dans notre cas : la compréhension des femmes. Outre le coté un peu romancé du livre « The Game » , Mystery a eu le talent de vulgariser un sujet opaque pour beaucoup d’entre nous en décortiquant les mécanismes de la séduction. Baptisant chaque étape et acte pour des appellations incompréhensibles pour monsieur tout le monde : numclose (prendre le numéro), kissclose (embrasser), fuckclose (faire l’amour), ljbf (restons amis). Il a su mettre des mots sur des ressentis et par son charisme gagner l’adhésion de beaucoup. C’est ça la grande invention. Le reste, d’autres avant avaient travaillé le sujet. Casanova, Kierkegaard, Alain Soral dans les années 80. Pour le reste, les « French lovers » ont fait le travail comme des grands !
La plupart des coachs en séduction sont jeunes et… célibataires…
Vous avez raison, les coachs sont souvent jeunes. Mais on s’identifie plus à coach de 25 ans ou 30 ans qu’un coach de 60 ans. Pour le statut de célibataire je ne sais pas. J’ai personnellement quelqu’un même si je pense être maintenant le coach le plus vieux de la première génération dans la communauté. Peut-être une question de marketing, un coach célibataire donne l’impression d’être toujours en chasse et flatte son public. Comme le leader d’un boysband qui se dit toujours célibataire.
Pour être coach doit on soit même avoir été coaché ?
Non pas forcément. J’ai personnellement tout appris par moi-même. J’ai beaucoup lu et je suis parti sur le terrain appliquer mes connaissances. De là, j’en ai dégagé une méthode et un enseignement. Une patte. Un coaching efficace et humaniste à la fois. C’est tout un art et j’adore transmettre.
Comment devient on coach ?
En décidant un jour de vouloir aider et transmettre justement. En faire profiter les autres. C’est souvent la suite logique d’un parcours personnel. Ouvrir un site et proposer des ateliers. C’est pas compliqué, il faut selon moi vouloir aider et aimer les gens. Après il faut faire attention. Certains coachs séduction sont en réalité des acteurs ratés. Ils cherchent plus la lumière et les passages télé que se consacrer vraiment aux autres. C’est la raison pour laquelle, le coaching séduction est une de mes activités parmi d’autres. Je ne voulais pas en faire un métier à temps plein.
Quelle place pour l’éthique sur ce marché ?
Nota : certains sites qui proposent de vous former pour devenir coach font payer des entretiens préalables
Une belle escrocrie. On devient coach séduction naturellement à la suite d’un itinéraire personnel et parce qu’on éprouve le besoin d’aider et faire la passe. Il y a un moment, on le sait. C’est en nous et pas besoin de suivre une formation. De deux, ce type de formation est purement mercantile d’autant que le marché du coaching séduction est misérable. Beaucoup d’offres et peu de demande et je parle de Paris. Vous imaginez à Angoulème ou Saint-Malo !
Je pense que certaines personnes malveillantes cherchent simplement à faire croire à un monde merveilleux alors qu’il n’en est rien. Même chose pour la formation au relooking. Le marche est cuit et saturé. Je tiens aussi à rappeler que 80% des coachs séduction sont installés à Paris, capitale de l’amour et loi du nombre oblige.
Devenir coach séduction à Béziers ne sert pas à grand chose par exemple si ce n’est peut être donner un titre et flatter les égos. Beaucoup de vent.
…Et côté déontologie ?
En matière de déontologie, chaque coach à la sienne dans un univers très peu réglementé. Pour parler de mon agence, le respect est la règle numéro 1. Respect de la personne et son libre arbitre, respect dans l’enseignement et l’écoute, respect dans l’accompagnement. La bienveillance aussi me semble nécessaire. Pour les dérives, oui en effet l’histoire a montré qu’un coach a vite fait de se prendre au sérieux et s’inscrive dans le rôle du gourou digne d’une secte. Avec au programme : humiliation en public d’un élève en séminaire, autoritarisme à outrance, pression commerciale. Le mal est partout. Pour la vente pyramidale, certainement encore de la malveillance, je ne sais pas mais cela ne m’étonne pas.
Les sites de rencontre, miroir aux alouettes ou réel levier pour la rencontre ? En quoi vos conseils pour séduire en ligne améliorent-ils l’expérience utilisateur de ces sites ?
Pour les sites de rencontre, j’en pense que du bien. Ca permet de sociabiliser voire plus si affinités. Dans ce monde de solitude et d’isolement, c’est très bien. J’ai moi même essayé pour ne pas mourir idiot et ça marche plein pot. Je n’ai pas tellement de mérite avec mon background. Alors certes la première rencontre est moins authentique qu’une rencontre spontanée en rue ou au Monoprix du coin par exemple mais le résultat au final reste le même.
Toutefois ce n’est parce que vous faites des rencontres en ligne qu’elles seront récompensées d’un résultat. La plupart des hommes ne connaissent pas les règles de la séduction et connaissent peu de chose aux femmes. Ils pensent naïvement parfois qu’un diplôme, un bon boulot, une belle voiture peut suffire pour séduire. Certes ils auront des rencontres mais au final il n’y aura rien au bout. Donc voyez-vous un jour ou un autre, il faut apprendre les règles, s’y intéresser. Notre plus grand richesse, c’est nous-même par la création de soi. Il faut investir sur soi. Pour mes conseils de séduction en ligne, ils donnent déjà les erreurs à ne pas commettre et c’est déjà beaucoup. En ligne, si vous parvenez à être normal, sympa et pas trop bizarre, vous aurez des rencontres. Mais je persiste à le penser, les gens ne se parlent plus dans nos sociétés, la rencontre en ligne est par conséquent une soupape. Je connais beaucoup d’amis qui vivent en couple suite à une rencontre sur Adopte par exemple. C’est devenu normal et limite à la mode. Il y a 10 ans, c’était pas la même chanson.
Meetic vient de lancer il y a quelques mois les « soirées Meetic », pensez-vous que ce soit le signe du déclin de ces sites ou une évolution normale de ce type de service ?
Pour Meetic, certainement une diversification et une activité complémentaire à la rencontre en ligne. Cela ne change en rien a leur coeur principal de métier. La rencontre en ligne a de beaux jours devant elle et je ne vois aucun déclin en perspective sauf évènement majeur de société. Un nouveau mai 68 par exemple et une redistribution des cartes dans le comportement de la relation homme/femme.
Que pensez-vous du livre misère-sexuelle.com qui explique que les sites de rencontres ne sont qu’un réceptacle à névrose ?
Pour votre invitation à la réflexion sur la névrose, on l’est tous un peu vous savez ! Et moi le premier. J’ai rencontré des gens très bien en ligne, comme des gens agités du bocal dans la réalité. Je ne pense pas qu’on puisse généraliser de la sorte. On vit dans un monde complexe et mondialisé vous savez où la peur est très présente en chacun de nous. On a vite fait de juger autrui et laisser peu de place à l’autre. Je l’observe tous les jours.
Je pense qu’on a beaucoup à apprendre des autres non pas dans la compétition mais dans la coopération. Que ce soit en ligne ou dans la réalité, l’autre est une chance de grandir et s’améliorer.
Lire notre Dossier Marketing des sites de rencontres


Rémy bis
29 juin 2013 à 22:20
Par rapport à l’escroquerie, je pense à un certain Hannibal, qui crèche sur un site connu sur la séduction en racontant des exploits dignes de James Bond dans les quatre coins du monde. On ne sait pas ce qu’il fait pour être aujourd’hui à Kiev, hier à Rome et demain à Hong Kong et en plus avoir le temps de draguer.
En explorant un peu j’ai découvert qu’il est coach lui-même et qui prend des sommes faramineuses pour ses conseils.
remy becomein
1 juillet 2013 à 10:27
C’est du flanc. Personne ne gagne des fortunes dans le coaching. Beaucoup d’offres peu de demande. Beaucoup d’agitation.
Stephanie Walter
3 juillet 2013 à 6:40
« Ca permet de sociabiliser voire plus si affinités. » Je partage votre avis mais le problème se repose surtout dans le fait que ces sites de rencontre, site de chatroulette sont devenus des produits de marketing au lieu d’être avant tout un réseau de rencontre. Certes, les coachs ne gagnent pas beaucoup mais espérons que dans les mois qui suivent les demandes vont s’amplifier.
Julie
31 mars 2014 à 17:45
APPEL A TEMOINS
Dans le cadre de l’émission familiale « C’est ma vie », présentée par Karine Le Marchand sur M6 tous les samedis, nous recherchons des
témoignages de personnes correspondant au profil ci-dessous :
– Complexé(e), vous souhaitez reprendre confiance en vous et trouver l’amour
Vous avez envie de partager votre histoire, n’hésitez pas à me contacter:
Julie au [Julie, la modération vous a évité d’être submergée d’appels ;]
A bientôt
Serge-Henri Saint-Michel
31 mars 2014 à 20:10
@Julie : Et bonjour à Karine Le Marchand qui fait son shopping sur Marketing Professionnel.
Avec, peut-être, une petite erreur de ciblage…
Harris Patrick
14 septembre 2016 à 15:28
j’ai formé des dizaines de coachs en séduction dans ma carrière, depuis 1992. Certains vivent très bien de ce métier passionnant. Quand on veut être performant dans un métier, il est nécessaire d’être compétent, ce qui peut passer par une formation. Avec une comparaison certes sujette à caution: Demanderiez vous des conseils à un juriste qui n’aurait pas fait d’étude? Demanderiez vous des conseils à un coach en séduction qui s’est construit « tout seul » ? Il est vrai que certains (rares) coachs n’ont pas suivi de formation mais, en travaillant longtemps et beaucoup, parviennent à réussir. Ma formation permet de gagner beaucoup, beaucoup de temps. D’autres coachs, par manque de compétence et donc de client (les clients ne sont pas stupide!) clament que le marché du coaching est en régression. C’est évidemment faux. il y a 18 millions de célibataires en France, un marché colossal pour celui qui maîtrise son sujet.
Bien entendu, je n’ai aucune animosité envers Remy qui, par ailleurs, (je l’ai eu quelques fois au téléphone), me parait très sympa, et je le comprends : Il n’a pas réellement réussi dans son métier de coach et il a préféré prendre une autre route professionnelle, et puisqu’il ne s’est jamais formé à la séduction autrement que par ses propres moyens, il parle d’escroquerie. Ce n’est pas vraiment agréable à lire mais c’est tout à fait légitime.
Ceci dit, pour ceux qui restent dubitatifs, ils ont la possibilité de jeter un oeil sur des sites spécialisés (cliquer « devenir coach seduction » dans google). (Mais attention aux franchises !)
Excellente continuation à vous
Patrick Harris
remy
27 janvier 2017 à 17:54
Salut Patrick,
J’ai passé 5 ans formidable. J’ai coaché beaucoup de gens.
J’ai gagné de l’argent.J’ai le sentiment d’avoir réussi.
Simplement la vie est courte, j’aime exercer plein de métiers et j’ai plus d’ambition, c’est tout.
J’ai ce talent alors j’en profite. Pour info, nous avons déjeuner ensemble (pour la vérité). Rémy P
Serge-Henri Saint-Michel
28 janvier 2017 à 13:17
@Rémy : Merci d’alléger l’autosatisfecit 😉
Ces colonnes n’ont pas vocation à vendre l’expertise de tel ou tel. Du moins pas aussi commercialement, visiblement et hagiographiquement.
remy
29 janvier 2017 à 17:39
Bonjour Serge,
Je n’ai rien à vendre n’ayant plus d’agence. Juste rétablir la vérité.
Bon week end.