Comment développer la notoriété, la visibilité et la réputation en ligne des opérateurs de tourisme ? Comment converser avec les internautes prospects et clients dans un univers fortement concurrentiel, même lorsque que l’on est une PME touristique ?
Réponses avec notre interviewé, Christian Mantei, directeur général de Atout France.
Quels sont les points clés du développement de la visibilité en ligne des opérateurs de tourisme ?
Les points clés du développement de la visibilité en ligne des opérateurs de tourisme sont les mêmes que pour toute politique d’optimisation en ligne :
- Refléter la vraie nature de son offre ou de son territoire, en mettant en exergue ce qui est unique, différenciant ;
- Rédiger des contenus pour les marchés et cibles attendues (pas des traductions de sites web) ;
- Profiter de cette segmentation pour donner à voir différemment : les clientèles captives et régulières sont intéressées par des sites/musées/offres moins exposées alors que les primo voyageurs cherchent les « highlights » français (Paris, Cannes…) ;
- Tenir compte des préoccupations ou questions clés de certaines cibles (horaires, services, prise en charge des enfants, marées, informations pratiques…) ;
- Donner de la visibilité par une politique active sur les réseaux sociaux ;
- Entretenir le lien de manière simple en permettant à chaque internaute de vous suivre (flux RSS, blog…) ;
- Optimiser sa présence dans les moteurs de recherche ;
- Respecter les basiques en matière d’ergonomie et de navigation et simplifier le design.
Dans votre secteur, que recouvre la notion d’influence ?
Dans le tourisme, la notion d’influence repose sur des notions qui vont au delà de la communication « corporate » : Depuis toujours et encore aujourd’hui, les conseils des amis et de la famille exercent une influence sur le choix des vacances ou d’une nouvelle destination. Avec les réseaux sociaux, cette influence s’est très fortement accentuée car elle intervient à présent dans toutes les phases de la consommation touristique : avant (au moment du choix), pendant (quand on consomme) et après pour échanger les avis et croiser les expériences.
L’influence est très large car elle est issue de toute part, depuis les professionnels jusqu’aux clients eux-mêmes. En France, 20% des Français partis consultent les réseaux sociaux dans la préparation de leur séjour.
Comment entrer en conversation avec les internautes-voyageurs ?
Il faut d’abord être soi-même, montrer ses actifs et ne pas tromper.
La publication de Atout France « Réseaux et médias sociaux dans le tourisme » est remplie d’exemples en ce sens qui montrent combien on ne peut induire en erreur et surévaluer son offre sous peine d’un « retour de bâton » immédiat.
Gardons en tête que la question du suivi et de la gestion des médias sociaux ne se pose plus car les consommateurs maitrisant le web 2.0 vont devenir légion. A moyen terme, la génération Y (personnes nées entre 1980/1990 et 2000) aura le réflexe immédiat de s’exprimer, en bien ou mal, d’interpeller, d’interagir avec une marque, une destination, un produit. Ils ont même conscience du poids et de l’influence qu’ils représentent.
Les contenus doivent être adaptés en fonction des différents leviers existants, en veillant à la présence de contenus originaux et/ou à forte valeur ajoutée ; par exemple :
- Facebook : il est un lieu de ralliement pour tous les touristes. On y poste photos, informations, vidéos, voire si possible des contenus exclusifs. On encourage les débats, partages d’expériences, témoignages ;
- Twitter : Pour suivre en temps réel toutes les actualités du territoire ou de l’offreur ;
- YouTube ou Daily Motion : Pour poster les vidéos, susciter des interviews d’exploitants touristiques des reportages, des films décalés avec possibilité de s’abonner pour ne rien manquer des actualités ;
- TripAdvisor : Pour enrichir les sites Internet des destinations et optimiser la visibilité des hébergements, en en exploitant leurs leviers spécifiques (avis, widgets)
- Blogs et forums dédiés au tourisme : Pour animer les communautés internationales amatrices de la France sous toutes ses formes.
Atout France conduit naturellement des actions ciblées sur différents réseaux et médias sociaux dans le monde entier, dont certaines ont été primées en Asie notamment : Le « Serious gaming » au Japon, l’opération « Top French Cities » en Corée du Sud, « La France Romantique » en Chine, en sont quelques exemples.
Les PME du tourisme sont-elles dimensionnées pour gagner cette lutte de visibilité, d’influence et de création de trafic ?
De manière inégale sans doute : les plus grandes entreprises sont aguerries mais les moyennes ou petites sociétés ont parfois besoin d’être plus sensibilisées au web et à l’e-réputation. C’est tout le sens de l’ouvrage publié par Atout France mais aussi des initiatives diverses menées en France par les CCI ou autres acteurs du développement.
Cela étant dit, les évolutions vont vite, le web est aujourd’hui le support d’expression et de médiatisation le plus utilisé dans le monde ! Et en réalité, les réseaux sociaux ne présentent que des avantages en marketing multi canal : ils sont une manne d’audience, ils peuvent représenter un levier de fidélisation, ils favorisent la visibilité, ils permettent de gérer la relation client, ils sont une source d’inspiration, de séduction, ils livrent des indicateurs d’e-réputation, ils contribuent enfin à optimiser le référencement naturel grâce aux « likes », « retweets » les « +1 » etc. Difficile de ne pas être en phase avec ce marketing.
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(c) tétière : Hôtel Val Baussenc, Provence, France
(c) photo Christian Mantei – @O.GOMBERT
Yannick Bouvard
8 juillet 2014 à 8:15
C’est probablement dans le tourisme qu’il existe les plus grandes opportunités de développement grâce aux réseaux sociaux et au web en général. Si les acteurs sont passionnés, ils n’auront pas de mal à mettre en place une stratégie payante. Souvent le problème reste le temps, car même si cela marche, il faut y consacrer du temps qu’on ne consacre pas à son établissement.
Isabelle Lebreton Duval
22 juillet 2014 à 17:05
Problème de temps effectivement mais aussi la plupart du temps d’expertise car il est très compliqué d’avoir, en interne, les compétences en réseaux sociaux, en référencement naturel ou payant, bdd…stratégie digitale. Mais les agences web marketing sont là et [précision de la marque supprimée par la modération], en particulier, très présente depuis 10 ans dans le domaine du e-tourisme (institutionnels et privés). A dispo