Paroles d'experts

Vive la crise économique !

La crise économique peut être salutaire pour les États, mais aussi pour les contribuables et investisseurs

Sous ce titre quelque peu surprenant, il me semble pertinent de revenir sur certains discours que j’entends ici ou là et clarifier certains points.

La crise touche aujourd’hui les États qui ont vécu à crédit pour refuser de faire les réformes structurelles nécessaires, et dont une bonne partie des personnes intéressées (banque centrale européenne, journalistes, banquiers, dirigeants d’entreprise, contribuables, citoyens….) indiquent depuis des lustres que cela doit cesser.

La crise économique peut être salutaire pour les États, mais aussi pour les contribuables et investisseurs
J'ai un job dans la com', par Serge-Henri Saint-Michel

La crise économique peut être salutaire pour les États, mais aussi pour les contribuables et investisseurs

En effet, à titre de comparaison, lorsqu’une entreprise fait des pertes, le dirigeant la restructure : cession ou arrêt des activités non rentables ou non stratégiques, et diminution des coûts fixes. Ceci permet ensuite à cette même entreprise de redémarrer sainement son activité et d’être en croissance. J’ai en-tête LVL Médical par exemple qui était plutôt mal en point il y a 10 ans, et qui a annoncé récemment une croissance annuelle de ses ventes de 9% ; il existe de multiples autres exemples.

Pourquoi cette règle saine ne devrait-elle pas s’appliquer aux États ? J’entends des journalistes, des politiciens, des soi-disant experts dire que la réduction des déficits va casser la croissance. Ont-ils déjà lu un manuel d’économie ou dirigé une entreprise ? Peut être qu’à court terme, la croissance sera négativement impactée, mais ensuite ce sera l’inverse. Il n’est pas possible de faire autrement sinon la faillite guette les États notamment en leur imposant des taux d’intérêt trop élevés, à juste titre car ils représentent un risque pour ceux qui leur prêtent des fonds ; cette évidence était rappelée sans cesse par J-C Trichet aux politiciens durant des années, et pourtant nous entendons encore des personnes médiatiques, les nouveaux « people » nous affirmer le contraire !

Par ailleurs, cette crise a touché les entreprises en 2008 qui ont elle-même restructuré leurs activités et réduit leurs coûts. En outre, elles se sont développées sur des zones de croissance comme le démontrent par exemple les acquisitions réalisées par les entreprises françaises dans les BRIC ; je citerai pour mémoire, SEB, GDF Suez, Vivendi, Total, Axa, Casino…

Ces mêmes entreprises ont depuis fait des résultats financiers tout à fait satisfaisants et ont une bonne visibilité, ont rarement eu autant de trésorerie.

Une crise salutaire

Par ailleurs, seule une crise de cette ampleur aura enfin permis (sans que nous sachions encore le dénouement) de voir ce que signifie réellement « l’Union européenne ».

Adoptez un livre

En tant que contribuable, je pense que cette crise est salutaire pour réduire la dette de l’État : je ne crois pas malheureusement que la dette sera totalement annihilée comme dans les années 70, et j’aimerais également une réduction forte des dépenses de l’État (notamment celles n’ayant aucun impact positif pour la France, comme cela a été démontré par la Cour des Comptes), et pas uniquement des hausses d’impôts…

Pour le conseiller indépendant en gestion de patrimoine que je suis, cette crise permet d’acquérir des actions à un cours inimaginable il y a seulement 3 ans, puisque plus de la moitié des sociétés du CAC40 ont une capitalisation boursière inférieure à leurs fonds propres… donc de bénéficier d’un rendement exceptionnel et pérenne : 10% pour Vivendi, 7,5% pour GDF Suez, 7% pour Axa, et d’investir (je n’ai pas dit spéculer) afin de réaliser une plus-value substantielle dans les années à venir.

En conclusion, la période n’est pas aussi sombre que les people le disent, mais difficile de contrer des idées pessimistes et résignées propres à notre pays.

1111 Citations de Stratégie, Marketing, Communication, par Serge-Henri Saint-Michel
11 commentaires

1 Commentaire

  1. bleines

    17 novembre 2011 à 16:37

    Décidément, la crise fait changer les comportements : nous connaissions la « protection » des locataires dans le domaine immobilier, et de la ceinture de sécurité ou le port du casque pour ne citer que ces exemples, et maintenant, les politiciens et les « people » souhaitent nous protéger (nous empêcher ?) des effets de la cigarette, de l’alcool, du jeu, des médicaments, de l’endettement,……ce processus pourtant semble plébiscité par les citoyens pour leur « bien » uniquement, mais est clairement contraire à la démocratie, et déresponsabilise chaque individu.

    En outre, est ce que les « protections » envisagées sont les plus efficaces ? Je suggère plutôt d’inciter les individus en leur démontrant leur intérêt sur ces sujets au lieu de légiférer en permanence.. Pendant que nous y sommes, pourquoi ne pas obliger par la loi, les individus à faire tant d’heures de sport par semaine, de la méditation ou de changer drastiquement de régime alimentaire? D’après les études réalisées, ceci me semble beaucoup plus pertinent en terme de mortalité (désolé pour le coté sordide :-)) que mettre une ceinture de sécurité ou de délivrer un médicament sur ordonnance…….

    Sur un autre registre mais tout à fait intéressant, le débat récent concernant la défiscalisation des dons : est ce à l’Etat de payer 66% ou 75% que chaque citoyen décide de faire comme don ? Je m’interroge quant à l’acte de générosité lié à ce don si le donateur n’en paie quasiment rien. Cependant, je comprends les associations qui pensent à juste titre, que toute modification fiscale, aurait un impact significatif sur la « générosité » des donateurs…..Tout va bien car rien n’a finalement été modifié…..donc les donateurs peuvent continuer à faire des dons payés par l’Etat ou plutôt par vous :-))

  2. Serge-Henri Saint-Michel

    19 novembre 2011 à 17:38

    Cet article est à rapprocher d’un sondage Harris Interactive réalisé pour le site Internet 2012etvous.fr et paru le 15 nov. 2011 :
    – Les Français déclarent majoritairement être prêts à faire des efforts pour réduire les dépenses de leur foyer dans de nombreux domaines , et particulièrement en ce qui concerne les dépenses vestimentaires (65%), les dépenses en communication et en appareils électroniques (62%), ainsi que les dépenses en produits culturels (60%). Notons que 58% déclarent également être prêts à « rogner » leurs dépenses pour les fêtes de fin d’année afin de faire des économies. En revanche, les Français n’apparaissent pas prêts, pour une majorité d’entre eux, à réaliser des économies dans les domaines de l’alimentation, de la santé et de l’éducation de leur(s) enfant(s).
    – Quand on les interroge sur les dépenses de l’Etat, les frais de fonctionnement du Gouvernement et la Défense sont les deux seuls domaines pour lesquels une majorité de Français estime que l’Etat devrait réduire ses dépenses. En effet, pour l’ensemble des autres domaines évoqués, moins d’un tiers des Français estime que l’Etat doit réduire ses dépenses. Notons cependant que plus du quart des Français considère qu’il faudrait moins dépenser en termes de prestations sociales aux plus défavorisés.

  3. bleines

    26 novembre 2011 à 9:50

    Chaque jour, j’entends des « people » nous parler de la croissance comme si celle-ci se décrétait et pouvait être mise en oeuvre par les pouvoirs publics. La croissance provient des entreprises et de leurs choix stratégiques.

    Toutefois, les états peuvent mettre en place les conditions de la croissance des entreprises notamment en maintenant un cadre législatif permanent ou quasi permanent. Et est-ce un cadre permanent que nous réserve le législateur ? Non, les lois sont modifiées chaque année : fiscalité bouleversée d’une année sur l’autre, subvention à l’emploi modifiée fréquemment, TVA une fois à la baisse, une fois à la hausse……

    Lorsque l’Etat aura diminuée fortement ses dépenses et qu’il maintiendra un cadre législatif à long terme, les entreprises auront les moyens de croitre.

  4. bleines

    28 novembre 2011 à 12:11

    En poursuivant mon commentaire ci-dessus sur la défiscalisation des dons, les avantages fiscaux relatifs aux services à la personne me laissent également perplexe. En effet, est ce normal que les cours de musique, du bricolage, jardinage, soutien scolaire, garde malade, garde d’enfant à domicile….. soient pris en charge par l’Etat, soit par vous et moi, à hauteur de 50% des dépenses même si les bénéficiaires ont des moyens pécuniaires importants ?

    En outre, il suffit de constater l’inflation du prix de ces services pour voir une forte corrélation entre leur défiscalisation et leurs coûts croissants. Les publicités indiquent toujours un coût après réduction d’impôt. Même les promoteurs immobiliers n’ont jamais fait cela !

    En voulant privilégier tel ou tel aspect, politique familiale ou autre, je m’interroge si les résultats n’ont pas des effets pervers importants qui soulignent encore davantage des inégalités.

  5. bleines

    2 décembre 2011 à 10:34

    Le magazine « Mieux Vivre Votre Argent » reproche aux profs de ne pas inculquer l’économie aux français ! Lesquels sont effectivement très forts comme ingénieurs, médecins, chercheurs, architectes….mais il faut bien le dire pas en économie ni en finances. La récente étude publiée au niveau mondial ne fait que confirmer ce que j’écris depuis toujours.

    Toutefois, le reproche de ce magazine est très fort : je ne polémiquerai pas sur le titre de ce magazine qui a lui seul est unique, mais il fait de la M…………Masse depuis toujours et ne dis que des C………….Choses banales, qui se contredisent parfois en deux articles écrits par des journalistes différents.

    Comment est ce que ce magazine souhaiterait que les français apprennent l’économie ou la finance avec ses articles ? Les profs n’ont rien à voir là dedans, expliquez moi plutôt pourquoi des soi-disants professionnels de l’économie ou de la finance (notamment certains banquiers, agents généraux d’assurance, économistes, analystes financiers…..) ont des connaissances faibles en matières économiques et financières, et j’oserais le dire une bonne partie des conseils en gestion de patrimoine…………..

    Qui connait Benjamin Graham, la définition de la prime de risque du marché Actions, le Price to Book, la Cash Flow to Book, les relations économiques entre taux d’intérêt et monnaie, taux d’intérêt et prix des actifs ( l’immobilier, les actions), l’impact de taux d’intérêt négatifs comme en ce moment ????? je n’ai vu de tels articles dans ce magazine et je vous suggère de poser ces questions aux professionnels qui vous entourent.

  6. Serge-Henri Saint-Michel

    2 décembre 2011 à 19:52

    Bah, reconnaissons d’un autre côté qu’en économie comme ailleurs il n’existe pas une vérité mais des interprétations 🙂

  7. bleines

    2 décembre 2011 à 20:05

    c’est exact surtout lorsque les interprétations sont bonnes :-))

  8. bleines

    5 décembre 2011 à 20:02

    Je m’interroge parfois sur la compréhension de l’économie par certains hommes ou femmes politiques ; en effet, comment peut on être actuellement contre la discipline budgétaires des Etats européens ? Comment peut on être contre des sanctions en cas de non application des règles ? Comment peut on être pour des eurobonds qui ne seront pas retenu dans le nouveau traité européen, et dire que la France va abandonner sa souveraineté………………..Effectivement, les français sont mauvais en économie mais certains politiques sont plus que mauvais…..ou peut être est ce de la démagogie. Je ne crois même pas que ce soit cela :-))

  9. bleines

    5 décembre 2011 à 20:16

    Depuis plus de 30 ans, la France vit à crédit sans regarder le résultat des dépenses ou subventions engagées. Cela va cesser non contre les citoyens, mais au contraire pour les citoyens. Lorsqu’enfin, les dépenses seront mesurées dans leur efficacité et que le déficit budgétaire devra tendre vers 0 (quoique nous n’en sommes pas là puisque 3% du PIB est encore un déficit accepté dans les discussions franco-allemandes dans la préparation d’un nouveau traité), les dépenses inutiles et financées par vos impôts seront enfin arrêtées, ce qui signifiera davantage de responsabilité pour les politiques et moins d’impôt à terme…..on peut toujours rêver, voici un projet européen intéressant pour ses citoyens, n’est-ce pas?

  10. bleines

    7 décembre 2011 à 9:27

    Pour faire suite à mon commentaire du 5/12, les politiques sont contre les sanctions automatiques qui seraient prévus dans le futur traité européen, alors que seules des sanctions automatiques permettront de rétablir l’équilibre budgétaire : ils sont contre car ils ne pourront plus dépenser votre argent sans faire très attention; en effet, jusqu’à maintenant la dette volait à leur secours ou éventuellement un surplus d’impôt. Demain, ils ne pourront plus utiliser ces deux leviers, l’impôt ayant des limites supportables (je ne dis pas raisonnable car ce terme semble méconnu :-))

    La peur du gendarme va enfin s’appliquer au …….gendarme !

  11. bleines

    7 décembre 2011 à 9:41

    L’instauration de sanctions automatiques permettant l’équilibre budgétaire est le seul moyen d’aboutir à la création d’Eurobonds qui sont demandés par les politiques et certains économistes. Ceci permettra d’alléger le coût de la dette et donc de permettre de dégager de la croissance en Europe. Ces mécanismes vont clairement dans le sens d’une Europe plus unie comme je l’ai indiqué dans mon article. La crise aura bien été salutaire…….

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